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Brioude

Moins de dons à la Banque alimentaire cette année: pourquoi?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:38

« Ramené à la population, notre département est dans le peloton de tête de la générosité ». Dixit Jean-Marie Guérault, président de la Banque alimentaire de Haute-Loire. Il a présenté le bilan départemental de la 31ème collecte nationale, ce mardi 14 décembre 2015, à la mairie de Brioude. Un bilan en demi-teinte. Organisée dans quelque 80 magasins du département les derniers vendredi et samedi de novembre, l'opération a certes vu les 650 bénévoles mobilisés recueillir 43,6 tonnes de denrées alimentaires et de produits d'hygiène, mais c'est tout de même 4,2 tonnes de moins que l'année dernière. Les Altiligériens n'ont pourtant pas à rougir car la tendance à la baisse est nationale, pour la première fois depuis 2011. Sur l'ensemble du territoire français, 12 000 tonnes de produits ont été collectées cette année, soit une baisse de 1 000 tonnes par rapport à 2014. L'Auvergne accuse quant à elle une chute de dix tonnes. « C'est général », a déploré Jean-Marie Guérault. « J'espère que l'année prochaine on sera meilleur parce que le nombre de personnes qui sont dans la précarité ne diminue pas, lui, et la demande est de plus en plus cruciale. Cette année, on est revenu à des tonnages équivalents à ceux d'il y a cinq ans ».

« Manque de pépettes »----Bénéficiaires. Au niveau national, les 12 000 t de produits collectés représentent 24 millions de repas distribués à plus de 4 millions de personnes par l'intermédiaire d'associations caritatives et humanitaires et de CCAS.-----Reste à savoir pourquoi. Selon le président de la structure départementale, la morosité ambiante est en partie responsable du fléchissement des dons. « D'après les gérants des magasins, la fréquentation était un peu en baisse à cause des événements que l'on sait », a-t-il indiqué en référence aux attentats du 13 novembre à Paris. « Les gens n'avaient pas la tête à faire les courses. Et puis, il y a aussi un peu un manque de pépettes. C'est le nerf de la guerre, et on ne peut pas donner plus que ce que l'on a ». Surtout à l'approche des fêtes, la collecte nationale étant traditionnellement planifiée les derniers vendredi et samedi de novembre. « Ce n'est peut-être pas la meilleure date », a concédé Jean-Marie Guérault. « En conseil d'administration, à Clermont-Ferrand, on en a convenu et on fera remonter au niveau national. Peut-être que ce serait mieux de le faire en septembre ». Et peut-être que ce serait mieux aussi de le faire en début de mois, car « à la fin, tout le monde n'a pas perçu son salaire ».

Des bénéficiaires qui n'ont pas aidé----A Brioude-Ste-Florine. 90 bénévoles ont collecté 4 802 kg de produits dans six grandes surfaces, contre 6 533 kg l'an passé. Soit une baisse de 26,2% qu'il convient de nuancer avec les 650 kg fournis l'année dernière par le Carrefour Market de Brioude. Responsable du secteur, Jean-Pierre Tomio a prévenu : « on avait un peu de stock, ce qui va nous permettre de démarrer, mais on n'ira pas au bout de l'année ».-----Maussaderie généralisée, timing inapproprié, contraintes budgétaires... des pierres d'achoppement auxquelles s'ajoute un motif de déception : la non-implication des ayant-droits. « Nous n'avons pas été aidés par les personnes qui tout au long de l'année bénéficient des largesses des donateurs », a-t-il déploré. « C'est quelque chose qui nous attriste. Les centres communaux d'action sociale [CCAS] pourraient peut-être glisser quelques bonnes paroles pour motiver les destinataires finaux à nous donner la main ».
Des bras supplémentaires seraient en effet bienvenus, car participer à la collecte nationale n'est pas de tout repos. Il ne s'agit pas seulement d'accueillir les chalands et de leur remettre tracts et sacs en plastique. Il faut aussi peser, transporter, trier, mettre en stock ou en rayons... « Quand on collecte cinq tonnes, on les manie trois ou quatre fois », a souligné Jean-Marie Guérault. « Et il faut reconnaître que souvent les bénévoles ont un certain âge et qu'ils en bavent. Malgré ça, malgré la fatigue, ils ont fait un travail admirable et je les en remercie ». Dans ses remerciements, le président n'a évidemment pas oublié les « donateurs qui ont investi dans le partage » et grâce à qui associations et CCAS « disposent à présent de moyens pour agir ». « L'aide alimentaire reste le lien privilégié pour s'approcher des familles en grande difficulté et pour restaurer, au sens propre comme au sens figuré, la personne humaine dans toute sa dignité », a-t-il conclu.

I.A.

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