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La filière viande de Haute-Loire souhaite promouvoir le savoir faire local
Eleveurs, agriculteurs, élus et distributeurs s'étaient réunis le 16 novembre dernier pour développer et faire connaître les associations locales de la filière viande : Agneau noir du Velay, Boeuf de Haute Loire, Porc de Haute-Loire et Velay des monts du Velay-Forez.
" Aujourd'hui, à travers cette rencontre, on souhaite mettre en avant la fragilité de nos filières. Elles ont été créées pour apporter de la plus-value sur le département. Malheureusement, nous nous retrouvons confronter à un manque d'offre au niveau national et une montée des prix exponentielle", se désole Anthony Fayolle, président de la marque Boeuf de Haute-Loire.
L'aventure a débuté en 2008 avec la création "Porc de Haute-Loire". Le principe était simple : élever, produire, vendre et consommer les animaux altiligériens dans le département. Un concept de circuit court et local qui a séduit d'autres filières. En 2014, trois autres marques ont vu le jour : Boeuf de Haute-Loire, Agneau noir du Velay et Veau des monts du Velay-Forez.
"Le but est de valoriser toute une filière existante en Haute-Loire"
Installé depuis 2017, dans le lieu-dit Thiolent près de Vergeac, Eric De Veyrac agriculteur et éleveur a intégré la marque Porc de Haute-Loire à ses débuts. " J'ai un troupeau de 130 truies et j'élève également la suite. Je produis environ 300 porcs par an. Tous sont consommés dans le département", détaille-t-il. Une fierté pour l'agriculteur qui a pris la suite de son père il y 7 ans maintenant. " Cela permet de valoriser la production locale mais aussi toute une filière existante dans le département. Il est important de savoir que nous avons 3 abattoirs en Haute-Loire qui fonctionnent aussi parce qu'il y a de l'élevage de porc", continue-t-il.
Ces derniers temps, le secteur agricole a été impacté par différentes crises : la guerre en Ukraine, la sécheresse mais aussi l'inflation du prix des énergies et des matières premières. Une situation qui inquiète Eric de Veyrac. "Nous n'avons pas de visibilité pour la suite. C'est compliqué de se projeter. On essaie de penser au jour le jour. On serre les dents et on fait le dos rond en attendant des jours meilleurs", déplore-t-il.
La filière viande locale souhaite se développer
la filière viande en chiffres :
- Agneau noir du Velay : 60 T/ ans produits dans les abattoirs, 22 éleveurs altiligériens et 300 agneaux produits / an.
- Boeuf de Haute-Loire : 100T/an produits dans les abattoirs (45T à Polignac, 44 T à Yssingeaux, 5T à Brioude), 75 éleveurs altiligériens et 242 bovins produits par an.
- Porc de Haute-Loire : 10 800 T / an produits dans les abattoirs, 22 éleveurs altiligériens et 20 800 porcs produits par an.
- Veau des monts du Velay-Forez : 335 T/ an produits par an dans les abattoirs ( 220 T à Polignac et 15 T à Brioude), 270 éleveurs altiligériens et 4300 veaux produits par an.
L'objectif de ces éleveurs : se réunir et amplifier la croissance de ces filières de production locale. " Il ne faut pas que les éleveurs se détournent d'une filière par manque d'opportunité. Nous souhaitons faire prendre conscience à nos distributeurs et grossistes que si demain on ne parvient pas à passer des hausses et à augmenter les prix de nos produits on ne pourra pas conserver des volumes suffisants de production pour maintenir nos filières", alerte Anthony Fayolle, président de la marque Boeuf de Haute-Loire.
Selon lui, là où le boeuf de Haute-Loire pouvait apporter un bénéfice d'1€ à l'éleveur, actuellement l'écart se réduit d'environ 80 centimes. " C'est dans ces moments là que peut se poser la question d'exporter nos bêtes. Si demain, des filières comme les nôtres n'existent plus ou diminuent leurs volumes de production cela pourrait avoir un impact sur la viabilité des abattoirs du département", poursuit-il.
Un avis partagé par Stéphane Pouyet, directeur du Super U d'Yssingeaux présent lors de la rencontre. Ce dernier a signé le partenariat dès le lancement de la première marque Porc de Haute-Loire. " L'objectif est de mieux rémunérer l'agriculteur avec un cahier des charges exigeant et ensuite nous leur achetons leurs produits. Cela permet de ne plus avoir de fossé entre le producteur et la distribution. Il est primordial de faire savoir qu'on vend ses produits et de faire connaître leur qualité", développe le directeur. Tous espèrent une aide de la part du département et de la Région pour faire connaître au plus grand nombre ces quatre marques.