Une journée pour briser le silence assourdissant des femmes meurtries

, Mise à jour le 28/11/2025 à 06:00

Temps de lecture : 4 minutes

Ce mardi 25 novembre, les gendarmes du Puy-en-Velay avec l'association des maillots du cœur ont proposé une journée dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Des ateliers de sport et bien-être, mais aussi de self-défense étaient organisés pour offrir un espace dédié pour se renforcer physiquement, reprendre confiance et découvrir des outils concrets pour se protéger.

Parce que plus de 500 femmes sont victimes d'agressions sur le département.

Parce que près de 150 femmes perdent la vie sous les coups dans tout le pays.

Parce que les femmes ont peur de se balader seules.

Parce que ça peut être une sœur, une maman, une amie..

C'est peut-être simplement parce que les actes de violences faites aux femmes restent aussi ignobles que ceux qui les portent, que cette journée prend tout son sens. 

Cette date n’a pas été choisie au hasard. Elle correspond aux assassinats des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines opposées à la dictature, qui ont été tuées sur les ordres du chef d’État, Rafael Trujillo, en 1960. À travers leurs souvenirs, c'est celui de milliers de femmes qui ont été ou sont victimes de la terreur.

En amont de la journée, le week-end a été marqué par un "die-in". Allongées au sol, les participantes ont simulé la mort des femmes qui tombent chaque année sous les coups. Un geste fort, silencieux, mais terriblement éloquent.

Entre prévention et reconstruction

La gendarmerie, en collaboration avec l'association des Maillots du cœur, a organisé une journée avec, comme fer de lance, la lutte contre les violences faites aux femmes.

Dans les locaux de la gendarmerie, se sont joint à eux plusieurs institutions : les sapeurs-pompiers, les forces de police ainsi que les élus. Le grand public était, lui aussi, convié à participer aux animations. 

"Il y a l'aspect physique, l'aspect relaxation et l'aspect bien-être final pour montrer que ça permet de se reconstruire " Philippe Celle, gendarmerie Haute-Loire

Avec différents ateliers organisés, la matinée, bien qu'hivernale, n'a pas découragé les participants. Plus de 60 personnes étaient présentes dès le matin pour lancer la journée.

Marion a proposé un cours zumba, Mélissa un autre cours de yoga, tandis que Marilyne Chaurand a prodigué des massages assis.

À travers ces ateliers, " l'idée était de proposer aux gens qui pourraient être victimes, comment faire pour être résilient par le sport"  explique Philippe Celle, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Haute-Loire.

Avant d'ajouter "il y a l'aspect physique, l'aspect relaxation et l'aspect bien-être final pour montrer que ça permet de se reconstruire". Il s'agit d'utiliser ses piliers comme moteur de guérison, de confiance et de bien-être.

Les uns font de la zumba pendant que d'autres profitent d'un massage.
Les uns font de la zumba pendant que d'autres profitent d'un massage Photo par DR

Self-défense : apprendre à réagir

"Nous sommes toutes potentiellement une victime "

Un atelier de self-défense, mené par le capitaine du PSIG (Peloton de Surveillance et d'Intervention de la Gendarmerie nationale) Mathieu Bigot, a permis d’aborder les outils essentiels pour identifier, éviter et réagir face à une situation d’agression.

Après un temps d’échange, l'heure était à la pratique, grâce à des gestes simples de dissuasion ou d'extraction.

"J'ai été concernée par des violences dans ma vie privée et professionnelle", confie une participante à l'atelier. Toutes se sentent concernées par ces problématiques. "Nous sommes toutes potentiellement une victime ", ajoute une autre participante. Tout d'abord par des attaques verbales puis par des agressions.

Explication et mise en situation
Explication et mise en situation Photo par Fanny Gimenez

Une après-midi dédiée aux femmes victimes

En présence du Préfet, de la DDETSPP, du directeur de l’ASEA 43 et des associations, la journée s'est poursuivie à Yssingeaux. Cette fois-ci, treize femmes victimes de violence ont participé à trois ateliers complémentaires à l'initiative de la maison de protection des familles, la Maison de Protection des Familles.

Deux militaires de la gendarmerie de Saint Julien-Chapteuil et Paulhaguet ont proposé une séance ORFA (Optimisation des Ressources des Forces Armées) à travers différentes techniques, les participantes ont appris à gérer leur respiration et leur stress.

Camille Gadea, socio-esthéticienne, a proposé un atelier de soins des mains pour réapprendre à se recentrer sur soi ; puis le CIDFF (Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles) est intervenu au sujet de la compréhension des violences pour s’informer et réagir.

La violence est loin de n'être que physique

Pour cette première édition, il s’agissait d’explorer leurs différentes formes de violences, verbales, physiques ou psychologiques, afin d’apprendre à les reconnaître et à y faire face, notamment en renforçant l’estime de soi.

L’événement se voulait ainsi une véritable passerelle de soutien aux victimes, mais aussi un message porté au grand public. Une urne solidaire a également été mise à disposition, les dons destinés à une association d’aide aux victimes.

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider