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Un Conseil municipal du Puy explosif

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 09/07/2022 à 06:00

La réunion publique du 8 juillet entre les murs de la mairie s'est, dès les premiers mots, transformée en violentes joutes verbales. Les conseillers minoritaires ont demandé au maire Michel Chapuis de s'exprimer sur le fond des enregistrements concernant l'attribution du marché public des Halles ponotes.

À peine les conseillers majoritaires et d'opposition assis autour de la table du dernier Conseil municipal avant les vacances que les bombes ont explosé. Laurent Johanny, élu minoritaire, souhaite développer la délibération n°60 mentionnée ainsi sur le document : "Défense en justice devant le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand - Recours déposé par Monsieur Haon. La Ville intervient en justice devant le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand et confie la représentation de la Ville et la défense de ses intérêts à Maître Levent Saban du Cabinet Philippe PETIT et associés".

Il pose cette question destinée au maire de la ville : "M. le Maire, vous vous êtes exprimé dans la presse sur la forme des écoutes concernant le marché couvert que vous assimilez d'ailleurs à des méthodes de « Barbouzes ». Mais jamais vous n'avez parlé du fond des écoutes. Doit-on comprendre ainsi que ces retranscriptions correspondent aux échanges dévoilés dans la presse ?"

"Confirmez-vous la véracité des retranscriptions sur l'affaire du Marché couvert ?"

Dans un climat extrêmement tendu où personne ne semblait vouloir bouger d'une oreille, Michel Chapuis lui demande : "Quel est le rapport avec la décision n°60, M. Johanny ? Quelle est votre question !"

L'élu de l'opposition repose alors : "Ma question est : confirmez-vous la véracité des retranscriptions sur l'affaire du Marché couvert, point d'interrogation ?"

Michel Chapuis lance alors : "Ma réponse est que je ne peux pas vous répondre car je n'ai jamais entendu ces écoutes illégales, M.Johanny ! On sait qui les a faites ! On sait qui les a partagées ! Et d'ailleurs, partager ces écoutes illégales peut être qualifié de délit de recel ! Alors encore une fois, je ne peux pas commenter ce que je ne connais pas et que je n'ai jamais entendu !"

"J'ai lu beaucoup de choses sur Facebook. Mais je n'ai vu personne dans cette salle intervenir sur le scandale de ces écoutes illégales qui sont des vols d'informations !" Michel Chapuis

"Vous passez votre temps à relayer les égouts de la Ville sur les réseaux sociaux !"

"J'ai bien compris que vous ne vouliez pas répondre M. le Maire", grince Laurent Johanny. Michel Chapuis de lui répondre : "Ces écoutes ont été versées au dossier, M.Johanny. Et je ne vais sûrement  pas commenter des éléments non seulement illégaux et inscrits dans un dossier de justice dont l'enquête est en cours."

Le maire, les dents serrées, tire alors un boulet rouge en direction des élus minoritaires : "Des salariés ont été espionnés pendant trois mois, leur vie privée, professionnelle et personnelle surveillée à leur insu. Et ça, ça ne vous offusque pas ? Ça ne choque personne dans cette assemblée !"

"M.Johanny, vous passez votre temps à faire ça, ajoute-il. Vous passez votre temps à relayer les égouts de la Ville sur les réseaux sociaux ! J'ai lu beaucoup de choses sur Facebook. Mais je n'ai vu personne dans cette salle intervenir sur le scandale de ces écoutes illégales qui sont des vols d'informations !"

"Soit vous ne savez pas lire, soit vous ne comprenez pas !"

Fabien Surrel, également élu dans l'opposition, prend alors part au combat. "Pour éviter que de l'argent public soit dilapidé pour rien, ne serait-ce pas plus sage de suspendre l'appel d'offre ?" Le Maire répète de nouveau : "Mais quel est le rapport avec la décision n°60 ? Votre question n'a rien à voir avec ça ! Si vous avez des questions diverses à formuler, suivez le règlement et le protocole ! Soit vous ne savez pas lire, soit vous ne comprenez pas !"

Il assène encore : "La nature n°60 concerne la décision de prendre un avocat pour défendre les intérêts de la ville. Point barre !"

"J'aimerais bien que l'on se respecte les uns les autres !"

Pour terminer, Michel Chapuis insiste sur les conditions de l'enquête. "Nous sommes dans un stade d'enquête préliminaire. Le Parquet National Financier interroge les gens comme le maire et d'autres. C'est normal et il n'y a aucun souci là-dessus. Vous voudriez, là, dans un débat public que l'on échange sur ce que l'on pense et ce que l'on sait de l'affaire ?"

Il ferme alors le débat en concluant ainsi : "J'aimerais bien que l'on se respecte les uns les autres en commençant par respecter la présomption d'innocence !"