La Puycyclette ce sont :
- des actions régulières et pédagogiques
- deux Vélorutions par an, à l'automne et au printemps
- « La rue est à vous » autour du jardin Henry Vinay au printemps
- des ateliers gratuits « Repair' Atelier Vélo » tous les deuxièmes mardis du mois au Petit Café
Créée en 2021, l'association La Puycyclette milite depuis quatre ans pour le développement du vélo au Puy-en-Velay et son agglo.
« Le Puy reste une ville tout voiture. », résument ses membres, malgré une volonté affichée de promouvoir les mobilités douces.
Leur constat s’appuie aussi sur le baromètre national des villes cyclables : avec 513 réponses (contre 163 en 2021), Le Puy fait partie des villes les plus mobilisées, mais les usagers jugent toujours la circulation à vélo dangereuse.
« L’objectif numéro un, c’est qu’un enfant puisse aller à l’école seul, à vélo, et en sécurité. »
Mobilité et santé : un enjeu de société
À partir de 8 ans, les enfants n’ont plus le droit de rouler sur le trottoir ; ils doivent emprunter la route. « Aucun parent ne laisserait son enfant aller seul à l'école à vélo. C'est trop dangereux. », déplore l’association.
Au-delà de la sécurité, La Puycyclette met en avant les bienfaits physiques et sociaux de la mobilité active.
« Les enfants sont assis à la maison, dans la voiture, à l'école… Le déplacement fait partie du développement du corps et de l'autonomie. »
Le vélo devient ici un symbole d'émancipation, d'apprentissage et de santé publique. « Ça responsabilise, ça fait grandir. Et c'est bon pour tout le monde. »
Les membres rappellent également que le vélo n'est ni une lubie d'écolos ni un simple loisir : c'est une solution concrète aux embouteillages et au stationnement saturé. C'est également un moyen économique de se déplacer. Pour eux, encourager la pratique du vélo, c'est aussi rendre la route plus fluide et accessible pour tous.
« Le vélo n'est pas une lubie d'écolos : c'est une vraie alternative à la voiture pour beaucoup de gens. »
Également évoquée, la pollution atmosphérique au Puy reste préoccupante, même si elle est peu médiatisée. Pour les membres de La Puycyclette, repenser la place du vélo, c'est aussi repenser la ville dans son ensemble.
"Je pédale pour moins polluer, mais est-ce possible en sécurité ?"
Photo par Nadia Meyer
« Si plus de gens se mettent à faire du vélo, ça fera autant de voitures en moins sur la chaussée et donc plus de place pour tout le monde. »
Des solutions concrètes et pragmatiques
Les membres de La Puycyclette déplorent le manque de cohérence et de concertation dans les aménagements liés à la mobilité douce au Puy-en-Velay. « Malgré quelques projets ponctuels, comme la requalification du début du GR Saint-Jacques, la ville peine à adopter une approche globale qui tienne compte à la fois des piétons, des cyclistes et des automobilistes. »
Épinal B - St Chamond C - Riom D - Le Puy F - Chadrac G - "On touche le fond"
Photo par Nadia Meyer
« Tout aménagement devrait intégrer dès sa conception l'ensemble des usagers. On ne peut pas penser d'abord voiture, puis rajouter le vélo après coup. »
La Puycyclette rappelle qu'elle se veut force de proposition et reste ouverte à la collaboration avec la mairie, notamment pour transformer des axes surdimensionnés, comme le boulevard du Breuil.
« Nous, on est force de proposition. Si on nous sollicite, on est prêts à travailler mais il n'y a pas de pensée globale sur la mobilité. »
L'association a identifié plusieurs points noirs cyclables dans l'agglomération : Le Breuil, le Val Vert, l'avenue des Champs-Élysées à Chadrac et la rocade d'Aiguilhe. Les principaux problèmes sont l'interruption brutale des pistes cyclables, des zones dangereuses sur la route, le manque de sas vélo et de voies sécurisées pour remonter aux feux. Pour sensibiliser les automobilistes, des pancartes ont été installées ce jour à chaque point noir.
« Des pistes cyclables temporaires pourraient être testées avant de les pérenniser. »
Parmi les solutions envisagées, La Puycyclette propose de tester des pistes cyclables temporaires, afin d'évaluer leur pertinence avant une pérennisation.
Un autre exemple est mis en avant : « À Grenoble les pistes cyclables sont bidirectionnelles, séparées de la circulation et conçues assez larges pour laisser passer les véhicules d'urgence. » Un aménagement à la fois malin et fonctionnel dont La Puycyclette pense utile de s'inspirer.
Des améliorations ponctuelles mais un manque cruel de cohérence et de vision long terme
Des améliorations ont déjà été mises en place, comme quelques arceaux supplémentaires et les panneaux M12 aux feux pour signaler le passage des cyclistes, même si les aménagements restent incomplets pour remonter en toute sécurité.
« Avant, les automobilistes coupaient les priorités ; maintenant ils font beaucoup plus attention. »
Les membres constatent par ailleurs une évolution positive du comportement des automobilistes. Là où auparavant ils coupaient les priorités, ils semblent désormais plus attentifs et parfois même plus prudents que nécessaire, ce qui contribue à rendre la pratique du vélo plus sûre et mieux acceptée.
L'ingénierie locale, « sur la jante », manque encore des compétences nécessaires pour intégrer la mobilité active dans les projets urbains.
« Les associations ne sont que rarement consultées, et les élus locaux semblent pris dans un engrenage administratif qui les empêche d'avoir une vision cohérente à long terme, sans vision d'ensemble, avec des compétences techniques limitées et manque de dialogue ; les ambitions pourtant volontaristes dans le discours, piétinent. »
« On ne peut pas dire que rien ne s'est fait, mais on ne peut pas dire non plus que ce soit réfléchi collectivement. »
Les associations, elles, appellent à « une vraie co-construction avec les usagers », une démarche pourtant soutenue par les politiques nationales de mobilité durable, mais encore peu visible sur le terrain ponot.
Association "Le Tandem t’emmène" offre des balades à vélo à des non ou mal voyants
Photo par Nadia Meyer