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Trois artistes de renom pour une boutique éphémère au Puy
Vincent Jolfre, Christine Maurin et Ronald Turcan. Trois regards, trois talents, trois sensibilités. Le trio uni son savoir-faire dans un seul lieu, au 20 rue du Collège. Malheureusement, tels de beaux papillons aussi fascinants qu’éphémères, leurs créations ne resteront dans ce cocon que trois petits mois.
Les rues de la cité pavée sont, en elle-même, une visite à part en entière. Comme un musée à ciel ouvert, elles cachent en leur sein des histoires et des légendes, ponctuées de saints à chaque recoin ou des objets incongrus à l’instar de la rue Saint-Gilles.
Les portes des commerces se suivent, colorées ou discrètes, grandiloquentes ou timides. Dans la rue du Collège, l’une d’elles ne paie pas de mines. Surement bâties deux siècles plus tôt, deux arches en pierres surplombent une vitrine. Au premier abord, on ne voit pas grand-chose à cause du reflet, juste des formes étranges qui semblent être des sculptures. Pour découvrir ce qui se dissimule derrière, il faut poser son front sur la vitre et faire visière avec ses mains. Et c’est là qu’apparaît alors, devant nos yeux de curieux malpolis, les merveilles exposées au dedans.
La Galerie Atelier Éphémère, au 20 rue du Collège, a lancé son premier battement de cœur ce premier jour de juillet et poussera son dernier soupir le dernier jour de septembre. Le photographe Vincent Jolfre, auteur du désormais connu ouvrage Mon Grand Large, l’aquarelliste Christine Maurin et le sculpteur Ronald Turcan, ont investi cet écrin pour y présenter leurs œuvres et leurs sourires.
La Galerie Atelier Éphémère est ouverte du mois de juillet au mois de septembre, du mercredi au samedi, entre 10 heures et midi et entre 15 heures et 19 heures. Elle se situe au 20, rue du Collège au Puy-en-Velay
« Les couleurs et les sensations qui s’y dégagent résonnent un peu de la même façon »
« Nous avons souhaité nous mettre ensemble pour proposer trois expressions artistiques différentes, tout en se souciant d’une cohérence entre elles, partage Vincent Jolfre. Les couleurs et les sensations qui s’y dégagent résonnent un peu de la même façon, avec ces nuances un peu sombres et mystérieuses, un peu claires et obscures ».
Il continue « Pour ma part, nombre de mes photos sont en noir et blanc et la plupart sont des morceaux magnifiques de la Haute-Loire que j’ai eu la chance d’immortaliser ». Avant d’ajouter : « Je suis aussi en train de préparer un projet pour m’ouvrir sur le massif central et l’océan, la Bretagne et la Normandie ».
Un savoir-faire inspiré du pays du soleil levant
Ronald Turcan. sculpteur et puits science. Difficile de se détacher de ses paroles tant il conte le travail de la céramique avec une passion aussi débordante que contagieuse. « Me concernant, je propose ici deux formes d’expression avec le travail de la terre, décrit le doyen de la bande. J’ai confectionné des vases en m’inspirant du savoir-faire japonisant, mélangeant en ce sens le contenant et la sculpture ».
Il poursuit : « Pour la partie purement sculpture, il est vrai qu’elles sont chargées d’une aura de tristesse, peut-être d’angoisse, mais tout en restant dans une esthétique certaine ».
« Parfois, il faut 5 semaines avant qu’une sculpture aboutisse. Il faut prendre en compte les particularités de la terre. Il faut respecter la matière avec nos mains adroites ou maladroites. Ensuite vient le feu et ses 1 300 degrés. Et là, tout peut s’écrouler comme se magnifier. C’est ça qui est beau. L’incertitude du résultat ». Ronald Turcan
« Elles sont un prolongement de mon propre vécu, un miroir de ma propre histoire »
Quant à la seule femme de l’équipe, Christine Maurin malaxe la terre tout comme la peinture. « Cela fait 25 ans que je peins, notamment en utilisant la technique de l’aquarelle, souffle-t-elle. À propos des sculptures, elles sont un prolongement de mon propre vécu, un miroir de ma propre histoire. Les femmes coiffées d’un bandeau évoquent, par exemple, la maladie éprouvée. Mais parce que la vie n’est pas composée que de parts d’ombre, il y a aussi des créations plus gaies, plus douces et plus légères ».
D’une même voix, ils insistent pour dire que le but de cette galerie éphémère est de s’ouvrir aux personnes, de partager et d’échanger. « Nous ne voulons pas que les gens entrent ici, la tête baissée, et ressortent sans un mot, confie Vincent Jolfre. Ce qui serait chouette, c’est de pouvoir avoir un vrai retour sur notre travail, positif ou négatif ».
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