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La Brivadoise Jessy Tremoulière fonce vers un second Grand Chelem

mer 11/03/2015 - 17:30 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:33

La Brivadoise Jessy Tremoulière, ex-joueuse de l'ASC Bonnefont à Lamothe, est en train de disputer son quatrième tournoi des Six Nations, flanquée du dossard n° 15, qui correspond à son poste d'arrière. Elle a déjà remporté la compétition l'an dernier, en réalisant le Grand Chelem, et semble bien partie pour rééditer l'exploit.
En effet, si les garçons font bien pâle figure, les filles carburent, avec trois victoires en trois matchs : un cinglant 42-0 contre l'Ecosse, puis une victoire 10 à 5 en Irlande et enfin une nette domination du Pays de Galles 28 à 7. Si elles s'imposent en Italie ce week-end, les bleues pourront aller chercher le Grand Chelem à Twickenham face au XV de la Rose le samedi 21 mars. Jusqu'à présent, Jessy Tremoulière et Julie Billes sont les meilleures marqueuses de ce Tournoi des Six Nations avec 25 points chacune.

L'Altiligérienne meilleure marqueuse du tournoi des Six Nations
Ce mercredi, on a appris qu'elle serait de nouveau titulaire pour affronter l'Italie ce week-end. Notons également que l'Altiligérienne est opur l'instant la meilleure marqueuse de ce tournoi des Six Nations, avec déjà 25 points à son actif, à égalité avec Julie Billes.
Légèrement atteinte à l'ischio-jambier, on craignait que Jessy ne puisse pas disputer le match de ce week-end face à l'Italie. Mais elle nous a aussitôt rassurés : "non, ce n'est rien de méchant, les entraînements sont plus intenses que d'habitude donc l'organisme commence un peu à tirer mais ce n'est pas une blessure et je serai complètement disponible pour le match de ce week-end".

  • Ça se présente plutôt mal pour les garçons dans ce tournoi mais du côté des filles, avec 100 % de victoires, le Grand Chelem semble à portée de main ?


----Jessy a attaqué le rugby en Haute-Loire, au club de l'ASC Bonnefont à Lamothe. "C'est là que j'ai découvert le rugby et j'en garde de très bons souvenirs. Et puis, il ne faut pas oublier d'où l'on vient", commente-t-elle. De temps en temps, elle retourne à Lamothe car elle a gardé contact avec certains membres du club.-----De Lamothe à l'équipe de France, que de chemin parcouru
En 2010, Jessy Tremoulière faisait partie des lauréats des « Bourses Jeunes Espoirs » du Conseil régional d’Auvergne. un programme destiné à apporter une aide aux "Jeunes Espoirs Sportifs d'Auvergne" qui, compte tenu de leur âge, de leur niveau de pratique et de leur "potentiel", sont en passe de devenir les meilleurs représentants de leur discipline aux niveaux national et international. C'est également une reconnaissance officielle de leur engagement, de leur parcours personnel et un encouragement à poursuivre dans la voie qu'ils ont choisie.
Avec du recul, on constate donc que la prophétie s'est réalisée. En repensant à ses débuts au club de Bonnefont à Lamothe, elle reconnaît le chemin parcouru : "c'est sûr qu'au départ, je ne pensais pas en arriver jusqu'ici mais au fur et à mesure, j'ai gravi les échelons, pour finalement ouvrir les portes de l'équipe de France".

  • Ce maillot bleu, justement, c'est une consécration ?

"Il faut essayer de jongler entre le rugby [...] et son métier"
Aujourd'hui Jessy Tremoulière joue au club de Romagnat en "Armelle Auclair", l'équivalent de la Pro D2 des garçons. Mais c'est un club au riche palmarès et qui a déjà été deux fois champion de France par le passé. Pourtant, Jessy Tremoulière n'a pas de statut professionel et se doit donc de travailler en parallèle, comme paysagiste. "Il faut essayer de jongler entre le rugby, qui prend beaucoup de temps dans la semaine, et son métier car on ne peut pas vivre de notre passion", précise-t-elle.
Même les joueuses de première division pratiquent le sport comme un loisir, il n'y a pas de professionalisme dans le rugby féminin, à part 18 filles cette année qui sont rattachées à la fédération de rugby pour préparer les jeux olympiques. "Elles s'entraînent chaque jour de la semaine à Marcoussis et les week-ends, elles rejoignent leurs clubs pour disputer les matchs de championnat, avant de revenir à Marcoussis le lundi", nous explique l'arrière Brivadoise.

  • Être une fille et faire carrière dans le rugby, est-ce que c'est difficile aujourd'hui ? Quel regard porte-t-on sur vous ?


----En rugby féminin, les grandes nations sont sensiblement les mêmes que chez les garçons : Nouvelle-Zélande, Australie et Afrique du Sud pour l'hémisphère Sud, Angleterre, France, voire Irlande et Pays de Galles pour l'hémisphère Nord. Mais deux équipes américaines se hissent dans le Gotha du rugby féminin : le Canada, qui avait battu les Bleues en demi-finale de la coupe du monde 2014, et les Etats-Unis (6ème de cette compétition).-----"Chez les filles, il y a plus d'ouvertures au niveau du jeu et le ballon vit plus"
Pas de prime de match non plus, même lorsqu'on est sélectionné en équipe de France, "ce sont plutôt des indemnités journalières", rectifie-t-elle. Comme elle est en ce moment même à Marcoussis, elle a également l'opportunité de rencontrer les joueurs du XV de France masculin.
Elle suit leurs performances et nous détaille les principales différences entre les deux sexes dans l'approche de ce sport : "c'est très différent, le rugby masculin est très physique, alors que nous, on est plus dans l'évitement que dans l'affrontement. Le jeu est également plus fermé chez les garçons alors que chez les filles, il y a plus d'ouvertures au niveau du jeu et le ballon vit plus".

Comment se porte le rugby féminin en Haute-Loire, en Auvergne et en France ?
On constate qu'il n'y a pas d'équipe très compétitive en Haute-Loire, ce qui pourrait pourtant permettre de hisser le niveau général et peut-être susciter des vocations. Qu'en pense notre jeune championne ?
"Oui, il manque une équipe phare de rugby féminin en Haute-Loire", répond-elle, "mais serait-ce la bonne opportunité de monter un club en Haute-Loire alors qu'il y a déjà une grande équipe dans le Puy-de-Dôme ? Je pense que dans le rugby féminin, trop de concurrence ne serait pas une bonne chose. Il vaut mieux d'abord consolider une équipe pour qu'elle soit en haut du tableau plutôt que d'avoir plusieurs équipes autour".

  • Quelle est la place du rugby féminin en France, et en Auvergne ? La Haute-Loire n'est pas vraiment une terre de rugby non ?

  • Déjà 35 sélections à 22 ans, jusqu'où pouvez-vous aller dans le rugby ?

Maxime Pitavy

 

Le match Italie - France a lieu ce samedi 14 mars, à 18 heures. Pour l'heure, il n'est pas prévu de retransmission, ni télévision ni Internet.

 


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