Débordements du 8 décembre : 2 300€ de facture pour une vitrine cassée

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

D'un coup de tête, qui était plus l'expression d'une rage passagère qu'une attaque personnelle ; un homme a brisé la vitre de la devanture du salon de coiffure et barber shop situé le long du boulevard Saint-Louis au Puy-en-Velay. Un acte commis le 8 décembre 2018, au moment des débordements survenus en marge de la manifestation des Gilets jaunes. Le mode opératoire des plus surprenants fait encore sourire le gérant, Fouad Sbaï, mais dans le fond, l'humeur n'est pas à la franche rigolade. Il se souvient de ce 8 décembre, lorsqu'en début de soirée, un ami l'avait informé de ce qui venait de se passer. Un jeune homme suspecté d'être l'auteur du coup de tête, avait alors été interpellé par les policiers et placé en garde à vue. Il devra répondre des faits reprochés, soit rebellion et dégradations, le 2 avril prochain, devant le tribunal du Puy-en-Velay.

>> A lire : Acte IV des Gilets jaunes : encore un sombre dénouement au Puy-en-Velay
 
Les dégâts ont été estimés à 2 300 euros, "ce qui représente deux salaires", précise Fouad Sbaï qui a ouvert son salon il y a seulement sept mois. Alors certes, le gérant va faire jouer son assurance, mais avec la franchise et ce texte publié le 21 décembre 2018 par la Fédération Française de l'Assurance, dans lequel est mentionné que "le contrat multirisques ou le contrat incendie jouent s’ils comportent une garantie émeutes et mouvements populaires", le coût réel de réparation de cette vitrine reste incertain. S'ajoute à cela une perte de chiffre d'affaires estimée à 50% presque tous les samedis depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Un volet sur lequel Fouad Sbaï rejoint de nombreux commerçants du Puy. Sans remettre en cause le mouvement des Gilets jaunes sur le fond, mais regrettant la forme et "le climat angioxène", Laurence Cottier, co-présidente de l'Office de commerce et de l'artisanat de l'Agglo du Puy, craignait au 4 décembre 2018 que "certains commerçants ne s'en remettent pas".     
Un plan de soutien aux commerçants de 8 M€
En Auvergne-Rhône-Alpes, les chiffres de l’Union des Entreprises de Proximité (U2P) montrent une baisse de la croissance économique au 4ème trimestre de 2018. A l’échelle régionale, la Chambre de commerce et d'industrie régionale (CCIR) a estimé une perte de croissance de 0,1%. D'après la Région, les grandes villes ont été impactées par les manifestations, notamment Saint-Etienne qui a été l’une des villes les plus touchées de France, mais aussi Lyon, Bourg-en- Bresse, Oyonnax, Villefranche, Aubenas, Le Puy-en-Velay... 

Une situation inquiétante aux yeux de Laurent Wauquiez, le président de la Région AURA. Après avoir compris les préoccupations des Gilets jaunes, ce sont celles des commerçants et des artisans qu'il partage annonçant ainsi, en guise de main tendue, un plan de soutien de 8 M€ divisé en deux volets.

* Le premier portant sur une aide directe pour le financement des travaux pour les locaux vandalisés. Ce volet d’accompagnement prévoit une aide d’un montant de 50% des travaux, plafonnés à 10 K€, pour les commerçants ayant subi une dégradation matérielle survenue un jour de manifestation. Le montant global de ce volet de 2 M€ sera voté à la prochaine commission permanente du Conseil régional, le 15 février prochain.

* Le deuxième concerne un prêt à taux zéro pour les besoins de trésorerie et la caution de la Région. Ce volet d’accompagnement propose aux commerçants et TPE artisanales ayant subi une baisse du chiffre d’affaires (c'est le cas de plusieurs commerces du Puy, notamment la patinoire du Breuil) d’au moins 20% entre le 01 novembre 2018 et le 31 janvier 2019 par rapport à l’année précédente sur la même période, un prêt à taux zéro, plafonné à 10 K€, pour lequel la Région se portera caution. Ce volet, d’un montant global de 6 M€, sera voté lors de la Commission Permanente du Conseil Régional le 29 mars 2019. Ce deuxième volet concerne plus le Puy-en-Velay que le premier car en douze actes, (seulement) deux commerces ont subi des dégradations, le Sofia Barber donc, et L'Essentiel Boutique, rue saint-Pierre.

Les commerçants et artisans altiligériens sont donc invités à se rapprocher de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Haute-Loire ou de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat de la Haute-Loire pour s'informer sur toutes les modalités et démarches à accomplir pour pouvoir bénéficier de ce plan de soutien.
Stéphanie Marin 

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