Issoire : le papier retrouve sa magie dans les mains d'Hélène

On ressent presque en entrant dans sa boutique Etamine, la nostalgie d'un temps où l'on écrivait, pas sur un clavier d'ordinateur, mais sur un joli papier à lettres fleuri, choisit tout particulièrement pour une personne aimée, de notre plus belle plume, les doux mots de l'âme. 

"Etamine, c'est en souvenir des fleurs, les roses anciennes, les Belles sultanes, et leurs étamines dorées, ça évoque le côté végétal de mes créations et puis, c'est aussi pour le jeu de mots "Et ta Mine..." !"

Maman de deux enfants, diplômée en communication des entreprises, en médiation culturelle, et en communication des organisations, Hélène aurait pu poursuivre sa carrière de fonctionnaire, responsable de la communication à la Mairie d'Issoire puis à l'Agglo, durant une quinzaine d'années.
Un métier enrichissant selon elle, qui lui a permis de faire de très belles rencontres, de travailler sur de grands projets, et d'être toujours dans le feu de l'action, notamment avec la Ville d'Issoire. Au delà de tout ça, c'était un emploi sécurisant et stable pour la vie de famille. 

Le réveil de la mémoire d'artiste

Oui mais... "Ma mère était artiste peintre. J'ai toujours baigné là-dedans. Puis quand je l'ai perdu en 2020 tout est remonté, les souvenirs, l'envie de peindre. Je suis montée au grenier un jour avec ma fille, et je suis retombée sur un vieux carton de pastels que j'avais fait plus jeune. Il y avait des nounours, des morphologies féminines, des dessins de Shiva, c'était ma période bouddhiste" se remémore-t-elle, amusée.  

"Ma mère voulait peindre tous ses petits-enfants..."

Il faut dire qu'étudiante, à l'heure de choisir son orientation professionnelle, elle avait hésité entre les arts appliqués et la communication. La raison l'a emporté à cette période-là, mais le cœur n'avait pas dit son dernier mot... "Ma mère voulait peindre tous ses petits-enfants... elle n'a pas réussi à le faire. Naturellement, je l'ai fait, c'était plus fort que tout."

Elle comprend alors que cet amour pour l'art ne peut se satisfaire du seul rang de loisir personnel, et elle lance dans sa petite entreprise. "Je ne voulais pas oublier le design graphique et je me suis servie de ces compétences-là pour créer une boutique en ligne", mais une boutique de... quoi ? Et bien de papeterie locale, dont elle réalise elle-même les illustrations à l'aquarelle. Et de la boutique en ligne, on passe à la boutique en vrai de vrai, 3 rue de la Berbiziale, après quelques expériences sur les marchés qui la font encore beaucoup rire. "J'ai fait des choses improbables" ainsi qu'un passage à la boutique éphémère Étincelles rue Gambetta à Issoire. 

Carnets, calendriers, papiers, tableaux...

C'est donc maintenant dans sa propre boutique qu'elle accueille les clients, un lieu tout doux, à son image, qui regorge de carnets... de note, de recettes, de codes, pour tous ces codes numériques qui embourbent notre cerveau, celui de la carte sim, celui de la messagerie, les codes d'accès aux réseaux sociaux, le code de la CB... Le tout est de ne jamais perdre ce carnet !

On trouve également des carnets secrets, à l'image du journal intime, des agendas, des calendriers, des cartes postales, du papier à lettres, et même des plumes... enfait, tout ce qui a un rapport avec l'écriture, mêlé à l'art de l'aquarelle, et la magie opère.

Hélène réalise aussi des posters, des tableaux et des portraits, d'enfants, de familles... une large palette de propositions pour cette artiste pourtant si humble et discrète.

On peut retrouver ses créations dans certains magasins, comme Biologiquement Vôtre à Issoire et la boutique artisanale L’école buissonnière à Tallende. "Ce sont les premières enseignes à m'avoir fait confiance et je les remercie". Des librairies, et la boutique Faireplay à Jaude et Aubière distribue notamment les calendriers personnalisés d'Hélène.

La suite de cette aventure ? Elle ne le sait pas, elle se laisse porter par cette passion, cette envie de rendre vie au beau papier, à l'écriture manuscrite, à l'ancien, inspirée de sa jeunesse au milieu des antiquités de son papa. "J'ai cette envie de faire revivre l'ancien" et elle n'est visiblement pas la seule. "Plusieurs personnes voulaient m'acheter ma déco de boutique, comme les encriers".
En tout cas des idées, elle n'en manque pas, notamment transmettre son savoir autodidacte lors d'ateliers d'aquarelle... Illustrer des livres pour enfants, pourquoi pas ?