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Tradition ou barbarie ? "Le Cou de l'oie" ne sera pas coupé à St Bonnet-Près-Riom
Voilà 150 ans déjà qu'une tradition perdure dans la petite commune Puydômoise de Saint-Bonnet-près-Riom, celle du "Cou de l'oie". Le principe ? arracher la tête d'une oie, ou tout autre animal mort, suspendu à une corde durant la fête patronale du village. Une pratique réalisée par les conscrits. Mais l'association One Voice est passée par là, et ce 22 septembre, il n'y aura pas de cou tordu... ni arraché.
Cette charmante tradition fait, sans grand étonnement, largement débat et l'association de défense des animaux et de la nature One Voice s'est emparée de l'affaire, bien décidée à faire arrêter définitivement ce qu'elle qualifie de "barbarie".
Une pratique qui en choquent certains, et pas d'autres
Saint-Bonnet-près-Riom, c'est une commune de 2.200 habitants située dans le Puy-de-Dôme, bien connue pour sa traditionnelle fête patronale, organisée chaque année en septembre. Et c'est ce week-end du 21 septembre que les festivités étaient annoncées, messe, défilé de char, et fameux jeu du "Cou de l'oie".
La tradition veut que des jeunes hommes de 18 ans, montés sur des chevaux, tentent tour à tour de décapiter les oies pendues sur un fil d'un coup sec. Une épreuve symbolique de l'entrée dans l'âge adulte. Et si ce rite pourrait sortir tout droit d'un film moyenâgeux ou de la série Vikings, il n'a l'air de choquer ni les habitants, ni le maire Denis Rougeyron, habitués et attachés semble-t-il à cette sanglante pratique : "L'oie est déjà morte, elle ne souffre pas", selon les paroles d'une villageoise interviewée par les collègues de France Télévisions.
Au dessus des têtes, plutôt que des animaux pendus, des cloches !
Finalement, un an après leur enquête et la diffusion de photos sur les réseaux, qui ont choqué les internautes, puis une pétition qui compte aujourd'hui 2915 signatures, et après avoir saisi le tribunal de Clermont-Ferrand pour éclaircir les conditions d'abattage des animaux et tenter d'enrayer définitivement cette pratique, à l'aube de cette fête patronale 2024, l'association One Voice a eu gain de cause. Dans un communiqué, l'association annonce :
"L'événement sordide mettant en scène des jeunes disloquant des cous et arrachant des têtes, censé marquer leur passage à l'âge adulte (...) vient d'être annulé. À sa place, après la messe du dimanche, les conscrits devraient défiler comme auparavant, mais cette fois feront tinter une cloche au dessus de leurs têtes (...) Nous nous réjouissons pour les conscrits, et pour notre société qui ne peut être que gagnante à intégrer plus d'empathie en son sein."
Une heureuse nouvelle pour les opposants à cette tradition, annulée pour cette fois-ci... mais quel sera le fin mot de cette histoire ? One Voice ne compte pas lâcher l'affaire.
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