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4M€ pour ne plus jamais revivre de coupures électriques à l'hôpital du Puy (VIDÉO)

mer 13/11/2019 - 11:58 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:59

Il faut remonter à décembre 2015. Une coupure d'électricité frappe le centre hospitalier Emile Roux, elle est localisée au bâtiment de chirurgie.  Ce serait la faute d'Erdf. Tout l’hôpital est alimenté en électricité par le réseau Erdf ; seul le bâtiment de chirurgie l’étant par un groupe électrogène de secours, lui-même secouru par des batteries autonomes. Quatre patients seront tout de même transférés vers d'autres centres hospitaliers par mesure de précaution.
"Tous les dispositifs biomédicaux vitaux sont équipés de batterie de secours", explique le directeur de l'hôpital Jean-Marie Bolliet, "qui délivrent de l'électricité durant une trentaine de minutes, le temps de nous laisser la possibilité de revenir sur un courant continu ou de prendre les dispositions soignantes de manière à ce que les malades n'aient aucun préjudice".

L'hôpital a porté plainte mais il a été débouté et les 150 000 € de surcoût sont à sa charge
Puis rebelote le jeudi 16 juin 2016 : des brèves coupures électriques ont affecté le Centre Hospitalier Emile Roux du Puy-en-Velay, de 8h30 à 9h environ. Une demi-douzaine de micro-coupures a été constatée avant que les installations de secours de l'établissement ne prennent immédiatement le relais.
Selon l'établissement hospitalier, "ces incidents sont liés aux manipulations par des personnels syndicalistes de l’entreprise ex-ERDF, aujourd’hui ENEDIS". Ces derniers ont en effet procédé le lundi à 21h à une manipulation permettant une fourniture d'énergie non décomptée, et donc gratuite, pour l'hôpital. Une action revendiquée au nom de l'intersyndicale et en protestation contre "le démantèlement des entreprises de l’énergie" et la loi anti travail. Les syndicats rejettent d'ailleurs toute la responsabilité sur le directeur de l'établissement
Le surcoût de la panne de décembre 2015 est estimé à minimum 150 000 euros (frais de personnels, location des groupes électrogènes, dispositifs de sécurité, etc.). Ce serait la faute d'Erdf. L'hôpital avait porté plainte mais il a été débouté et les 150 000 € de surcoût sont donc à la charge du CHER (centre hospitalier Emile Roux).


"Cette installation était vieillissante et menaçait la bonne continuité des soins
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Pour l'hôpital vellave, cet épisode présentait surtout un préjudice de notoriété. "Quand on vient à l'hôpital, c'est pour bénéficier de soins de la meilleure qualité possible dans un environnement moderne", observe Jean-Marie Bolliet, "et c'est pourquoi après la fibre optique et la filtration de l'eau, il nous apparaissait essentiel de refaire le système d'électricité de l'hôpital du Puy-en-Velay car cette installation était vieillissante et menaçait la bonne continuité des soins".
Dès 2015, des études sont lancées et les travaux, débutés en janvier 2018, ne se sont achevés qu'en juillet dernier. L'investissement global est de 4M€ TTC TDC (toutes dépenses confondues). Une somme importante mais dans les cordes de l'hôpital ponot : "la rénovation de l'électricité a consommé près de 20 % de nos investissements annuels en travaux", nous répond le directeur d'établissement. Quant à la puissance de l'équipement, elle peut subvenir aux besoins de 1 600 habitants environ simultanément.

Faudra-t-il remettre 4M€ sur la table dans quelques années ?
"Non, je ne pense pas, l'investissement s'inscrit sur la durée", nous répond dans un large sourire Farid Kerfa, directeur délégué des travaux, "néanmoins, au regard de l'obsolescence des équipements, en lien avec l'amortissement, c'est à dire une quinzaine d'années, globalement il faudra non pas remettre 4 millions d'euros d'investissement mais même si les installations sont bien maintenues, il faudra en changer certaines d'ici une vingtaine d'années".

Un poste de livraison offert au lycée Charles et Adrien Dupuy
Plutôt que le revendre, l'hôpital a chois une visée pédagogique pour son ancien poste de livraison. Il pourra ainsi bénéficier aux plateaux techniques du lycée C&A Dupuy et les étudiants pourront, fait rare, démonter,observer et travailler sur des cellules haute tension.

 

Maxime Pitavy