Tudip : en route pour les bus 100 % électriques de grande capacité

Par Nadia MEYER , Mise à jour le 13/09/2025 à 06:00

Temps de lecture : 4 minutes

La Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay a dévoilé, ce vendredi 12 septembre, sa nouvelle acquisition : les 2 premiers « grands bus » 100 % électriques pour sa flotte de transports en commun.

La Communauté d’Agglo développe divers services liés à la mobilité : Vélo-en-Velay (73 vélos électriques), Auto-en-Velay (8 voitures électriques + 1 prévue d’ici fin 2025) et 14 aires de covoiturage.

Dans le cadre du volet "Mobilité décarbonée" du projet 2021-2025, le président Michel Chapuis et son vice-président Jean-Paul Bringer ont présenté à la presse, directement dans un des véhicules, les deux premiers grands bus 100 % électriques du réseau Tudip.

Une première pour des véhicules de grande capacité

C’est dès 2017 que la collectivité a fait ses premiers investissements en mobilité « à faibles émissions ».

Photo par Nadia Meyer

Mis en circulation fin août, les deux nouveaux véhicules remplacent deux bus thermiques « partis à la retraite ». Sur les 36 bus du réseau, plus de la moitié sont déjà hybrides ou électriques :

  • 11 navettes électriques (23 places max, souvent sous-utilisées) sur les lignes 17 à 20,
  • 6 bus hybrides et 2 électriques sur l’ensemble des lignes, afin de tester les conditions topographiques et retours des usagers.

Depuis 2024, chaque renouvellement de bus se fait en électrique ou hybride, conformément à la loi qui impose, dès janvier 2025, le remplacement par des modèles à faibles émissions.

« L’objectif est d’atteindre progressivement une flotte 100 % électrique », confirme Jean-Paul Bringer, Vice-Président délégué aux mobilités à l'Agglo du Puy

Des véhicules adaptés aux contraintes locales

Le choix s’est porté sur le modèle MAN Lion’s City E (assemblé en Pologne), jugé le plus adapté aux pentes et aux hivers locaux.

Photo par Nadia Meyer

« On a attendu que la technologie avance pour que les bus puissent tenir une journée complète avec une seule charge », explique Jean-Paul Bringer.

L'autonomie est d'environ 120 km, suffisant pour une journée de transports. Une recharge complète se fait en 10h au dépôt de Brives-Charensac, sur des bornes universelles, sauf pour les anciens Bolloré (1ʳᵉ génération acquise).

Un financement de plus d'un million d'euros

Achetés 515 000 € pièce, ces deux bus coûtent presque le double des anciens diesel (275 000 €).

« Financés entièrement par la collectivité, sans subvention de l’État », précise Michel Chapuis.

L’investissement se justifie par :

  • 20 à 30 % d’économie de consommation,
  • une maintenance réduite (notamment fin des vidanges, poste le plus coûteux),
  • et des bénéfices environnementaux et sanitaires locaux.

Un mécanicien note qu’ils devraient demander moins d’entretien que les anciens Bolloré qui avaient des problèmes thermiques.

Photo par Nadia Meyer

« Si l’État veut nous aider à décarboner, nous sommes preneurs ! », ironise Jean-Paul Bringer

L’impact global (notamment l'extraction, l'impact sur les humains et la pollution à la source, la construction, le recyclage des batteries...) n’a pas été évalué, mais « l’État estime à 108 000 € par an les économies générées par rapport au diesel, incluant santé publique », selon la directrice des Tudip.

Tarification stable en 2025

Malgré l’investissement, les tarifs n’augmentent pas : 1,60 € le ticket, 180 €/an l’abonnement. La ligne 17 (centre historique) reste gratuite et enregistre une forte fréquentation, selon l'agglo.

Le réseau demeure néanmoins déficitaire de 1,5 million d'euros, couvert par la Com d’Agglo, ce qui limite gratuité généralisée et extensions.

Intermodalité et évolution de l’offre

Le transport de vélos est autorisé, mais peu pratique, faute d’espace dédié. La collectivité encourage plutôt l’usage des garages sécurisés. La mobilité s’envisage globalement : covoiturage, autopartage, marche (25 % des trajets urbains selon Michel Chapuis), vélo.

« Plus on aura de monde dans les bus, plus on pourra augmenter l’offre », souligne Jean-Paul Bringer.

Impacts locaux et retours terrain

Les batteries sont garanties 8 ans, l’amortissement prévu sur 12 ans. Les bus seront ensuite revendus en France ou à l’étranger.

Photo par Nadia Meyer

Côté confort : moins de bruit, pas de gaz d’échappement, trajets plus agréables pour passagers et riverains. Le conducteur nuance :

« C’est plus silencieux, parfois trop : les clients ne nous entendent pas arriver. La conduite est simple mais le freinage est nerveux, il faut anticiper. »

En somme, les premiers retours sont positifs. Localement, l’électrique apporte des bénéfices tangibles, même si c'est moins vrai en amont et en aval de l'exploitation.

 

 

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Vos commentaires

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2 commentaires

sam 13/09/2025 - 10:10

C'est bien tout ça... Mais, c'est pour quand le service TUDIP "transport à la demande" ouvert aussi aux aveugles qui résident au Puy ? Les aveugles paient l'impôt foncier, comme tout le monde. Le service "TUDIP / transport à la demande" ne doit pas bénéficier qu'aux seuls personnes en fauteuil roulant.

sam 13/09/2025 - 08:23

Voilà la raison de l'augmentation de nos impôts  fonciers pour la communauté de commune, il faudrait peut-être revoir les bus qui se promènent avec zéro ou un passager...

Je renseigne ma commune de préférence :

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