"Gros lard !" "Sale poucave !" "On va te tuer !"
Ce mardi 25 novembre, tous les élèves de tous les établissements scolaires du département ont participé au Plan Particulier de Mise en Sûreté. Attaque terroriste, inondation, incendie... "Il faut nous entraîner à la culture de la résilience face à tous les risques", dixit Hervé Bariller, inspecteur académique de la Haute-Loire.
Dix ans ont passé. Et pourtant, des millions de français ont encore les images du 13 novembre 2015 dans la tête.
Le Bataclan et le massacre innommable. Les terrasses des cafés parisiens et les rafales de balles. Et les noms qui s'ajoutent encore et encore, dans cette addition sanglante.
Personne n'a pu oublier ces actes d'une lâcheté à l'égale de leur violence. Depuis ce jour, comme celui du 11 septembre 2001 aux États-Unis d'Amérique, une sorte de paranoïa légitime a été durement gravée dans l'âme de chacun.
Pour se prémunir d'un tel assaut, mais également d'une menace climatique d'ampleur comme la crue du 17 octobre 2024 à Brives-Charensac et ailleurs, la préfecture de Haute-Loire et toutes ses consœurs nationales ont mis en place l'exercice de Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS).
Tous pour un...
Hervé Bariller, aux côtés du maire de Brives-Charensac, Gilles Delabre, du directeur de cabinet du préfet, Benoit de Lagarde, et du principal du collège Anne Franck, Marc Alcouffe, explique en ces termes l'ADN du PPMS : "Cet entraînement a pour objectif d'acquérir les bons réflexes et la bonne attitude selon le danger présent, partage Hervé Bariller. L'exercice est destiné aux enseignants et personnels des écoles, ainsi qu'aux élèves scolarisés de la maternelle au plus haut degré".
Il précise aussi : "Mais le PPMS sert également à vérifier la bonne coordination entre tous les acteurs institutionnels tels que l’État, le Conseil départemental, les maires des communes, la police et la gendarmerie, et bien entendu les forces de secours".
"Les parents n'ont pas été pris au dépourvu et ont été avertis du PPMS qui se déroulait dans l'établissement de leurs enfants. On ne voulait surtout provoquer un mouvement de panique". Benoit de Lagarde
Quand le silence est d'or
Précisément, ce sont 35 944 élèves de la Haute-Loire, répartis dans 288 établissements scolaires, qui ont entendu les sirènes d'alarmes, pour suivre ensuite les consignes des référents. "Tous ont eu le même scénario, précise l'inspecteur académique. À savoir l'intrusion d'une personne dangereuse".
Sans divulguer le protocole adopté entre les murs des établissements scolaires, le silence a été le maître-mot pendant toute la durée de l'exercice.
"Les parents ont été les mauvais élèves"
Gilles Delabre rappelle que les conditions réelles d'un risque important ont été atteintes le 17 octobre 2024. "C'était le jour de la crue de la Loire, souffle-t-il. Ce que nous avons remarqué, c'est que les consignes de sécurité ont clairement été respectées par les enfants et le personnel des écoles. "
Avant de déplorer : "Mais les parents ont été les mauvais élèves ! Certains ont pris de véritables risques, non seulement pour eux, mais aussi pour leurs enfants, en venant sur les zones impactées. Encore une fois, il faut laisser faire toutes les forces vives pour gérer la crise et ne surtout pas intervenir. "
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