Crise agricole : qu'en pensent les autres syndicats ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:36

Les agriculteurs clament leur mécontentement haut et fort depuis quelques jours en Haute-Loire et ailleurs, avec la participation de la FDSEA et des JA (Jeunes agriculteurs). Qu'en est-il de la Confédération Paysanne et de la Coordination rurale ?

La situation aurait-elle pu être évitée ?
Gérard Gros, président de la Coordination rurale confirme soutenir les agriculteurs. " Cette situation est catastrophique mais elle aurait pu être réglée il y a déjà un moment ", regrette-t-il. Le président fait référence à la grève du lait de 2009. " Le mouvement avait été bien suivi en Haute-Loire mais le syndicat majoritaire (FDSEA, ndlr) a cassé le mouvement en quelque sorte. " Gérard Gros s'interroge concernant des représentants du monde agricole qui sont également dans les bureaux administratifs d'entreprises. " Soit, ils ne font pas leur job, soit il y a un problème ", conclut-il.

Impossibilité de refuser les contrats de la grande distribution
Laurent Duplomb, président de la chambre d'agriculture et président de la section Auvergne-Limousin de la coopérative Sodiaal, défend : " Il n'y a que quatre centrales d'achat, et ce à cause du gouvernement actuel. Les transformateurs ne peuvent pas se permettre de refuser les contrats avec la grande distribution. Sinon, cela représente une perte de 25 % du marché. " Pour lui, les problèmes des politiques agricoles communes, la mondialisation, l'embargo russe et la grande distribution sont responsables de cette crise.

On attend des prix, pas des primes. "
Du côté de la Confédération agricole, on soutient également le mouvement mais pas la FDSEA. Olivier Vacheron, éleveur de brebis et de vaches allaitantes à Saint-Vénérand et membre de la Confédération agricole explique : " Evidemment que nous soutenons. Mais il faudrait peut être revoir le système agricole. La FDSEA pousse à produire plus à moindre coût. Il faut arrêter cette politique. " Conscient qu'il y a d'autres manières d'agir que celles employées depuis quelques jours en Haute-Loire, il reste compréhensif. L'attente est sur le fond : " On attend des prix, pas des primes. " Olivier Vacheron constate tristement : " Les prix suivent les cours, on ne peut plus rien faire au niveau du département. Il faut remettre les agriculteurs au centre du système. 
Il promet un point presse rapidement pour développer tous les arguments du syndicat : plafonnement des aides, politiques agricoles...

E.J. 

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