Victime de l'incendie de dimanche, il lance une cagnotte pour "reconstruire une vie"

Par Clara Serrano , Mise à jour le 28/02/2024 à 06:00

Alors que l'incendie a touché au total trois immeubles ce dimanche 25 février, ce sont aussi et surtout des personnes qui ont été victimes d'un accident malheureux. Parmi eux, Duncan Bonnifay, jeune vidéaste et photographe ponot. Pour l'aider à "reconstruire une vie", il lance un appel sur internet.

Sur son compte Instagram suivi par près de 1 400 personnes, le vidéaste et photographe Duncan Bonnifay publiait ce lundi soir un appel à l'aide.

Victime de l'incendie qui a touché un immeuble du Puy-en-Velay ce dimanche 25 février, le jeune entrepreneur a subi d'importants dégâts.

« Aujourd'hui, le cœur lourd, je dois vous faire part d'une tragédie qui a frappé au plus profond de mon être. Un incendie dévastateur a emporté mon appartement avec mes effets personnels mais surtout l'essence même de ma passion et de mon métier : mon studio, avec tout mon matériel de création, mes précieuses caméras, mes objectifs soigneusement sélectionnés, mes ordinateurs, témoins silencieux de nuits blanches de travail acharné, ont été réduits en cendres. Mais le plus douloureux, ce sont ces disques durs, gardiens de mes souvenirs, de mes voyages, de ces instants de vie capturés, qui sont à présent perdus à jamais. Des années d'économies, d'investissement sans compter, d'efforts inestimables, tout a disparu en un instant, laissant derrière un vide immense. Et me laisse dans l’incapacité de travailler, de créer.

Cette perte n'est pas seulement financière; c'est un morceau de mon histoire, de mon âme qui a été emporté par les flammes. Des projets inachevés, des rêves évanouis, une partie de moi que je ne pourrai jamais récupérer. C'est une épreuve qui me laisse non seulement dévasté matériellement, mais aussi émotionnellement.

Mais la douleur de cette perte matérielle est exacerbée par un sentiment d'isolement profond. L'administration, sur laquelle je comptais pour un soutien, m'a laissé seul dans cette épreuve. Les assurances, loin d'être le filet de sécurité sur lequel je pensais pouvoir compter, m'ont plongé dans un labyrinthe de procédures, me faisant tourner en rond avec des promesses de délais démesurés pour un remboursement qui, au mieux, ne sera que partiel. Je me sens abandonné, laissé à lutter seul contre cette montagne de défis, avec mon rêve et mon travail réduits à néant.

Dans cette sombre période, je fais appel à votre cœur et à votre générosité. J'initie une cagnotte, un appel à l'aide, pour ceux parmi vous qui souhaitent m'aider à surmonter cette tragédie. Chaque contribution, peu importe sa taille, pourrait ne permettre permettre de racheter le matériel nécessaire pour poursuivre ma passion et mon travail de filmmaker, vidéaste et photographe. Elle représente un pas vers la reconstruction, non seulement de mon studio et de mon matériel mais aussi de ma capacité à créer, à rêver et à partager à nouveau des moments de beauté et d'émotion avec le monde.

Je suis conscient de l'ampleur de cette demande, surtout en ces temps incertains. Sachez que votre soutien, qu'il soit financier ou simplement en partageant cette cagnotte, est une lueur d'espoir pour moi. C'est un geste qui dépasse le matériel; c'est un soutien à la poursuite de ma création artistique, à la résilience de l'esprit humain face aux épreuves.

Je vous remercie infiniment pour votre écoute, votre soutien, et votre compassion. Votre aide me permettra, je l'espère, de retrouver la force et les moyens de recommencer à créer, à témoigner du monde à travers mon objectif, avec encore plus de détermination qu'avant.

Avec toute ma gratitude et mon cœur ouvert,

Dundan Bonnifay. »

Interrogé par Zoomdici, il revient sur les faits qui se sont déroulés ce week-end : « L'incendie s'est déclarés sur les coups de midi. J'étais en train de manger quand j'ai vu et senti une fumée noire épaisse, puis j'ai commencé à entendre des cris. Je n'ai eu le temps que d'éteindre le gaz et de prendre mes papiers d'identité avant de quitter mon appartement. »

Puis c'est seulement après 5 à 6 heures de lutte entre les sapeurs-pompiers et les flammes, que ces dernières ont été vaincues. 

Et ce n'est que le lendemain que Duncan et une partie des autres habitants des immeubles concernés ont pu retourner sur les lieux. Pour le vidéaste, la découverte des décombres a été une désillusion : « Malgré le travail fantastique des pompiers, tout a été détruit. J'ai tout perdu, pas à cause des flammes mais à cause du plafond qui s'est effondré, et de l'eau qui a dégradé tout l'appartement. »

L'incendie du 25 février a mobilisé 70 sapeurs-pompiers. Photo par SDIS 43

Effets personnels, mais aussi matériel photo et vidéo, tout y est passé. Duncan n'a pratiquement plus rien. « J'avais tout un tas d'objets personnels précieux chez moi, notamment du matériel de photo et vidéo, mais aussi du matériel professionnel. C'est du matériel très cher, qui ne sera remboursé par les assurances qu'en partie, et à je ne sais quelle échéance. Pas tout de suite en tout cas », détaille-t-il pour Zoomdici.

En effet, pour lui, l'urgence se trouve dans la possibilité de reprendre une activité professionnelle. En tant que vidéaste indépendant, la perte de son matériel représente pour Duncan Bonnifay la perte de son activité. « La première chose à faire pour retrouver une vie à peu près normale, c'est de reprendre le travail. Mais pour cela, il va falloir repartir à zéro. »

« Reconstruire une vie »

Alors dans un élan d'espoir, il publie cette vidéo. Une vidéo de lui, s'exprimant face caméra à ses abonnés, racontant cette difficile expérience, et appelant un élan de générosité. En effet, cette vidéo, outre le partage d'une émotion et d'un moment difficile de sa vie, c'est aussi un appel à participer à la cagnotte en ligne qu'il a créée.  Un cagnotte pour "reconstruire une vie", selon ses mots.

« Au départ, je n'étais pas très bénéfique à l'ouverture de cette cagnotte. Puis au vu de la lenteur administrative des assurances, qui semblent servir à décourager les sinistrés, je me suis dit pourquoi pas. alors j'ai publié cette vidéo, simplement en posant mon téléphone, et en expliquant à cœur ouvert ma situation », décrit-il. 

Duncan Bonnifay, vidéaste ponot. Photo par Dr

« Je leur en serais en quelque sorte redevable pendant très longtemps. »

À l'heure où nous écrivons ces mots, près de 3 000 euros ont été récoltés en l'espace de 23 heures . 

Un soutien auquel il ne s'attendait pas, et pour lequel il remercie tous ceux qui l'ont aidé d'une manière ou d'une autre : « Au départ, j'espérais peut-être récolter une centaine d'euros, ce qui aurait déjà été bien. Je sais que ça ne permettra pas de racheter le matériel que j'avais, mais ça m'aidera grandement dans les jours à venir. Je ne m'attendais pas du tout à une telle vague de soutien, que ce soit de mes amis, de ma famille, des ponots et même d'inconnus. La moindre des choses est donc que je tienne au courant les gens qui m'ont aidé sur les réseaux sociaux. Je leur en serais en quelque sorte redevable pendant très longtemps. »

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2 commentaires

mer 28/02/2024 - 10:19

Il m'arrive de participer à des cagnottes. Celle de cet artiste qui a perdu son matériel est loin d'être anormale ; parce qu'elle fait appel à la solidarité. Par contre ce monsieur a sûrement une assurance qui va l'indemniser suivant les conditions de son contrat. Pour moi il y a des cagnottes qui retiennent plus mon attention parce qu'il n'y a pas d'assurance.    

mer 28/02/2024 - 09:31

Tout à fait d’accord pour aider cette personne mais n’y en a-t-il pas d’autres qui sont dans la même situation ? Merci aux journalistes de Zoom pour leur réponse 

Réponse de la rédaction : Cette personne a mis en place cette cagnotte c'est la raison pour laquelle nous l'avons relayée. Nous n'avons pas connaissance de professionnel ayant perdu eux aussi du matériel dans cet incendie.