L’Aide à domicile de Haute-Loire se renforce
Les jeunes vélorutionnaires à l'assaut des rues ponotes
Ce dimanche matin avait lieu la première " Vélorution Kids " ponote. Plusieurs dizaines de parents et une soixantaine d'enfants se sont élancés depuis la place du Breuil, à l'assaut des rues du Puy. L'occasion de donner aux jeunes générations l'envie de sortir à vélo. L'occasion également de revendiquer un environnement cyclable à hauteur d'enfants, attrayant et sécurisé, dans une ville qui compte pour certains " un retard de trente ans en la matière ".
Draisiennes en tête, vélos à roulettes en deuxième ligne, adultes en queue de cortège, ballons multicolores et slogans de potache : c'est une drôle de parade festive et bon enfant, qui a investi ce matin les alentours du Breuil et de la place Cadelade sous le regard attendri des piétons ou le Klaxon énervé de certains automobilistes.
"En matière de vélo, le Puy c'était mieux avant "
Véronique, la cinquantaine est venue parader avec les "kids à vélo" parce-qu'elle juge, avec un brin de nostalgie, mais beaucoup de convictions, que "ce genre de rassemblement plutôt sympathique est plus que jamais nécessaire au Puy". Se présentant comme " une kid d'il y a quarante ans " elle tient à témoigner de la dégradation de la situation locale en matière de sécurité pour les cyclistes et notamment pour les plus jeunes d'entre-eux : "Je vais reprendre la formule préférée des vieux cons, à mon corps défendant, mais je peux vous assurer qu'en matière de vélo, le Puy c'était bien mieux avant"!
" Quand j'étais enfant, dans les années quatre-vingt, faire du vélo au Puy, c'était un vrai plaisir "
Et de passer en revue toute une vie de cycliste, de plus en plus difficile : " Quand j'étais enfant, dans les années quatre-vingt, faire du vélo au Puy, c'était un vrai plaisir. Mes parents me laissaient volontiers pédaler toute seule pour aller à la piscine d'Esplay. Mon père, lui, c'est en vélo qu'il allait au travail, tous les jours de l'année. Les rues de la ville étaient pleines de cyclistes".
La situation commence à se compliquer, lorsque Véronique devient parent à son tour : " J'avais l'habitude de transporter mes enfants sur un siège, installé sur mon porte-bagage. Mais j'ai arrêté de le faire le jour où je me suis rendu compte que ce moyen de transport les terrorisait. Lorsque plus tard, ils ont commencé à pratiquer eux-même le vélo, je vous avoue que j'étais pas rassurée".
" Aujourd'hui Le Puy a au moins trente ans de retard en matière de promotion du vélo "
Quant à la situation actuelle, "c'est une catastrophe" pour Véronique : " Aujourd'hui, Le Puy a au moins trente ans de retard en matière de mobilité douce et de promotion du vélo" ! La faute selon elle aux choix politiques portés par les différentes municipalités qui se sont succédées à la tête de la ville : " Ces gens là ont fait le choix de privilégier les automobilistes, à contre-courant de ce qui se fait partout ailleurs. Résultat : l'espace urbain est désormais totalement saturé par les automobilistes et s'y déplacer en vélo est chaque jour plus risqué".
" Ils sont notre avenir, c'est eux qui changeront la ville "
Remettre en cause cette" logique du tout-voiture" pour rendre un peu d'espace aux cyclistes, promouvoir la bicyclette pour les déplacements urbains du quotidien, faire pression sur les pouvoirs publics pour obtenir enfin un début de réseau cyclable sécurisé, c'est la raison d'être de la Vélorution Ponote.
" Les jeux sont faits pour les cyclistes de ma génération "
Mais pour Véronique " les jeux sont faits pour les cyclistes de (sa) génération" : " On n'est pas arrivé à obtenir grand-chose. Ici, au Puy, quand on réclame des pistes cyclables, on nous invite gentiment à continuer à manger du quinoa, on nous traite de bobos parisiens, on a droit à tous les clichés alors que personnellement je suis une fille de prolos ponots qui n'a qu'un seul défaut : aimer faire du vélo".
D'où l'importance selon elle de s'appuyer sur les jeunes générations de ponots afin "de faire enfin bouger les choses". Et c'est justement le but de la " Vélorution Kids Ponote", une nouvelle parade revendicative imaginée par les membres de l'association Puycyclette. Amélie Jouffre, l'une des ses porte-parole le confirme : " On aimerait que tous les jeunes ponots puissent, dès à présent, se déplacer en vélo en toute sécurité et de manière autonome dans les rues du Puy. On veut de l'espace pour cette nouvelle génération de cyclistes qui arrivent. Et puis on veut surtout leur donner une voix dans le débat public local en leur montrant que c'est possible de se déplacer autrement qu'en voiture au Puy.Ils sont notre avenir, c'est eux qui changeront la ville".
Les membres du conseil - municipal des jeunes n'ayant pu participer à la parade, les jeunes vélorutionnaires ponots ont décidé, à la fin du parcours, de réaliser une fresque qui leur sera remise de manière très officielle dans les jours à venir.
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5 commentaires
Dans les années 80, je ne sais pas, je n'y étais pas mais c'est sûr que dans le passé (il y a plus de 100 ans), tout le monde se déplaçait à pied ou en vélo malgré la configuration de la ville, du climat et de sa géographie. Et ils n'avaient pas de vélos electriques à l'époque.
En Suède et en Finlande, les enfants vont à l'école en vélo, même s'il y a de la neige et qu'il fait -20°.
Ce n'est qu'une histoire de volonté personnelle et politique. En France, et particulièrement au Puy, on a choisi le tout voiture. La municipalité a 10 ans de retard sur les autres villes comme Lyon, Paris, Toulouse...
Faire du vélo ici, c'est suicidaire. A quand des aménagements corrects de l'avenue de Vals, de l'avenue Foch, du Breuil (6 voies réservées aux voitures !!), etc ?
Pour se déplacer au Puy à vélo, il faut avoir le coeur (et le casque) bien accroché. Rien n'est prévu pour. À mon avis, il vaut mieux s'y déplacer à pied. Le secret est toujours le même, limiter ses déplacements au strict minimum, et pour ce faire habiter près de son travail et près des commodités. Perso j'ai fait le choix de vivre et de travailler dans un petit village tous commerces (ils sont rares !). C'était un choix un peu compliqué, mais au final toute la famille est gagnante à tous points de vue : on peut tout faire à pied ou à vélo, en toute sécurité. Financièrement, les économies sont colossales et on agit concrètement pour la planète (même si la planète tout le monde s'en bat les steaks).
" Un environnement cyclable à hauteur d'enfants, attrayant et sécurisé ", un rêve éveillé. A part ça, le simple quidam habitant au Puy, redevable d'une taxe foncière bien salée pour une si petite ville, aimerait pouvoir marcher tranquillement sur les trottoirs, sans être importuné par des vélos, et prendre le bus gratuitement pour aller faire ses courses au nouvel Intermarché de Vals.
"Les rues (du Puy) étaient pleines de cyclistes" c'est soit un fantasme écolo, soit un mensonge...
Vu la configuration de la ville, du climat et de sa géographie, le pélo allant gagner sa vie ne se déplaçait pas en vélo...
Développez les transports en commun plutôt. Plus de lignes, plus d'arrêts, plus de quartiers desservis, plus d'horaires week-end compris, gratuité etc..
Je suis bien d'accord avec cet article. Mais quand on n'est pas à l'aise sur un vélo, ou quand on habite à la campagne environnante, et qu'on ne peut raisonnablement pas circuler à vélo, que peut-on faire pour éviter le centre-ville avec sa voiture ?
Rien n'a été fait et rien n'est fait pour développer les transports en commun ! Aucune étude sérieuse sur la question, aucun travail de recherche n'a été réalisé.