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De l'entraide et de la bonne humeur au menu, à Issoire

Par . . , Mise à jour le 27/10/2022 à 11:00

Il y a maintenant un an le restaurant solidaire désormais baptisé "Au régal du Ponteil", ouvrait ses portes, comme son nom l'indique rue du Ponteil, à Issoire. 

Mercredi 26 octobre, 11heures, les bénévoles du restaurant solidaire d'Issoire s'activent en cuisine et pour cause, il faut assurer le service du midi, et préparer le buffet d'anniversaire de l'association, qui se déroule le soir même. 

Voilà un an que le restaurant a ouvert ses portes, rue du Ponteil, à Issoire, succédant à la crêperie. Un concept bien différent des établissements de restauration connus dans la commune.
Le principe : proposer un menu du jour, avec des produits offerts par les commerçants et producteurs du coin, afin de régaler toutes les catégories sociales de papilles, créer du lien avec les personnes, et réduire par la même occasion le gaspillage alimentaire.

Reprenons au début

Tout a démarré d'un collectif d'associations qui soutenaient l'intégration des migrants."Le but était de proposer des repas chauds, mais également de les soutenir dans les démarches administratives, les accompagner aux visites médicales..." précise Maguy, bénévole du restaurant.

De ces actions en faveur des migrants est née l'association "Restaurant solidaire Issoire" en novembre 2019. "Le démarrage a été compliqué avec la crise sanitaire", se remémore Jean-Pierre Vacher, président. Mais les bénévoles ne lâchent rien, et en octobre 2020, suite à sa candidature au Budget écologique citoyen, l'association est lauréate et se voit attribuer une subvention de 22.000 euros lui permettant d'envisager l'achat d'un fond de commerce. Une belle avancée, mais reste-t-il encore à trouver le lieu. 

Mars 2021, l'association frappe à la bonne porte, celle du restaurant africain Sanaga, rue Notre Dame des Filles à Issoire. "Le restaurant était fermé le lundi alors en attendant que nous puissions trouver un local définitif la propriétaire nous a généreusement proposé de nous installer une fois par semaine dans son établissement" raconte le président. La distribution de repas démarre alors.

Puis en octobre l'année dernière, l'association achète le fond de commerce de la crêperie installée rue du Ponteil. Une victoire pour les bénévoles qui pourront désormais proposer des plats à emporter et un service de restauration sur place, les lundis, mercredis et samedis midis, sur réservation. 

Quel est le menu aujourd'hui ?

"Cuisses de poulet ou tripes, et en accompagnement du chou, des pommes vapeurs ou de la purée de pommes de terre, et en dessert, nous avons de la brioche alors, peut-être que nous ferons du pain perdu", note Jean-Pierre Vacher.
Les menus, ils sont réfléchis et élaborés le matin même selon les produits disponibles. "Les bénévoles font des tournées dans les commerces, supermarchés, et chez nos producteurs partenaires, pour récupérer les invendus, et ensuite on décide tous ensemble de ce qu'on fait."

Sur une grosse vingtaine de bénévoles, ils sont cinq à six par jour, à s'affairer en cuisine pour la préparation des plats, le dressage des tables, et le service du midi. 

Maguy, Gilbert, Monique, Mari-o, et Jean-Pierre, forment l'équipe de ce mercredi, pleine d'humour et de bienveillance. "Prenez bien ces dames en photo car elles travaillent, et ça, ça n'arrive pas tous les jours", lance Gilbert. Une ambiance taquine alors que l'odeur des plats commence délicatement à monter aux narines, et pourrait en faire saliver plus d'un. 

Sur environ 250 commerces prospectés dans l'agglomération d'Issoire, une trentaine ont répondu favorablement et fournissent différents produits : pains, viandes, poissons, fruits et légumes...  

Jean-Pierre Vacher, Président du restaurant solidaire Photo par Zoomdici

Le restaurant est ouvert trois fois par semaine, à tous les publics, et permet de manger des repas chauds, complets, pour un minimum de trois euros. "Sans parler d'aller au restaurant, même en faisant des courses et ses propres repas à la maison, il est difficile de manger pour seulement trois euros" note le président.

Une réalité d'autant plus frappante par ces temps d'inflation, où le restaurant solidaire est un soutien précieux. "Nous avons des personnes qui viennent tous les jours, et pour qui nous préparons même des gamelles à amener chez elles pour manger le lendemain", explique Jean-Pierre Vacher, "et le restaurant permet de créer du lien, certaines personnes se retrouvent régulièrement, elles discutent. C'est un bon moment pour tous".