Opération séduction de la Région : le chantier de la RN88 se poursuit

, Mise à jour le 26/05/2025 à 15:30

La salle communale du Pertuis a vu sa jauge afficher pratiquement complet lundi soir. La Région a invité quiconque souhaitait participer à une réunion publique concernant le chantier du contournement de la RN 88.

Comme elle s'y était engagée lors des réunions précédentes, la Région se rapproche des riverains et dans un sens plus large de toute personne intéressée par le sujet tant celui-ci passionne les foules. Deux conseillères régionales, Caroline Di Vincenzo et Caroline Barre représentaient l'institution ce soir-là, accompagnées des maîtres d'œuvre et chefs de projet.

Lors des consultations publiques antérieures, de nombreuses interrogations survinrent. Cette réunion d'information fut donc l'occasion d'y répondre. Afin que cela puisse se dérouler dans des conditions favorables, une agence de communication publique a apporté son expertise notamment pour la bonne tenue des débats.

 La sécurisation des bourgs de Saint-Hostien et du Pertuis sujet de préoccupation

À la suite de la projection d'un petit film de quelques minutes rappelant les aspects essentiels du chantier, notamment les ouvrages d'art, points de passage pour la faune sauvage... une question est survenue : qu'en est-il de la sécurisation des centres-bourgs de Saint-Hostien et du Pertuis ?

C'est à ce moment que les référents du chantier à proprement parlé interviennent. En premier lieu, Aliénor Subias, maître d'œuvre apporte un complément d'information.

La Région envisage "sur la commune de Saint-Hostien un aménagement similaire à celui achevé récemment aux Barraques", sur la commune de Cussac-sur-Loire avec la création de trottoirs, "de plateaux traversants et de réduction de la largeur roulable", tout cela pour "faire baisser la vitesse des usagés".

La salle communale affichait complet. Photo par Fabien CIVEYRAC

Au Pertuis, le futur rond-point inquiète fortement 

Concernant le Pertuis, la proximité de l'école avec le rond-point futur génère de fortes tensions, comme l'avance Nathalie Collet ainsi que quelques parents d'élèves parmi le public. À cela le maître d'œuvre répond "qu'en complément des aménagements dernièrement réalisés, un plateau semblable à celui de Saint-Hostien pourrait être envisagé pour relier le centre-bourg et la RN88". 

Celui-ci sera "positionné le plus loin possible de l'entrée de l'école" selon Tiphaine Audran, chef de projet ayant déjà officié sur la portion Yssingeaux-Bessamorel.

Est également envisagée "la création d'un parvis devant l'entrée de l'école" comprenant "une aire de jeux nouvelle, à la place de l'actuelle qui est vieillissante et qui se trouve sur le futur giratoire". Enfin s'ajouterait "un cheminement piéton aux normes PMR (personnes à mobilité réduite) reliant l'école au stade.

Tiphaine Audran et Aliénor Subias sont également interpellées sur les risques inhérents à la présence d'argile sur le tracé du chantier

 La question du retrait et gonflement des argiles liée aux problématiques de l'eau.

Un chantier aux pieds d'argile ? 

Autre chapitre sur le sujet, Saint-Pierre-Eynac et ses voisines sont des communes particulièrement concernées par des sous-terrains argileux. Cet aspect rendrait ainsi fragile les fondations de toutes structures bâties dessus. 

Aliénor Subias nuance ences mots : "La présence d'argile peut avoir des conséquences sur le bâti lorsqu'elle est présente dans les couches superficielles". Ceci par un phénomène de rétraction en cas d'absence d'eau et de gonflement lorsqu'elle revient. Il y a "peu d'incidences si l'argile est présente plus en profondeur".

"La création de drains, et d'éperons drainants"

À cette problématique s'ajoute celle de l'écoulement des eaux pluviales captées par la future nouvelle route, ainsi que le détournement de nombreuses sources pouvant se diriger autre part que leur lit naturel.

La Région prévoit donc, selon Aliénor Subias, "la création de drains, et d'éperons drainants" à l'instar de ceux visibles sur une partie de la portion du virage dit des Granges à l'entrée du Pertuis. Tout ceci a pour but de faire en sorte que les sources retrouvent leur lit d'origine et que les eaux pluviales soient dirigées convenablement.

Mais il n'est pas exclu que des désagréments importunent les riverains du chantier. Pour cela, Tiphaine Audran et Rodolphe Munier, directeur de la maîtrise d'ouvrage, appellent ces derniers "à nous alerter avant le démarrage des travaux si des points d'eau ou des sources non déclarées" sont susceptibles d'être impactées, voire "se tarissent, en faisant remonter l'information à l'équipe des travauxle jour même" lorsque cela est possible.

Les conseillères régionales à droite, entourées des maîtres d'ouvrage. Photo par Fabien CIVEYRAC

"Cela sera pris en charge par la Région"

Par ailleurs, les porteurs de projets informent ces riverains que des experts ou des huissiers sont susceptibles de frapper à leur porte afin de "dresser des constats pour un état des lieux du bâti préalablement aux travaux, ou de prendre un référé préventif".

Il s'agit de se "rassurer sur l'état initial du bâti et d'anticiper des travaux de renforcement pour ne pas créer de dommages sur les bâtiments". Avant d'assurer : "Cela sera pris en charge par la Région", selon Rodolphe Munier.

"Le projet va coûter plus cher, mais sans atteindre les 400 millions d'euros". Rodolphe Munier

Le coût du chantier, source de désaccords

Alors que Renaud Daumas, conseiller régionale et écologique, reprochait une gabegie d'argent public notamment due au fait "qu'il va falloir tout refaire les travaux déjà réalisés il y a 5 ans sur le tracé", là où ils ont été suspendus, ou sur certaines emprises, et parle "d'une explosion du budget aux alentours de 400 millions d'euros", Rodolphe Munier est d'accord pour dire "que le projet va coûter plus cher, mais sans atteindre les 400 millions d'euros."

Le budget de 226.5 millions, valeur 2020, sera donc dépassé, avec surement quelques millions en plus", selon lui.

Renaud Daumas reproche au projet son coût plus élevé. Photo par Fabien CIVEYRAC

La Région à votre rencontre

L'équipe-projet de la Région accueille sans rendez-vous aux dates suivantes les personnes souhaitant par exemple un complément d'information ou ayant une interrogation.

Le jeudi 22 mai 2025 en mairie du Pertuis de 9h30 à 12h00, en mairie de Saint-Hostien de 14h30 à 17h00.

Mardi 3 juin en mairie de Saint-Etienne-Lardeyrol de 9h30 à 12h et en mairie de Saint-Pierre-Eynac de 14h30 à 17h.

Une nouvelle consultation publique pour l'été

Une prochaine enquête publique devant permettre l'acquisition de 12 hectares de terrain supplémentaires, se déroulera par ailleurs du 26 juin au 28 juillet 2025.

Les registres papiers seront consultables dans les mairies du Pertuis, de Saint-Hostien, Saint-Etienne-Lardeyrol, ainsi que celle de Saint-Pierre-Eynac ou bien au siège de la Préfecture de Haute-Loire. Elle fera suite à la modification de certaines emprises de la déviation. Le chantier devrait reprendre par la suite.

Une mise en service de la future RN88 décalée à 2029

Tiphaine Audran souligne tout de même "qu'aujourd'hui, on est toujours en période de travaux préparatoires, les opérations sont certes moins marquantes, mais des entreprises interviennent sur site de manière ponctuelle".

Des visites écologues ont lieu, "les travaux de compensation pour les zones impactées auront lieu de septembre jusqu'à la fin de l'année pour les travaux de 2026 et ainsi de suite", selon Rodolphe Munier afin "de se conformer à la règle fixée par le juge administratif en décembre 2024".

Le viaduc de Roudesse devrait, d'après Rodolphe Munier, démarrer en 2026

Tiphaine Audran souligne que la Région est dans "l'attente de l'arrêté modificatif environnemental qui devrait arriver rapidement puis l'enquête publique. Ensuite, on pourra démarrer les travaux généraux du chantier, c'est-à-dire les ouvrages d'arts encore non réalisés". Le viaduc de Roudesse par exemple devrait, d'après Rodolphe Munier, démarrer en 2026.

La mise en service de la future RN88 est envisagée à l'horizon 2029, selon les dires des maitres d'œuvre. 

 

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9 commentaires

mar 27/05/2025 - 14:14

Le cimetière est l'endroit le plus sécurisé que l'on puisse faire ! Et encore!

L'humain ne change pas,  après lui le désert !

Pas grave ! Les scorpions nous survivrons !

Bonne journée sous le soleil.

😀

mar 27/05/2025 - 09:44

Moi je ne tremble pas en traversant le Pertuis, St Hostien et bien d'autres villages tout simplement en étant vigilant, respectant le code de la route et ayant bien conscience que le véhicule que je maîtrise peut être source de désagrément.

J'ajoute qu'en pratiquement 40 ans et malgré les aménagements successifs mes aller-retours à Lyon durent toujours 2 heures.

mar 27/05/2025 - 07:47

Loi Duplomb, RN 88...Honte d'être altiligirien ! Honte d'être la génération complice et qui aura assisté à la disparition de tant de richesses.

mar 27/05/2025 - 00:04

Pour répondre au commentaire précédent,  j'ai bien peur qu'il y ait aussi des accidents sur les 2x2 voies. La sécurité des villages a bon dos. Si la région s'en inquiétait tant, il y aurait belle lurette qu'elle aurait fait installer des garde corps le long de la route et des feux piéton.

lun 26/05/2025 - 22:39

Victime d'un très grave accident en plein centre de St Hostien parce qu'un piéton circulait au bord du trottoir et que j'ai dû faire une embarder pour ne pas le frôler, je tremble tous les jours en traversant St Hostien et Le Pertuis où encore ces jours-ci, un gros carambolage a eu lieu. Je redis ma volonté de témoigner de la dangerosité de traversée de ces 2 communes et me tiens à la disposition du Préfet et des commissaires enquêteurs.

lun 26/05/2025 - 20:50

Il faudrait déménager l'école du Pertuis avant l'ouverture de la route, c'est indispensable.

Sécurité pour nos enfants. Si un accident s'y produit, qu'un enfant est renversé, on aura prévenu!

lun 26/05/2025 - 20:47

2100, +5degrés, le sud de la France invivable, la production agricole en chute libre, une inflation démentielle, une incapacité à vivre comme nous vivons actuellement. Mais on aura du goudron, du bétons... Et nos enfants nous accuserons: "assassins, égoistes, irresponsables..." Et que pourrons nous leur répondre?

lun 26/05/2025 - 19:48

La région paiera si ci, si ça. La région toujours et encore la région et après cela seuls les usagers et riverains auraient le droit de dire quelque chose ! Et les autres citoyens de la région rien ! 

Combien de temps encore la région paiera ? Si le conseiller spécial est évincé ? Alors qu'en général les budgets pour l'entretien des routes diminuent et conduit à une dégradation préoccupante du réseau pourquoi construire encore de nouvelles routes ? N'allons nous pas au clash ? 

lun 26/05/2025 - 17:06

Et si on détruisait encore un peu cette petite planète ? Juste un petit peu... Allez, siouplé... On trouvera des arguments supers. La sécurité, par exemple. Ça marche bien, ça, dans les campagnes, la sécurité...

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
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