Parc Animalier d'Auvergne : 100% d'espèces menacées en 2028 ?

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 06/08/2025 à 12:00

C'est le gros dossier sur lequel travaille les équipes du Parc Animalier d'Auvergne à Ardes-sur-Couze, celui d'accueillir exclusivement des espèces menacées d'ici 2028. Ce serait alors le seul parc animalier au monde à réussir ce pari. 

Ils sont une soixantaine d'espèces différentes au parc, dont la moitié est menacée d'extinction : pandas roux, tamarins pinchés (danger critique), lémurs couronnés, girafes de Rothschild, panthères de l'Amour (danger critique), lions d'Afrique, tigres, guépards, ours bruns des Pyrénées (danger critique), tortues étoilées de Madagascar (danger critique)... 

Nombreux sont ces animaux classés "menacés" car apparaissant dans les cases "en danger critique", "en danger" ou "vulnérables" sur la liste rouge* de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Liste sur laquelle s'appuie notamment le Parc Animalier d'Auvergne dans ses opérations d'intégration de nouveaux animaux, en collaboration et échanges, avec d'autres parcs, à des fins de reproduction, et à terme, de réintroduction dans le milieu naturel. 

L'enjeu, d'ici 2028, est de n'accueillir que des espèces menacées dans le parc. Un beau projet, pour ce lieu de référence en Auvergne et dans le Puy-de-Dôme, pour les familles et amoureux du peuple animal, qui devront dire au revoir à certaines espèces, afin de laisser la place à de nouvelles, qui ont, elles, besoin d'un petit (ou plutôt grand) coup de pouce humain, pour faire face à leur avenir incertain sur cette planète.

Changement climatique et perte d'habitat, pollution, déforestation, braconnage et surexploitation des ressources, les causes potentielles de la disparition de certaines espèces sont nombreuses et sous cette épée de Damoclès, certains s'engagent. C'est le cas du Parc Animalier d'Auvergne. 

Evidemment dans un futur idéal, l'objectif à terme est de réintroduire ces animaux dans la nature, là où est leur place initiale. Mais la tâche est longue et complexe.

« La reproduction demande du temps. Et si je prends l'exemple des lions, il faut ensuite les envoyer dans des réserves pour les désensibiliser à l'homme. Il faut aussi éliminer les menaces du milieu dans lequel on souhaite les réintroduire, lutter contre le braconnage par exemple.»

Et pour cela le Parc collabore avec de nombreuses associations de protection de la nature. 

Mais Rome ne s'est pas construite en un jour, alors en attendant, les visiteurs peuvent découvrir ces animaux dans cet écrin de nature, et même devenir gagas quand sonne l'heure des naissances. 

La machine à bébés est lancée

On peut également observer les petites chouchoutes du public les panthères de l'Amour, le nom donne envie de les aimer et de les protéger, d'autant que cette espèce qui vit dans les régions du sud-est de la Russie et du nord-est de la Chine a été victime de la déforestation et est actuellement classée en "danger critique". 

Bébé panthère de l'Amour Photo par Parc Animalier d'Auvergne

« C'est le dernier stade avant l'extinction. Il en reste moins de cent en milieu naturel » explique Marie. Un bébé femelle est né à l'été 2024 pour la plus grande joie de toute l'équipe du parc. 

Autre copain en danger critique mais cette fois en France, l’ours brun des Pyrénées, avec moins de 70 individus estimés localement. Récemment, le parc a d'ailleurs présenté sur ses réseaux le nouveau venu, Hugo, l'ours brun, qui a rejoint Kåra, la femelle arrivée un mois plus tôt environ. Ils forment ainsi un nouveau couple reproducteur dans le parc.

parc animalier d'auvergne
L'Ours brun des Pyrénées Photo par Jessica Charrade

Ainsi après un bébé panthère de l'Amour, naîtra possiblement un Petit Ours Brun... 

Environ 80% des animaux du parc font partie d'un programme de reproduction européen (EEP). Le finalité principale d’un EEP est de conserver une population génétiquement saine pour créer une population de secours qui permettrait de réintroduire une espèce dans un milieu naturel compatible avec ses besoins.

Tous les animaux qui arrivent et qui repartent du Parc ne sont ni achetés ni vendus. Il est interdit d’acheter/vendre un individu d’une espèce en EEP. Les animaux sont donnés gracieusement d’un parc zoologique à un autre. Le parc applique également cette règle pour les 20% qui ne sont pas en EEP.

Les reptiles sont attendus

Et l'année 2025 a également vu apparaître au parc les tortues étoilées de Madagascar. « D'autres tortues vont arriver » annonce la directrice, qui reste discrète sur les éventuelles autres espèces menacées qui pourraient compléter l'effectif, pour atteindre l'objectif de 2028.

L'accent sera mis, entre autres, selon elle, sur l'accueil potentiel des reptiles, qui étaient avant l'arrivée des tortues, les grands absents du parc.

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