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Aiguilhe : la prochaine marche ? Une reconnaissance à l'UNESCO
Les travaux des escaliers (268 marches) du rocher et de la chapelle Saint-Michel, estimés à 166 000 € HT, ont été achevés au mois de mars. Ce chantier avait pour objectifs le confort et la sécurité des visiteurs, mais aussi la conservation de l'ouvrage.
L'ancien maire de la commune Michel Roussel, qui a porté la paternité de ce projet, a déclaré vendredi matin lors de l'inauguration des escaliers : "bien qu'assurant l'unique accès à la chapelle, classée monument historique depuis 1840, l'escalier n'est pas classé car il est considéré comme un abord du monument historique". Par conséquent, il ne peut pas bénéficier des aides prévues pour l'entretien et la conservation des monuments classés.
Des contributions financières tous azimuts
Initialement, la commune, ne pensant pas disposer d'un budget suffisant, avait prévu de se limiter au recalage et à la restauration des tronçons d'escaliers les plus dégradés, au remplacement et au rejointement des couvertines de protection des murets.
Mais le projet a connu un soutien presque inespéré, avec une enveloppe de 55 000 € du Conseil Départemental, l'apport de 30 000 € d'AG2R la Mondiale, une aide de 19 000 € de la Région, un mécénat de onze entreprises pour une dotation de 11 700 €, la contribution de 79 particuliers à hauteur de 10 795 €, une enveloppe de 4600 € de la Fondation d'Entreprise Michelin et enfin le Trail Saint-Michel où 329 coureurs ont apporté leur pierre à l'édifice (voir notre reportage vidéo), permettant ainsi de collecter 2 500 € supplémentaire.
La preuve que ce site est considéré comme "un bien commun"
Au final, le coût des travaux s'est élevé à 166 000 € HT et le reste à charge de la commune à 15 000 €, soit moins de 10 %. C'est la preuve, pour l'ancien maire Michel Roussel, que "ce rocher, ses escaliers et sa chapelle sont au-delà de la propriété communale bien perçus comme un bien commun" par l'ensemble des acteurs du département.
Surtout, cet apport inespéré a permis de traiter, en plus du recalage initialement prévu, de nombreuses greffes pour réparer des pierres partiellement abîmées, le rejointement complet de l'ensemble des marches de l'escalier et de ses murets, la reprise du mur d'échiffre qui bloque le grand escalier face à la porte d'entrée de la chapelle.
Troisième site touristique de Haute-Loire
Avec 70 000 visiteurs par an, le rocher saint-Michel est le troisième site le plus visité en Haute-Loire, après la cathédrale du Puy (environ 500 000) et le rocher Corneille (85 000). Il est même le deuxième site le plus fréquenté du département en entrée payante. Malgré la fermeture du site pendant les travaux puis le confinement, la fréquentation est au rendez-vous en 2020, avec environ 50 000 visiteurs en cette année si particulière.
La prochaine marche ? Une reconnaissance à l'UNESCO
Maire de 2008 à 2020, Michel Roussel a multiplié les contacts auprès du ministère de la Culture et de l'UNESCO pour tenter de rajouter Aiguilhe dans la série des biens inscrits au titre des chemins de Saint-Jacques en France. Toujours pas de réponse favorable mais l'ancien maire invite à la patience, quitte à relancer l'administration dans quelques temps. Aiguilhe a également contribué à la création d'un réseau européen des sites et des chemins de Saint-Michel.
La commune a également entrepris une opération de consolidation du rocher en agrafant les blocs rocheux instables aux surfaces inférieures. Près d'un kilomètre de forage a été réalisé sur des profondeurs allant jusqu'à 8 mètres. Des forages destinés à accueillir des barres d'acier bloquées par un ciment liquide. Ce chantier, réalisé en 2017, a nécessité sept opérations d'héliportage et l'intervention d'une dizaine de cordistes (environ 275 000 €, subventionnés à 70 % par l'État et l'Agglo).
La municipalité d'Aiguilhe espère maintenant obtenir une reconnaissance à l'UNESCO, ce qui lui offrirait un meilleur référencement touristique et une augmentation de la valeur patrimoniale du rocher. On estime que le classement au patrimoine mondial de l'Unesco apporte une augmentation de la fréquentation sur le site de l'ordre de 20 à 30 % dès la première année.
Maxime Pitavy
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