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Les archives départementales vont faire dans la dentelle
À partir du 10 juin prochain, une exposition se tiendra aux Archives départementales du Puy-de-Dôme. Ou plutôt un couvige*, pour coller avec le thème, qui retrace l'Histoire de l'Auvergne, les dentellières.
*Réunion traditionnelle de dentellières
La légende raconte, que la dentelle au fuseau a été inventée au Puy-en-Velay en 1407, par Isabelle Mamour. Les historiens sont plus sceptiques et n'arrivent pas véritablement à identifier l'origine de cette technique. Ce qui est sûr et certains, c'est que la capitale de la Haute-Loire en a fait sa spécialité. Ou plutôt la dentelle au fuseau a fait du Puy, sa capitale. Cette technique fine et délicate, s'est diffusée dans toute la Haute-Loire, mais également dans le Puy-de-Dôme, notamment dans le Livradois. La région d'Ambert et Arlanc, où se trouve aujourd'hui, le Musée de la dentelle. Dans la région, on dénombre en 1872, 10 000 dentellières, dans les cantons de Saint-Anthème, Arlanc et Viverols.
Le Couvige
Ce travail des femmes, est un véritable pan du patrimoine auvergnat. Un art qui l'a fait briller au niveau national et international lors de certaines expositions universelles. Comme l'explique le site des Archives départementales du Puy-de-Dôme, se remémorer le travail des dentellières, c'est parler d'Histoire locale. "Gardiennes de la mémoire écrite du département, les Archives départementales le sont aussi, par ricochet, des savoir-faire de ses habitants...".
Alors pour célébrer cet art, il sera l'heure du Couvige à partir du 10 juin. En patois, Couvige signifie, rassemblement entre dentellières organisé dans un but festif. L'exposition des archives se concentrera sur les dessins qui servaient de modèles aux couturières. Des industriels déposaient des dessins dans les tribunaux de commerce, pour garantir la propriété intellectuelle, puis, le dessin était acheté par les dentellières dans les campagnes. Ces femmes réalisaient ensuite leur ouvrage, notamment l'hiver, lorsque les champs ne nécessitaient pas leur travail. Les fabricants leur fournissaient fils et cartons pour travailler et une maigre rémunération. Les femmes pouvaient réaliser des petites pièces, assemblées ensuite chez le fabricant.
Une école à Issoire
L'industrialisation ne ralentissait pas cet art délicat. Au début du XXe siècle, un industriel parisien, Alfred Lescure, ouvrait par exemple, l'école Gergovia à Issoire. Dans le but d'enseigner la dentelle au fuseau. Malheureusement, l'industriel décède en 1913 et le bâtiment va être transformé en hôpital militaire pendant la guerre. Mais la transmission de la dentelle est plutôt une tradition familiale. Les lois de Jules Ferry en 1882 vont lui porter un coup terrible. Visant à supprimer les enseignements religieux, la dentelle était également enseignée dans les couvents.
Dans les campagnes l'instruction était souvent assuré par des religieuses. Et la nouvelle école va conduire à son déclin. Aujourd'hui, quelques rares artistes qui pratiquent cette activité, se sont essayés à cet art, grâce aux 10 000 dessins des Archives départementales du Puy-de-Dôme. Elles seront 45, le 10 juin, pour l'inauguration de l'exposition. Ces professionnelles réaliseront des démonstrations devant le public. Transformant cet héritage mercantile en véritable témoin vivant de l'Histoire auvergnate, les Archives résument : "Créés dans un but juridique, ces élégants dessins, aujourd’hui conservés par centaines aux Archives départementales du Puy-de-Dôme dans le fonds du tribunal de commerce d’Ambert, témoignent de l’inventivité, de la variété et de la technicité d’une activité domestique disparue, mais dont l’art et le savoir-faire suscitent de nos jours un intérêt renouvelé."
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