La moto, un père, un fils et toute une histoire

À 1200 mètres d’altitude, loin de tout cours d’eau, Saint-Paul-de-Tartas, fait face à une problématique cruciale : le réseau d'eau. Avec des canalisations vétustes et des épisodes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, la commune est contrainte de moderniser en profondeur son réseau.
Un réseau devenu obsolète
Le réseau d'eau potable, installé il y a près de 70 ans avec les moyens du bord, montre aujourd'hui ses limites. Usé par le temps, il accuse d'importantes pertes de rendement, c'est le constat des nombreuses communes du département, Saint-Paul-de-Tartas ne fait pas exception à la règle.
Dès son élection en 2020, le maire, Marie-Laure Mugnier, a pris la mesure des difficultés que cela entraîne, des économies financières et écologiques qui tombent à l'eau et des élus qui décident de prendre le dossier à bras-le-corps : « Effectivement, on avait eu des problématiques d'eau en 2016-2017. On en a eu à nouveau en 2022. On voit que ce sont des périodes de plus en plus rapprochées. » explique Marie-Laure Mugnier
« C'est aussi ce qui a décidé notre volonté de renouveler parce qu'on sait qu'aujourd'hui on aura des périodes de sécheresse et des périodes d'orages intenses tous les sept ou huit ans. »
Ces constats alarmants ont poussé la municipalité à agir vite, notamment après avoir dû organiser des citernages durant la sécheresse de 2022. L’état des tuyaux, combiné aux épisodes de sécheresse et d’orage intenses, rend la situation critique : « C'est aussi ce qui a décidé notre volonté de renouveler parce qu'on sait qu'aujourd'hui, on aura des périodes de sécheresse et des périodes d'orages intenses tous les sept ou huit ans. »
Un chantier d’envergure qui prend du temps
« Deux ans de travaux, ça va être des tranchées, de la poussière, un peu de désagrément, mais pour la bonne cause »
La commune a pu s’appuyer sur un schéma directeur pour évaluer l’état de son réseau. Une fois avoir étudié le réseau et les problématiques, c'est le temps des dossiers, un long parcours qui a duré deux ans pour la municipalité de Saint-Paul-de-Tartas.
C'est en 2023 que la première phase des travaux s’achève. La seconde ne fait que débuter « deux ans de travaux, ça va être des tranchées, de la poussière, un peu de désagrément, mais pour la bonne cause », souligne Marie-Laure Mugnier. Le chantier prévoit la rénovation de 13 kilomètres de conduites d’eau, 10 kilomètres de collecteurs d’assainissement, la réhabilitation des lagunes, ainsi que la mise en conformité de six bornes incendie.
Au total, ce sont 22 kilomètres de canalisations qui seront remplacés au terme des deux phases. « On traite des eaux potables, des eaux usées, des eaux pluviales, des enfouissements de réseaux. C'est quand même assez complexe » ajoute Marie-Mugnier.
Le choix du local et du durable
La commune a tenu à faire appel à des entreprises locales, comme CFaurie et son co-traitant Romain Eyraud. « Il y a vraiment une décarbonation importante, avec une idée d'avoir des matériaux durables et performants », explique le maire.
« On arrive finalement avec des matériaux 100% recyclables parce que la fonte se recycle, toutes les chutes de PEHD sont renvoyées dans les usines pour refaire des tuyaux, et après le béton, peut être concassé pour être réutilisé également. »
Les choix techniques ont été guidés par le bureau d’études AB2R, en fonction des contraintes du terrain « au lieu d'avoir des grosses canalisations rondes circulaires qu'on doit poser profondes et qui sont peut-être plus compliquées. Ici, le choix du bureau d'études a été d'installer des cadres pour avoir une section hydraulique importante pour les crues. » Romain Faurie ajoute « Avec Romain Eyraud, on a choisi des vannes de chez Bayard. C'est à Meyzieu, à côté de Lyon. Ça reste local avec un service après-vente qui est performant et quelque chose de reconnu parce que ça fait plus de 100 ans qu'ils font des vannes d'eau potable. »
Côté matériaux, les canalisations principales sont en polyéthylène haute densité (PEHD), soudées par électrofusion. « On arrive finalement avec des matériaux 100% recyclables parce que la fonte se recycle, toutes les chutes de PEHD sont renvoyées dans les usines pour refaire des tuyaux, et après le béton peut être concassé pour être réutilisé également. »
Une dynamique locale
Saint-Paul-de-Tartas n’est pas un cas isolé. Le village voisin de Landos achève lui aussi ses travaux, notamment sur le hameau de Charbonnier. Depuis le 2 juin, une interconnexion avec Le Bouchet-Saint-Nicolas permet aux villages de ne plus pomper dans le lac, garantissant un approvisionnement plus durable pour chacun.
Cette démarche s’inscrit dans un accord de résilience hydrique réunissant plusieurs communes du canton de Cayres-Pradelles : Alleyras, Landos, Lafarre, le Bouchet Saint-Nicolas et Saint-Paul-de-Tartas. Ensemble, ces collectivités cherchent à optimiser leur gestion de l’eau en mutualisant leurs efforts, pour répondre aux défis liés au changement climatique et à la raréfaction des ressources.
Saint-Paul-de-Tartas vise à atteindre un rendement global de 100 % d’ici 2027, alors qu’il est actuellement de seulement 40 %. Ce progrès important reflète une volonté collective de préserver la ressource en eau, cruciale pour la vie locale, l’agriculture et le développement durable.