Santé affective et sexuelle : " la prévention entre pairs, c'est plus porteur "

Par MFi , Mise à jour le 20/04/2025 à 06:00

Consentement, santé, pratiques à risque étaient au coeur du sujet développé tout au long de la semaine du 14 au 18 avril au lycée Simone Weil. Aboutissement d’un projet conduit depuis le début de l’année scolaire par la classe de Terminale STSS (Sciences et Technologies de la Santé et du Social), les 15 élèves ont proposé à leurs pairs différentes interventions, ateliers, affichages et kit de ressources visant à promouvoir la santé affective et sexuelle et sensibiliser sur les conduites à risque.

Au départ du projet : un diagnostic préoccupant

Le projet est piloté par Nathalie Belmiro, enseignante en STSS et ancienne infirmière, qui a voulu rendre ses élèves acteurs et donner du sens à sa pédagogie en l'articulant autour d’un thème qui s’est révélé faire l’unanimité :

« Ils sont dans le questionnement, il sont demandeurs. L’éducation à la sexualité est dans le programme, mais nous avons fait le choix de la développer autour d’un projet, pour éviter que ce soit noyé au milieu d’un programme extrêmement dense, et puis aussi pour répondre à la demande de ce dont ils avaient besoin. »

Une enquête de terrain a été menée parmi 200 lycéens, englobant trois aspects : le degré de connaissance des ressources, les pratiques à risque et les sujets tabous. Les résultats qui en sont ressortis ont notamment pointé que :

  • 70 % des interrogés étaient dans l’ignorance des structures et les professionnels ressources ;
  • 38 % avaient des pratiques à risque comme par exemple des rapports non protégés ;
  • il existe une mésinformation sur le sujet du consentement ;
  • le sexe est tabou, notamment avec la famille.

Les résultats obtenus sont en adéquation avec ceux relevés à une autre échelle par l’ARS (Agence Régionale de Santé).

« Les jeunes n’osent pas en parler et ils ne sont pas assez informés. Il y a beaucoup de pratiques à risque et la notion de consentement reste assez vague. Cela nous a alarmés. Alors avec toute la classe, nous avons décidé de mener ce projet. » explique Jeanne, élève en Terminale STSS.

Une semaine pour promouvoir la santé affective et sexuelle

« Nous avons travaillé toute l’année à trouver des partenaires, qui nous ont guidés pour nous aider à pouvoir expliquer autour de nous et sensibiliser. C’est un sujet qui m’intéresse énormément. Cela m’a beaucoup appris. C’est un projet qu’on a monté à fond. On est fiers. » poursuit Jeanne.

Le projet a trouvé son aboutissement au cours de cette semaine spécialement dédiée à la prévention et à la sensibilisation portée par les élèves de Terminale STSS :

  • Lundi, le Planning Car (unité mobile du Planning Familial) a proposé des consultations libres au lycée.
  • Mardi, l’ALS (Association de Lutte contre le Sida) est intervenue sur le thème de la séropositivité.
  • Mercredi, le professeur Philippe Martin, chercheur à l’INSERM et doctorant en santé publique, est venu à la rencontre des jeunes, leur présentant notamment un outil dont il est l’initiative : la plateforme Sexpairs, permettant à une communauté en ligne allant de 15 à 25 ans de s’exprimer tout en bénéficiant de l’accompagnement de professionnels modérateurs.
  • Jeudi, la thématique du consentement devant la loi a été évoquée avec Maitre Villesèche Sauron, avocate au Puy-en-Velay.
  • Vendredi, les Terminales STSS ont animé un rendez-vous d’information à destination de leurs pairs. Cinq ateliers étaient au programme, ainsi qu’une exposition d’affichages et un mur d’expression libre pour évoquer des sujets tels que les IST, la contraception, le consentement. Un kit de prévention a été remis aux participants comprenant un préservatif masculin, un préservatif féminin, une capote de verre, la carte SEXOMEMO réalisée par les Terminales STSS, ainsi que de la documentation provenant de la CPAM 43, Onsexprime, Santé Public France, Promotion Santé Auvergne-Rhône-Alpes, Info Jeunes.

« Le partage entre pairs est plus porteur. »

Ateliers menés par les élèves: Sexploration, TotallyPrev, FauxPas IST, Silence ça consente Photo par MFi

Des actions aux objectifs pénennes

Au-delà de cette semaine thématique, c’est un engagement sur la durée qui est porté à travers ce projet.

Ainsi, les élèves ont pu réaliser un petit mémo en format carte de visite qui rappelle les ressources à solliciter en cas de questionnement, une petite carte sur la sexualité qui devrait s’immiscer durablement dans les sacs des lycéens.

La carte SEXOMEMO, réalisée par les Term STSS de Simone Weil en partenariat avec Esepac. Photo par MFi

Les élèves ont également oeuvré a la réalisation de podcasts vidéos qui seront diffusés tout d’abord en interne, puis sur différents canaux et réseaux.

Le lycée Simon Weil est en voie d’être labellisé EPSa (Ecole Promotrice de la Santé) : « Le lycée s’est inscrit dans une démarche d’école qui vise à coordonner et pérenniser une dynamique éducative de promotion de santé autour de trois axes : l’éducation à la santé, la prévention des conduites à risques et la protection de la santé » explique Nathalie Belmiro.

« Mon ambition à la fin de cette semaine serait de voir les élèves non seulement mieux informés mais aussi engagés dans la promotion d’une culture du respect et du consentement. J’aimerais qu’ils se sentent suffisamment à l’aise pour discuter ouvertement de ces sujets tant entre eux qu’avec leurs pairs et qu’ils deviennent des ambassadeurs de la santé affective et sexuelle dans leur entourage. » conclut Nathalie Belmiro.

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