Centrales photovoltaïques : le Puy-de-Dôme tente de rattraper son retard

Par Lbo , Mise à jour le 08/09/2023 à 18:00

Impulsés par la collectivité publique Valtom, quatre nouveaux parcs photovoltaïques ont vu le jour depuis juillet 2022 dans le Puy-de-Dôme, ceux-ci sont implantés sur des sites inutilisés. Le dernier en date, à Culhat a été inauguré en août. De quoi offrir de nouvelles possibilités à la production d'énergies écoresponsables dans le département.

Valtom est la collectivité publique, en charge de la valorisation et du traitement des déchets ménagers du Puy-de-Dôme et du nord de la Haute-Loire. La branche Énergie Solaire de la collectivité a lancé depuis juillet 2022, quatre parcs photovoltaïques dans le département, à Miremont, Puy-Long (à Clermont-Ferrand), Ambert et désormais Culhat. "Nous avons réalisé une étude pour valoriser la gestion de nos déchets en 2020. Un certain nombre de projets en sont sorti, notamment celui de développer l'énergie solaire", explique Olivier Mezzalira, directeur du Valtom.

"Il y a une vraie dynamique"

Un domaine où le Puy-de-Dôme ne brillait pas particulièrement pour son activité. "On va dire qu'avec ces quatre centrales, on rattrape un petit peu notre retard. C'est un avis personnel, mais je trouve qu'on n'était pas particulièrement en avance. Mais les choses s'accélèrent, il y a une vraie dynamique, nous sommes d'ailleurs en réflexion pour en ouvrir d'autres dans les années à venir", admet le directeur du Valtom. Les quatre sites représentent un investissement de 16 millions d'euros.

Un site de décharge du Valtom, comme celui de Culhat.
Un site de décharge du Valtom, comme celui de Culhat. Photo par Valtom

La situation dans le Puy-de-Dôme

Mais dans le domaine du photovoltaïque, il n'y a pas que le Valtom comme acteur local. "On peut voir que la pratique se développe, il y a une grosse centrale du côte de Queuille, la métropole de Clermont en met sur des parkings, le Département également. Tout cela est très encadré, on ne peut pas en mettre sur des terrains agricoles, c'est souvent des terrains délaissés par l'industrie, ou des sites qui ne fonctionnent plus", explique Olivier Mezzalira. C'est d'ailleurs le cas pour les centrales de Valtom.

Optimiser les sites inutilisés

La collectivité, qui est spécialisée dans la valorisation des déchets s'est servie de ses possessions pour établir ses centrales. "Nous avons des sites de stockage, soit totalement, soit partiellement fermés, qui n'avaient pas d'utilité. Ces installations de stockage de déchets non-dangereux, qu'on appelle les décharges, nous avons une responsabilité sur le terrain pendant trente ans après leurs fermetures. Pour optimiser ces sites, tout en faisant de la transition énergétique, on a décidé de les transformer en centrales photovoltaïques. Sur les sites avec une surface assez grande, pour que l'opération soit rentable", précise Olivier.

Le site de Culhat a, par exemple, une superficie de trois hectares. Le site accueillait autrefois des déchets inertes (gravas, déchets du bâtiment), ainsi que les déchets ménagers du Syndicat du Bois de l'Aumône, il était inactif depuis une dizaine d'années. Au total, Valtom possède aujourd'hui 18 hectares avec ses quatre sites. Celui de Puy-Long étant le plus grand du département.

L'inauguration de la centrale de Culhat.
L'inauguration de la centrale de Culhat. Photo par Valtom

Les points positifs

À l'heure du réchauffement climatique et des débats autour de l'écologie, le photovoltaïque a forcément voix au chapitre. "L'objectif premier, c'est de participer à la transition énergétique. Le photovoltaïque ce n'est pas LA solution, mais l'une d'elles. Il faut qu'on atteigne une production énergétique variée. Le gaz, l'éolien, les réseaux de chaleur, chacun doit faire sa part, en faisant progresser le pourcentage d'énergies vertes. Tout d'abord, si on veut lutter contre le réchauffement climatique, mais également pour maîtriser la facture. Avec les panneaux photovoltaïques, on peut garantir le prix de l'énergie décarbonée sur 20 ans, quelle énergie peut en faire autant aujourd'hui ? ", demande le directeur du Valtom. Aujourd'hui, les quatre installations de Valtom permettent d'alimenter entre 14 et 15 000 habitants pour les besoins électriques en chauffage. "Mais on peut faire mieux, d'autres mécanismes existent. On pourrait être producteur d'énergie pour des utilisateurs locaux, aujourd'hui notre électricité est rachetée par EDF, mais on pourrait fournir directement les consommateurs. Cela permettrait de créer notre propre bouclier tarifaire, moins fluctuant que le gaz ou le pétrole", avance t'il.

"Aujourd'hui, avec le contexte environnemental, le sujet de l'énergie est vraiment prégnant"

Ensuite, contrairement à son cousin, l'éolien, les projets de centrales photovoltaïques n'ont pas soulevé de contestation au niveau local. "Aujourd'hui, avec le contexte environnemental, le sujet de l'énergie est vraiment prégnant, la valorisation énergétique prend le pas sur d'autres considérations. En plus, ce sont souvent des endroits un peu à l'abandon. À Culhat par exemple, l'ancien site était très décrié par la commune. Là, avec les retombées fiscales pour les communes, grâce au mécanisme des impôts locaux, c'est positif. C'est à l'autre bout du village, donc l'impact esthétique est moindre. Même pour un site comme Puy-Long, à Clermont, on ne voit pratiquement pas les panneaux. On en devine certains à côté de l'autoroute, mais c'est très faible", défend Olivier.

Quelques problématiques tout de même...

Dans l'enthousiasme, le directeur du Valtom a tout de même regretté deux choses vis-à-vis du développement photovoltaïque. Notamment au sujet du développement dans le Puy-de-Dôme. "Chacun fait ses projets dans son coin, la métropole de Clermont en développe, le département également, le syndicat d'énergie du Puy-de-Dôme, on gagnerait en efficience de mutualiser nos moyens. De créer des procédures, pour optimiser le développement du photovoltaïque. On est partenaire par exemple avec le Département de la Nièvre, où on met des panneaux sur des retenues d'eau, ce qui permet un développement assez important. Il faut qu'on travaille ensemble."

"Il y a très peu de production en France"

Deuxième petit caillou, la production. Si les panneaux ont une durée de vie de 20 ans, qui peut s'étendre jusqu'à plus de 30 avec un bon entretien, il n'y a presque pas de production en France. Les panneaux du Valtom viennent principalement de Chine et du Mexique. "Il y a très peu de production en France, un petit peu en Allemagne, mais sinon rien en Europe. C'est un vrai sujet aujourd'hui, pour l'instant, nous n'avons pas trop le choix", déplore le directeur.

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider