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Brioude

"Après ma première grosse blessure, ça fait plaisir de ne pas tomber aux oubliettes"

mar 06/12/2016 - 17:13 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:44

Après les J.O. de Rio en rugby à VII, la Brivadoise retourne au rugby à XV pour disputer l'été prochain la Coupe du Monde en Irlande.
L’encadrement de France Féminines a dévoilé la liste des joueuses amenées à préparer la prochaine Coupe du monde féminine de rugby à XV, qui se tiendra du 9 au 26 août 2017 en Irlande.

En dernière ligne, le nom de l'altiligérienne, encore en convalescence, apparaît
Ces 36 joueuses bénéficieront d’un suivi personnalisé dans leur préparation physique et médicale, ainsi que dans l’aménagement de leur temps de travail. Actuellement à l'infirmerie en raison d'une fracture du péroné, l'altiligérienne Jessy Trémoulière a tout de même été appelée par l'encadrement tricolore.
On trouve en effet en dernière ligne de cette liste Jessy Tremoulière, licenciée du club d'Ovalie Romagnatoise Clermont Auvergne, club qu'elle a de nouveau hissé parmi l'élite du rugby féminin, onze ans après l'avoir quittée, dans une finale mémorable en mai dernier, où l'altiligérienne a rendu une copie parfaite, inscrivant plus de la moitié des points.

Un grand bol d'air frais. A partager sans modération
Le 13 septembre dernier, lors d'un stage avec l'équipe de France de rugby à VII, la joueuse originaire de Brioude a été victime d'un mauvais plaquage. Résultat : une fracture du péroné, avec opération (plaque et vis), et un retour à la compétition, dans le meilleur des cas, début janvier.
Autrement dit, en ayant disputé un seul match avec son club de Romagnat, lanterne rouge de l'élite du rugby français, le moral n'est pas au top alors cette préselection pour la coupe du monde en Irlande, qui aura lieu l'été prochain, sonne comme un grand bol d'air frais. A partager sans modération.

Jessy, où en êtes-vous de la rééducation après cette blessure ? 
J'ai attaqué le terrain hier [Ndlr : lundi], avec une séance de physique, et je vais continuer ma préparation avec l'objectif de revenir au plus vite, début janvier serait l'idéal. Est-ce que j'aurai intégré à 100 % le terrain, je ne sais pas physiquement, j'aurai déjà bien progressé.

La convalescence, ce n'est jamais facile alors cette préselection doit faire beaucoup de bien dans la tête non ? 
Oui c'est sûr, surtout que c'est ma première grosse blessure donc la rééducation et la préparation, c'est tout nouveau pour moi. Il faut que j'en retire le maximum de positif, que mes points faibles deviennent des points forts et cette annonce du XV de France, ben elle arrive à temps parce que ça fait déjà deux mois que je n'ai pas touché un ballon ni courru, donc là ça me rebooste.

On avait suivi vos tribulations avec l'équipe de rugby à VII et votre participation aux Jeux Olympiques, mais le XV de France, depuis combien de temps ne l'aviez-vous pas intégré ? 
Et bien presque deux ans, surtout que l'an dernier, avec la sélection olympique, c'était priorité au rugby à VII, et puis cette année, avec la coupe du monde cet été en Irlande, c'est priorité au rugby à XV.

Et deux ans sans porter le maillot du XV de France, ça manque ? 
Bien sûr, surtout que le XV pour moi... c'est mes débuts, je suis à la base une "quinziste" et ça fait plaisir de ne pas tomber aux oubliettes après ma blessure. Oui, c'est une grosse satisfaction d'être rappelée dans le XV de France.

Pour cette coupe du monde, quel sera l'objectif des bleues ?
Et bien ça ne sera pas évident car on a une poule qui s'annonce relevée, avec déjà l'Australie et l'Irlande, qui aura l'avantage de jouer sur ses terres. Même si on ne connaît pas encore l'autre nation qui complètera la poule, l'objectif sera de sortir premier et de toute façon, on va tout faire pour être championnes du monde.

En plus, il doit y avoir un goût de revanche qui anime ce groupe, qui avait terminé troisième lors de la dernière coupe du monde ?
Oui, on aurait pu l'emporter, on est passé à deux doigts de la finale. On avait l'équipe taillée pour gagner mais malheureusement on a été battues. Maintenant, quand on a goûté à une coupe du monde, on a envie d'y retourner et de cette-fois aller jusqu'à la finale, car c'est vraiment quelque chose d'extraordinaire.

Et avec Romagnat, vous espérez vite revenir dans le groupe pour tenter de sauver le navire ?
Je l'espère oui. Dès le 11 janvier, le championnat reprend et j'aimerais être sur la pelouse car je n'ai disputé qu'un match jusqu'ici et en plus, elles sont en grande difficulté (le premier non relégable est à six points) donc j'aimerais vraiment pouvoir les aider. Le maintien sera une lutte acharnée et dès janvier, il faudra prendre des points pour y croire jusqu'au dernier match.

Reste une échéance primordiale d'ici là : le tournoi des VI Nations ? 
Oui, j'espère être sélectionnée. C'est début février donc j'espère que j'aurai retrouvé du temps de jeu d'ici là en club.

C'est un peu la répétition avant la coupe du monde, il ne faut donc pas rater le wagon...
C'est exactement ça, les entraîneurs font les derniers ajustements à cette occasion. Pour l'instant, on est 36 et on en garde que 26 ou 27 pour la Coupe du Monde, donc il faut être présente aux VI Nations car après, il ne reste qu'un stage et deux matchs de préparation. Donc c'est une étape indispensable pour espérer aller à la coupe du monde.

Propos recueillis par Maxime Pitavy

Troisième de la dernière Coupe du Monde et déjà plusieurs grands chelems
Jessy Trémoulière, âgée de 24 ans, est joueuse de rugby à XV à Romagnat (Puy-de-Dôme). Elle a fait ses débuts dans le Brivadois, avec l'ASC Bonnefont de Lamothe, et elle compte plusieurs sélections en équipe de France, avec laquelle elle a terminé troisième de la dernière coupe du monde, en 2014. La rédaction de Zoomdici avait déjà consacré un article à la Brivadoise, qui s'apprêtait à remporter son second grand chelem d'affilée dans le tournoi des VI Nations en mars 2015.
Quelques mois plus tard, en juillet 2015, elle signe un contrat semi-professionnel avec la fédération française de rubgy dans le cadre de la préparation des Jeux Olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil, car la France y a engagé son équipe de rugby à VII, la discipline y faisant ses débuts olympiques. Elle y sera sélectionnée comme réserviste, et alors qu'elle nous confiait vouloir "aller chercher une médaille" au micro de Zone Mixte quelques mois avant les Jeux Olympiques, les françaises devront se contenter de la sixième place.

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