Une loi et une volonté pour le retour de la consigne
La consigne en France ne date pas d'aujourd'hui. Après la Seconde Guerre mondiale, cette pratique se généralise, surtout pour les boissons. Dans les années 80, avec l'arrivée du plastique et du recyclage, elle tend à disparaître. Face au gaspillage et aux enjeux écologiques, la loi Agec de 2020 statue : la consigne refait surface. Les producteurs seront bientôt obligés d'employer des contenants réemployables (à hauteur de 10%). Cette directive semble coller à une volonté générale. 9 consommateurs sur 10 seraient favorables au retour de la consigne (sondage Ifop 2022).
La consigne moins polluante que le recyclage
Depuis le début de son activité, Pampa a traité environ 125 000 bouteilles. Mais ce travail ne serait pas possible sans la vingtaine de producteurs adhérents de l'association, et les 23 points de collecte situés en magasins bio et magasins de producteurs.
"Par rapport au recyclage, la consigne c'est -33% d'eau, - 80% d'énergie en moins et - 80% de gaz à effet de serre".
Même si cela revient encore aussi cher que d'acheter une bouteille standard pour le producteur, Guillaume et Lauriane sont unanimes sur les avantages d'un tel dispositif. "Par rapport au recyclage, la consigne c'est -33% d'eau, - 80% d'énergie en moins et - 80% de gaz à effet de serre".
Tout producteur doit payer une redevance pour chaque contenant mis sur le marché. Mais les bouteilles réemployables peuvent être déduites de ce montant. Un argument économique qui pourrait bien convaincre les plus écolos sceptiques.
Guillaume et Lauriane à l'entrepôt Pampa situé à Veyre-Monton
Le Nord-Ouest de la France, en avance sur la consigne, a lancé une expérimentation à grande échelle nommée "Reuse". Le but étant d'associer les grosses enseignes de distribution pour développer davantage la consigne. La région Aura se mobilise donc à son tour avec l'éco-organisme Leko pour développer la filière du réemploi en Auvergne.
Pampa envisage bientôt de passer à la vitesse supérieure...
Pour Pampa, le chemin est long, mais pas impossible. Même si les bouteilles sont triées à Veyre-Monton, Pampa doit encore sous-traiter la partie nettoyage dans le Rhône et l'Hérault. Ce qui est écologiquement contestable pourrait devenir un projet d'ampleur pour la région. En effet, les trois salariés ont de la suite dans les idées. En faisant évoluer l'association en société, Pampa envisage de créer un centre de tri et de nettoyage local, une activité qui pourrait générer entre 10 et 15 emplois.
Si la consigne refait surface, c’est grâce à des initiatives comme celle-ci, qui prouvent qu'il est encore possible de réinventer l'économie tout en respectant notre planète.