Sécurité des commerces au Puy, une prévention musclée

Tous les ans, l’action nationale de sécurisation renforcée en période de fin d’année – déclinée au Puy – est mise en valeur afin de saluer l’action de la police nationale ou de la gendarmerie, selon les zones.

Aussi appelée « opération anti hold-up », cette sécurisation a pour but la prévention de délits en cette période de festivités concentrant du monde et donc un risque accru, selon le préfet. Pour cela, la police nationale renforce les patrouilles et ses outils, notamment en matière de caméras.

« L'idée c'est d'utiliser à plein les outils de la ville »

Une action de prévention à destination des commerces du Puy

Orientée sur la protection des commerces du Puy, l’action locale est tournée autour des remontées de terrain et de la prévention.

« Échanger avec les commerçants pour avoir des remontées terrain, savoir comment ils sentent les choses et leur prodiguer des conseils », Yvan Cordier, préfet de Haute-Loire

Ces conseils s’articulent autour de trois points : quand quelque chose se passe, appeler le 17 ; en cas d’agression, ne pas s’opposer physiquement à la personne ; et en amont, prendre des mesures pour renforcer les grilles et la vidéoprotection par exemple. « En plus, il y a des aides actuellement », rajoute Hacène Djerdi, président de l’Office du commerce et de l’artisanat du Puy.

Focus sur les buralistes

Le préfet insiste sur un secteur particulièrement sensible, celui des buralistes, et se dit particulièrement attentif à eux. Il a ainsi rencontré la présidente de la fédération des buralistes de Haute-Loire et a annoncé sa participation à leur Assemblée Générale du 15 décembre. À l’ordre du jour étaient notamment prévus les risques d’agression ainsi que ce que fait l’État, en lien avec le maire, pour les aider.

« On est très attentif, notamment à cette catégorie de commerçants », souligne le préfet

Stéphane Clabaux, conseiller délégué à la sécurité, représentait le maire Michel Chapuis. La mairie se dit très satisfaite de cette tournée annuelle et être « toujours en soutien des commerçants ».

Une boucle WhatsApp

Créée il y a deux ans, à l’initiative d’Hacène Djerdi, elle rassemble plus de 300 commerçants. Ce dernier en profite pour lancer un appel aux commerçants qui ne savent pas, de demander à leur voisin de les ajouter à la boucle.

La police municipale est intégrée à cette boucle, précise Stéphane Clabaux. Puis d'ajouter que le nouveau centre de visionnage permet la visualisation de la totalité des secteurs concernés. Les deux dispositifs ensemble permettent la réactivité pour signaler et agir, souligne Hacène Djerdi.

Des services qui coopèrent

Élisabeth Romang-Barge, commandante divisionnaire fonctionnelle et directrice départementale adjointe de la police nationale de Haute-Loire, rajoute qu’au-delà de tous ces dispositifs, la police nationale reste également présente au quotidien pour faire des patrouilles. Lorsque le centre de visionnage n’est pas utilisé par les deux agents au suivi régulier des vidéos de la police municipale, la police nationale a la possibilité de reprendre la main dès qu’il y a un évènement suspect, précise Yvan Cordier.

« Il y a une vraie cohésion entre mairie, services de l’État, municipale, nationale et commerçants », Stéphane Clabaux, conseiller délégué à la sécurité.

Puis d’ajouter : « L’enregistrement continue même si les services sont occupés et, sur réquisition, on peut récupérer les images et continuer les enquêtes ».

La Haute-Loire sur le préventif

Il n’y a jamais eu autant d’effectifs de police sur Le Puy : 125 policières et policiers. L’année 2024 a vu une baisse des faits de délinquance de 15 % sur la zone police et 8 % sur la zone gendarmerie. À noter que les communes d'Aiguilhe, de Brives-Charensac, de Chadrac, d'Espaly-Saint-Marcel, du Puy-en-Velay et de Vals-près-le-Puy sont du ressort de la police nationale et le reste du département, celui de la gendarmerie.

« On a réussi à stabiliser la délinquance. Le sujet est d’éviter que 2025 reconnaisse une hausse », Yvan Cordier

Stéphane Clabaux de rajouter : « On a la chance d’être sur un territoire où l’ensemble des institutions ont une volonté de travailler ensemble et de trouver des solutions ».

Des commerçants semblant plus inquiets des trottinettes

Hacène Djerdi note beaucoup d’apaisement sur la boucle WhatsApp, avec moins de conflits qui remontent. Même ressenti du côté du bar-tabac de la place du Théron, visité à la suite du rassemblement place Théron, qui a répondu se sentir plus en sécurité qu’avant.

Les autres commerçants visités ensuite ressortent le même discours. Descours 1893 et Darnet chaussures évoquent malgré tout une zone à risque plus élevée à l’ouverture et à la fermeture. Cette dernière relate avoir eu une mésaventure qui ne s’est pas mal terminée mais l’a mise en sur-vigilance.

« Néanmoins au Puy, la sécurité n’est pas un point critique non plus », admet la gérante de Darnet chaussures

Les trottinettes sur les trottoirs semblent plus cristalliser les craintes.

« Les trottinettes, c’est une problématique, même si au Puy on n’en a pas énormément. Quand elles passent sur le trottoir pour éviter les pavés à 15 km/h et qu’il y a des personnes qui sortent des immeubles, un jour il va y avoir un télescopage », gérant de Descours 1893

« Une personne s’est déjà fait renverser en sortant d’un magasin. », raconte la gérante de Darnet chaussures. La commandante Élisabeth Romang-Barge rebondit en ajoutant qu’ils en sont conscients et verbalisent.

« Sortir du piège du narcotrafic »

Les services sont très mobilisés avec le commissaire et le colonel sur la mise en œuvre des dispositions de la Loi du 13 juin 2025, visant à sortir la France du piège du narcotrafic, en luttant de manière plus dure et plus intensive contre le trafic de stupéfiants.

« Le ministre de l’Intérieur demande une très grande fermeté parce que c’est ce que demande la population, et en particulier, il veut travailler sur de nouvelles dispositions concernant les squats, les rodéos, des rassemblements… », illustre le préfet, avant d’ajouter :

« Ça s’appelle le réarmement de l’État », Yvan Cordier

Notamment en utilisant des moyens de police administrative :

1. fermer les commerces ou les lieux de rassemblement qui contribuent au trafic,
2. résilier les baux de personnes qui utiliseraient leur logement social pour faire du trafic,  
3. prendre des interdictions de paraître d’individus qui feraient du deal.

Actuellement sur des procédures, ils appliquent cette loi de manière « très très ferme ».

« La sécurité c’est aussi l’affaire de chaque citoyen », Yvan Cordier

Assurer un « continuum de sécurité »

Évoquant le projet de loi présenté au conseil des ministres le 29 octobre et qui doit entrer en discussion au Sénat en février, le préfet explique que le but est de renforcer les prérogatives de la police municipale : « Le ministre de l'Intérieur veut renforcer les moyens juridiques de la police municipale dans le but d’assurer un continuum de sécurité ».

En attendant, le but de cette opération c'est, pour tous, de « passer des fêtes joyeuses », Yvan Cordier.