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Culture et loisirsLa Donathèque du Monastier : la frip' qui bouge
La Donathèque du Monastier se forge depuis une dizaine d'années une place de choix dans la veine de la seconde main. D'intérêt à la fois social et écologique, elle multiplie les initiatives pour aller à la rencontre d'un public toujours plus diversifié. Agnès Mercier, membre active de l'association aux commandes, nous en dit un peu plus.
La Donathèque, c'est quoi ?
Agnès Mercier : « C'est un lieu où l'on peut venir déposer tout ce qu'on n'utilise plus et où l'on peut prendre ce dont on a besoin, sans échange d'argent. Le but c'est de mettre à disposition des objets laissés dans les greniers ou les placards pour les remettre en circulation. C'est une démarche qui est portée par l'association l'Atelier des Possibles. »
Des vêtements par milliers
A. M. : « Nous avons majoritairement des dons de vêtements. Nous ne prenons que des articles en bon état et pas déchirés, pas de choses qui devraient terminer à la poubelle. Parfois, certains vêtements qu'on récupère sont démodés, mais il faut savoir qu'ils rencontrent énormément de succès auprès des jeunes ! D'autres fois, nous tombons sur de vraies pépites. Nous les mettons en valeur au sein de défilés de mode organisés lors d'événements sur la commune. Régulièrement, nos stocks débordent car nous n'avons pas une capacité de stockage infinie. Dans ces cas-là, nous faisons des dons aux Restos Bébés ou à Emmaüs. »
Le don : pour les gens dans le besoin, mais pas seulement
A. M. : « La Donathèque est ouverte à tous. Ce n'est pas qu'une question de moyens. Il y a un réel objectif de réutiliser plutôt que de racheter du neuf. C'est un acte engagé qui est désormais entré dans les habitudes, y compris des personnes qui gagnent confortablement leur vie. Mais il y a encore une génération pour laquelle cela reste difficile de sauter le pas de la seconde main : le troisième âge. »
« On peut dire que la Donathèque est un véritable lieu de vie »
L'association n'en oublie pas pour autant l'idée de venir en aide aux personnes dans le besoin : « Nous faisons don des vêtements qui nous parviennent neufs et étiquetés au SSR (centre de Soins de Suite et de Réadaptation, Ndlr) et à la Maison de Retraite du Monastier, pour aider des personnes âgées aux moyens limités. Nous avons également donné des vêtements à des arrivants ukrainiens et à des familles ayant subi des accidents de la vie, en l'occurrence l'incendie de leur domicile. Le lieu de la Donathèque est aussi un espace de collecte de dons pour des associations caritatives : produits d'hygiène, lunettes … Et plus largement, on peut dire que la Donathèque est un véritable lieu de vie, où l'engagement bénévole permet aussi l'insertion de personnes en marge.»
Le public de la Donathèque se diversifie de plus en plus, grâce notamment à l'interaction avec d'autres associations.
Créer du neuf avec du vieux : l'upcycling
A. M. : « Nous avons constaté un fort engouement de la part des adolescents pour les vêtements de la Donathèque, sauf qu'ils ne trouvent pas toujours la bonne taille ou le modèle à leur goût. C'est pourquoi, en partenariat avec l'association Ré-création, un atelier d'upcycling a été mis en place pour eux. Puis, fort de son succès, l'atelier a tout récemment été décliné pour les adultes, qui étaient en demande. Il s'agit de relooker, retailler, détourner des vêtements et accessoires que l'on trouve à la Donathèque. Par exemple, une ceinture peut facilement devenir une bandoulière de sac. Pour Noël, on envisage de donner à voir les créations de l'atelier d'upcycling dans une vitrine du centre-bourg. »
Faire des émules ?
A. M. : « On présente actuellement une exposition dans le couloir de la Donathèque. Il s'agit d'expliquer les enjeux liés à la fabrication de vêtements neufs. Parler des quantités d'eau et de plastique nécessaires à cette industrie permet de faire réfléchir sur notre consommation de vêtements neufs achetés à prix bas… L'exposition nous est prêtée par La Rafistolerie du Puy-en-Velay. »
« Je suis moi-même une dingue de fringues, et ce n'est pas incompatible avec l'écologie. Je trouve mon bonheur à la Donathèque »
Agnès Mercier constate que la municipalité et la vie associative locale sont également investies dans cette dynamique de limitation des déchets et de réutilisation de ce qui existe déjà : « On utilise la vaisselle de la Donathèque dans les loges du Festival des Cuivres (festival de musique organisé chaque année au Monastier, Ndlr) et pour la Soupe des Nanas (repas servi à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Ndlr) ».
La mairie est selon Agnès Mercier « vigilante » sur le sujet : elle accompagne par ailleurs les activités de la Donathèque en mettant gratuitement à disposition le local occupé par l'association.
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