"J'ose pas faire du basket parce qu'il y a que des garçons"

Par Opaline Martraix , Mise à jour le 22/05/2021 à 07:00

L'exposition Super-Egaux s'adresse aux enfants de 7 à 12 ans. Le but ? Encourager les plus jeunes à réfléchir sur les inégalités entre homme et femme. Elle est visible du 17 mai au 4 juin au Puy-en-Velay.

L’exposition « Super-Egaux » est présente depuis le lundi 17 mai au Centre Universitaire et Pédagogique du Puy. L’occasion pour les élèves de l’école primaire St-Flory de Guitard de découvrir les ateliers sur l’égalité des sexes. Promouvoir l’égalité hommes-femmes et mettre en lumière les comportements sexistes, voilà les objectifs de CIDFF 43, organisatrice de l’exposition ponote.

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Le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles en Haute-Loire a pour objectif la défense de l’égalité entre les sexes, et la promotion de l’indépendance des femmes. Leurs missions et projets à retrouver sur leur site.

« C’est une nécessité pour les enfants »

Pour Laeticia Ballast, directrice de l’école privée St-Flory, cette exposition était primordiale pour les élèves de son école. Permettre un autre regard sur les différences entre les sexes, c’est pour elle essentiel pour faire évoluer les choses : « C’est une nécessité pour les enfants de se rendre compte des inégalités fille/garçon à l’extérieur des familles et de l’école ».

« Les garçons jouent au foot à l’école, et souvent les filles font d’autres jeux », Narjisse, 8 ans, élève de CE2.

Ce manque d’égalité entre filles et garçons, Laeticia Ballast le remarque davantage dans les familles des élèves qu’en classe. « Cela m’a poussée à vouloir travailler là-dessus et ainsi avancer à petits pas », confie la directrice. Favoriser les échanges entre les élèves et engager une réflexion sur l’égalité, des objectifs qui sont déjà au programme de l’établissement élémentaire ponot. « Nous avons un enseignement moral et civique qui prévoit une partie sur l’égalité entre les sexes », Béatrice Chanal, professeur des écoles à St-Flory.

« Ils n'osent pas toujours dire ce qu’ils pensent pendant l’exposition mais on voit le cheminement du travail en classe dans leurs esprits », Béatrice Chanal.

L’enseignante remarque ainsi des stéréotypes de genre bien ancrés chez ses élèves en classe. Cette exposition permet de compléter un tel travail à l’école et révèle les apports de ces enseignements dans l’esprit des enfants.

Une aide à la prise de conscience

Organisée en quatre pôles, l’exposition pousse les enfants à réfléchir grâce aux différents ateliers pratiques. Une « porte des clichés » accueille les élèves dès leur entrée, encourageant une réflexion sur les stéréotypes de genre les plus populaires.

La porte des clichés, premier atelier de l'exposition Super-Égaux.
La porte des clichés, premier atelier de l'exposition Super-Égaux. Photo par O. Martraix Zoomdici

« Les élèves répondent plutôt bien, je pense que c’est ce que, eux, ils aimeraient avoir », indique Laeticia Ballast. Montrer que les inégalités fille/garçon sont présentes dans de nombreux domaines de la société, un objectif pas si évident pour les organisatrices et membres de CIDFF43. Les métiers, le sport ou même les loisirs sont des domaines où ces inégalités restent visibles, comme le soulignent les différents panneaux informatifs exposés.

« J’adore le basket mais je n’ose pas en faire parce qu’il n'y a que des garçons », Narjisse.

« Les filles qui ne devaient pas jouer avec les garçons, ça on le voyait beaucoup avant », regrette Beatrice Chanal. Cela permet notamment de montrer le « progrès déjà réalisé » pour la professeur des écoles. « Tout le monde peut faire le métier qu’il veut, qu’il soit un garçon ou une fille », annonce Kayel, 10 ans, élève de CM2 à St-Flory.

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