Grève (historique) à Celnat pour "plus de reconnaissance"

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:44

Le leader des produits alimentaires biologiques comptait ce jeudi environ 80 % de ses salariés en débrayage, de 11h à 13h. Une première pour cette entreprise familiale qui fait partie du patrimoine vellave.
Les NAO (négociations annuelles obligatoires) initiées ce lundi n'ont pas permis de trouver un terrain d'entente et les 65 salariés ont voulu taper du poing sur la table en initiant ce mouvement.

Malgré nos sollicitations, personne, du côté de la direction de Celnat, n'a accepté de nous répondre.

L'entreprise d'aliments biologiques vendue au leader mondial du riz
L'entreprise, fondée en 1979, a bien grandi. En 2001, elle comptait 43 salariés. En 2016, 64 personnes travaillent en CDI, 10 en intérim et deux autres s'occupent de la maintenance, avec un statut de travailleurs handicapés (Atelier du réservoir). Celnat exporte vers la Suisse, la Russie, le Japon ou encore le Maghreb. Elle décide finalement de vendre en février à Ebro Foods, un groupe international espagnol qui affiche plus de 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel. Ce groupe est le leader mondial du riz. Il englobe plusieurs dizaines de marques comme Lustucru, Panzani, Taureau Ailé, Prince... La transaction avoisinerait les 22 millions d'euros.

"On a le droit de profiter nous aussi de cette croissance"
Selon nos informations, on peut dire que Celnat est une entreprise qui marche bien : les comptes sont sains, il n'y a jamais eu de perte financière et elle est en constante progression depuis des années (de l'ordre de +8 % l'an dernier et de +5 % cette année). "Même si ce ne sont pas de très grosses augmentations, on aimerait bien que le salarié aussi en profite", nous expliquent une poignée de grévistes, "on a le droit de profiter nous aussi de cette croissance".
La demande repose sur une augmentation de 400 € brut annuel, alors que la direction refuse de céder au-delà de 160 € brut annuel. "Pour nous, c'est non négociable", met en garde Georges Fernandez, délégué syndical CGT de l'entreprise Celnat. Soulignons tout de même qu'une prime de 450 € a été versée pour chaque salarié lors de la vente.

Le sentiment d'avoir porté à bout de bras l'entreprise à un certain moment
Georges Fernandez, délégué syndical CGT de l'entreprise Celnat, revient sur les grandes lignes de cette mobilisation... Au-delà du problème financier, il déplore un manque de reconnaissance de la direction. Georges Fernandez, pourquoi ce sentiment ? Avez-vous le sentiment d'avoir porté à bout de bras l'entreprise à un certain moment ? 

Une grève liée à la vente ? Une masse salariale qui a explosé ?
Cette entreprise existe depuis plusieurs décennies et cette première grève du personnel coïncide aussi avec la vente de la société à un groupe plus important ? La masse salariale a explosé ?

 

Qu'est-ce qui cloche dans les discussions ? Qui pilote le navire aujourd'hui ?
Alors justement, ce dialogue existe depuis des années avec Jérôme Celle et vous obteniez chaque année depuis au moins quatre ans de minces augmentations (les bas salaires étaient privilégiés). Malgré la vente, il demeure le directeur général de l'entreprise, alors qu'est-ce qui cloche dans les discussions ? Vous avez lesentiment que ce n'est plus Jérôme Celle qui pilote le navire ? En tout cas, le refus de l'augmentation ne serait pas de son ressort ? 

 

Maxime Pitavy

>> Nous apprenions dans la soirée qu'une reprise des discussions a eu lieu jeudi après-midi, sans toutefois "de réelles avancées" selon les syndicats. 

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