Il est revenu, le sacré barbu !
Après un nouveau cas détecté dans le département de l'Ariège, le préfet de la Haute-Loire s'est rendu dans un GAEC sur la commune de Landos pour faire un point de la situation de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse. Une très forte inquiétude commune s'avère entourer la profession. « Quand il y a un cas ou plusieurs cas, on doit intégralement tuer le troupeau », explique en ce sens le préfet, Yvan Cordier.
Ce mercredi 10 décembre, le préfet de la Haute-Loire, Yvan Cordier s’est rendu au GAEC de Pratclaux, situé sur la commune de Landos. Pour l'occasion, élus, représentants de la DGS, de la DDCSPP, de la FDSEA, de la Chambre d’Agriculture, ainsi que plusieurs éleveurs venus échanger sur un sujet qui occupe l'actualité, la dermatose nodulaire contagieuse.
Alors qu’un nouveau cas a encore été confirmé le matin même, la Haute-Loire reste, pour l’instant, épargnée. Mais, dans les fermes, l’inquiétude est présente.
Le Préfet a rappelé que la Haute-Loire reste pour l’instant indemne, mais qu'il faut faire preuve de vigilance et que chacun doit faire sa part du marché.
" Le but n'est pas de vivre avec la maladie, c'est de l'éradiquer." Christophe Arnaudon, directeur du GDS 43 (Groupement Défense Sanitaire)
Une lutte contre l'épidémie
En 2016, les Balkans avaient déjà été confrontés à cette maladie, avec près de mille cas recensés. Grâce à la mise en place de réglementations strictes, la région était parvenue à l’éradiquer. Ce sont d’ailleurs ces mêmes normes qui s’appliquent aujourd’hui en France, un gage de fiabilité selon les autorités. "Il existe une stratégie de sortie de cette crise, qui a prouvé qu'elle était efficace", explique Yvan Cordier.
Les trois premiers départements touchés, la Savoie, la Haute-Savoie et l'Isère sont aujourd’hui sortis des zones réglementées grâce à quatre mesures principales.
La première mesure repose sur la détection précoce : dès l’apparition des premiers symptômes, les éleveurs doivent alerter les services vétérinaires, "l'apparition de nodules sur les animaux, la fièvre, de la baisse de lactation et puis dans 10 à 15% des cas, la mortalité qui s'ensuit", explique Carole Souvignet de la DDCSPP.
La deuxième mesure concerne la restriction des mouvements pour éviter de transporter des animaux potentiellement contagieux vers des zones indemnes. C’est dans ce cadre que les contrôles routiers ont été renforcés et que des sanctions ont été mises en place.
Le troisième pilier est le dépeuplement du foyer lorsqu’un cas est détecté.
« Quand il y a un cas ou plusieurs cas, on doit intégralement tuer le troupeau », explique Yvan Cordier.
Une mesure qui suscite la colère des éleveurs, qu’ils soient favorables ou non à la vaccination. Enfin, la quatrième mesure est la vaccination, déployée dans les zones réglementées. Cette stratégie, jugée efficace.
Le préfet insiste également sur la lutte contre les mouvements illégaux d’animaux, principaux vecteurs de diffusion, ainsi que sur la nécessité de combattre les campagnes de désinformation autour de la maladie.
« En attendant, nous avons beaucoup de problèmes et pas beaucoup de solutions », souligne Jean-Baptiste Bérard
Le dilemme des éleveurs
Revenons à la vaccination, en effet, elle n'est pas automatique, tout comme les antibiotiques, elle ne concerne que les zones réglementées. Le débat reste vif au sein de la profession.
Les éleveurs attendent des réponses et des conclusions après ces mois de crise, « en attendant, nous avons beaucoup de problèmes et pas beaucoup de solutions », souligne Jean-Baptiste Bérard, agriculteur au Gaec de Pratclaux. Une problématique qui s'ajoute à celles qui entourent la profession.
Vacciner or not vacciner ? Telle est la question
Certains éleveurs ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas bénéficier du vaccin pour protéger leurs animaux en amont, de peur de devoir abattre une partie de leur troupeau.
D’autres, au contraire, y sont fermement opposés, car la vaccination leur fermerait l’accès à l’exportation, faute d’acheteurs : leurs bêtes resteraient alors sur l’exploitation. « J’ai des collègues qui se retrouvent avec 50 % de leurs broutards sur les bras », explique Bernard, éleveur en vaches allaitantes.
Gare aux écarts
Pour faire respecter les restrictions de mouvements des animaux, les forces de l'ordre sont mises à profit pour contrôler les bétaillères. Le préfet explique "J'ai demandé au colonel de gendarmerie, à la demande du ministre de l'Intérieur, d'opérer des contrôles et de mettre en œuvre les infractions pénales dès lors que les règles de mouvement ne sont pas respectées."
Les contrevenants s'exposent à des sanctions pénales mais également à l’absence d’indemnisation en cas d’abattage de leurs animaux, ce qui constitue une perte financière majeure.
La Haute-Loire, pas encore touchée par l'épidémie
Parallèlement, le GDS a développé un logiciel dédié permettant de vérifier en temps réel le statut d’un animal : s’il est vacciné, s’il provient ou non d’une zone réglementée, et s’il a respecté les conditions de mouvement. Ce système de suivi permet de connaître les déplacements des animaux et de pouvoir intervenir en cas de suspicion.
« Il est essentiel de maintenir le pays indemne, sinon on risque de déstabiliser toutes les filières » Yvan Cordier
"Le cheptel, c'est la construction de toute une vie"
Chacun porte différemment ses convictions mais la passion du métier est la même. Nicolas Merle, président de la FDSEA rappelle : "Le cheptel, c'est la construction de toute une vie."
Il souligne le choc psychologique provoqué par la DNC. Lorsque les animaux doivent être euthanasiés sur place, sous les yeux de l’éleveur, c’est toute une vie de travail qui s’écroule. La peur plane sur les exploitations qui craignent d'y être confrontées.
Le polémique Mercosur
Au terme de la visite, le préfet a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective, pour maintenir la France indemne aux yeux de ses partenaires commerciaux.
Cette exigence ne concerne pas seulement la viande, mais également les fromages dont le Royaume-Uni et le Canada avaient interdit l’importation de fromages au lait cru. « Il est essentiel de maintenir le pays indemne, sinon on risque de déstabiliser toutes les filières », a-t-il averti.
Il a par ailleurs évoqué la tenue du Conseil de l’Union européenne, qui doit se prononcer sur l’accord Mercosur. La France reste opposée au texte en l’état.
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2 commentaires
MARDI 16 DÉCEMBRE, la Confédération paysanne 43 appelle manifester devant la PRÉFECTURE DU PUY-EN-VELAY rendez vous à 14H
si la visite du préfet peut nous éviter la visite d'Oliv Oliv, Lalanne et autres scientifiques tiktokeur spécialistes DNC, COVID, guerre mondiale, etc sans parler du encore plus célèbre agriculteur ruessien qui commence à connaître par coeur les adresses des palais de justice en cette période de fêtes ça nous ferait du bien