Coupures électriques : c'est "la seule responsabilité du Directeur de l'hôpital"

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:42

La rédaction de Zoomdici avait révélé vendredi dernier qu'un dépôt de plainte contre les organisations syndicales était envisagé par la direction de l'hôpital. Ce jeudi matin, les syndicats CGT Energies 43 et Force Ouvrière Energies et Mines ont décidé de contre attaquer, dénonçant : "les propos rapportés par la presse locale ne sont donc qu’un tissu de mensonges qui n’ont qu’un but : décrédibiliser l’action syndicale".
Ayant pris le soin de consciencieusement contacter toutes les parties dans ce dossier, nous ne nous sentons nullement atteints par ces reproches.
En effet, nous avions bien évidemment contacté ces dernières, et la CGT Energie 43 nous avait répondu texto : "il s'agit de leur interprétation mais il n'y a aucun lien entre notre action de lundi soir et ces coupures". Nous avions également pris contact auprès de la direction d'Enedis (ex-Erdf), qui "désapprouve totalement l'action revendiquée par les organisations syndicales[Ndlr: l'intervention de lundi]", avait réagi Denis Cadon, délégué territorial Grand Velay, lequel a porté plainte contre X la semaine passée.

Une action "qui a uniquement pour effet la suspension de l’enregistrement de l’énergie consommée"
Dans un communiqué de presse envoyé à l'ensemble de la presse locale,  les syndicats CGT Énergie 43 et FO de l’Énergie expliquent : "dans le cadre de nos appels nationaux pour dénoncer le démantèlement du secteur de l’Energie et pour le retrait de la loi anti-travail, les syndicats CGT Énergie 43 et FO de l’Énergie ont décidé d’actions populaires du 9 juin au 13 juin, comme la mise en tarif heures creuses et fourniture d’une énergie non décomptée".
Les seuls faits revendiqués sur l’Hôpital Emile-Roux concernent la fourniture de l’énergie non décomptée du Centre Hospitalier Émile-Roux (CHER) à partir du lundi 13 juin à 21h. L'intervention des équipes d’Enedis le jeudi 16 juin matin avec un huissier confirme l’ouverture des fusibles tension du compteur "qui a uniquement pour effet la suspension de l’enregistrement de l’énergie consommée". Car dans le cas des clients en Haute Tension (Gros Consommateur) comme le CHER, les normes techniques en vigueur prévoient que "les circuits de comptage et les circuits de protection contre les défauts sont complètement séparés et n’ont aucun lien interactif".

"Si « agissement irresponsable il y a », c’est sûrement celui du Directeur du CHER"
Si il y a eu des problèmes d’alimentation le jeudi 16 matin (et c'est manifestement le cas), "cela est dû uniquement à un défaut sur les installations électriques intérieures de la seule responsabilité du Directeur du CHER Jean-Marie Bolliet", dénoncent les syndicats CGT Energies 43 et Force Ouvrière Energies et Mines, et "si « agissement irresponsable il y a », c’est sûrement celui du Directeur du Centre Hospitalier Émile-Roux qui n’assume pas les défaillances, probablement par manque de moyens, pour assurer la sécurité des installations et donc, celle des patients", concluent les syndicats dans leur communiqué de presse.


Maxime Pitavy

>> Pour rappel, voici un résumé de notre article de la semaine passée, à retrouver en intégralité en cliquant ici

Espérons qu'il ne s'agira pas d'une mauvaise habitude. Début décembre déjà, plusieurs coupures avaient émaillé le fonctionnement de l'hôpital, une panne dont le surcoût était évalué à 150 000 € et que le directeur de l'établissement, Jean-Marie Bolliet, tenait bien faire payer à Erdf.
Rebelote ce jeudi 16 juin : des brèves coupures électriques ont affecté  le Centre Hospitalier Emile Roux du Puy-en-Velay, de 8h30 à 9h environ. Une demi-douzaine de micro-coupures a été constatée avant que les installations de secours de l'établissement ne prennent immédiatement le relais. 

"Des agissements irresponsables" qui "menacent la sécurité des soins"
En effet, les onduleurs permettent d'empêcher toute coupure pour les machines "vitales", comme par exemple pour les assistances respiratoires. Ensuite, les installations ont été raccordées au groupe électrogène, comme le prévoit le protocole. En d'autres termes, s'il n'y a pas eu de conséquences dramatiques, ces brèves coupures électriques ont tout de même constitué un trouble dans le fonctionnement de l'hôpital ponot.
"Le centre hospitalier va donc déposer plainte contre des agissements irresponsables", a déclaré la direction de l'hôpital ce vendredi matin, "qui, s’ils n’ont eu cette fois que des retentissements matériels, mettent à rude épreuve nos installations de secours et menacent la sécurité des soins que l’ensemble du personnel hospitalier porte tous les jours avec professionnalisme".

Electricité gratuite pour demander la renationalisation d'EDF-GDF
Selon l'établissement hospitalier, "ces incidents sont liés aux manipulations par des personnels syndicalistes de l’entreprise ex-ERDF, aujourd’hui ENEDIS". Ces derniers ont en effet procédé lundi soir à 21h à une manipulation permettant une fourniture d'énergie non décomptée, et donc gratuite, pour l'hôpital. Une action revendiquée au nom de l'intersyndicale et en protestation contre "le démantèlement des entreprises de l’énergie" et la loi anti travail. 
Ils dénoncent le bilan de douze ans de privatisation des entreprises EDF-GDF, mettant en avant "une augmentation des prix et une baisse des services". Le nombre d'agents en Haute-Loire a également chuté, de 580 en l'an 2 000 à 210 aujourd'hui. Ils réclament donc la renationalisation d'EDF-GDF. Vous pouvez retrouver l'ensemble de leur argumentaire dans ce document.

Une plainte va être déposée, mais contre qui ?
La direction de l'établissement hospitalier envisage très sérieusement de porter plainte. Reste à savoir si elle le fera contre X ou alors contre les syndicats, qu'elle tient pour responsables à demi-mot pour l'instant. "On peut avoir des revendications, certes, mais on ne met pas en péril la santé des gens", nous indique-t-on au centre hospitalier Emile Roux.
Une fois la plainte déposée, une enquête sera lancée et devrait permettre de faire la lumière sur les détails techniques de cette affaire. Le centre hospitalier rappelle en guise de conclusion que "ces dommages font écho à la coupure de fibre optique, par du personnel syndicaliste, qui avait privé de téléphonie et d’internet, l’hôpital et ses services d’urgences et de garde, début mai, pendant plus de 9 heures". Pierre Marsein, le secrétaire général de la CGT 43, s'en est d'ailleurs expliqué pendant plus de vingt minutes dans notre émission Le Scan.

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