Accident de voiture et violences conjugales, l’alcool comme fil conducteur

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:56

Âgé de 22 à 39 ans, les prévenus, jugés pour des conduites sous l’empire d’un état alcoolique, ont été condamnés à des peines allant de la simple amende contraventionnelle à huit mois de prison dont six avec sursis, ce à quoi s'ajoute une annulation du permis de conduire. Quant aux peines d'emprisonnement (aménageables), elles s'accompagnent d'une mise à l'épreuve avec notamment une obligation de soins pour traiter leur addiction à l'alcool.
Un taux d'alcoolémie quatre fois supérieur à la limite autorisée
Un Blavozien âgé de 33 ans détient le triste record du taux d'alcoolémie le plus élevé relevé dans les affaires jugées ce jeudi 28 mars 2019 par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay.

Rappel des faits :
Le vendredi 23 novembre 2018, un peu avant 22 heures, les policiers sont appelés en intervention sur un accident de voiture matériel qui vient de se produire à Brives-Charensac. Le trentenaire qui exerce le métier de comptable, tente d'abord de faire porter le chapeau à sa compagne et affirme que c'était elle qui était au volant. Mais très vite il revient sur ses déclarations. Avec un taux d'alcoolémie quatre fois supérieur à la limite autorisée, soit 2,12g d'alcool par litre de sang au lieu de 0,5g/L (soit 1,06 milligramme par litre d'air expiré au lieu de 0,25mg/L), le trentenaire est conduit en garde à vue. Il explique aux policiers qu'il a bu 20 bières avant de prendre le volant, mais qu'il s'en sentait capable.

Et lorsque la présidente du tribunal, Marie-Anne Hyvert, lui demande ce jeudi "puisque vous étiez alcoolisé, pourquoi ne pas avoir laissé conduire votre compagne ?". "Elle n'était pas là, lui répond-t-il. Elle est arrivée après l'accident." Mais cette affaire -- aussi grave aurait-elle pu être si un autre véhicule ou un piéton avait été impliqué dans cet accident -- n'est que la partie émergée de l'iceberg. 
Des menaces de mort et des violences conjugales
Car sa présence à la barre du tribunal ce jeudi n'était pas une première pour le Blavozien. Son casier judiciaire comportait déjà trois mentions pour des faits similaires. Conscient de son alcoolisme, il a tenté à deux reprises de s'en sortir, mais deux fois, il a échoué. Et le deuxième échec aura eu pour effet de le plonger un peu plus dans son addiction. Un constat qui ressort dans l'audition de son épouse -- le couple est actuellement en instance de divorce -- entendue par les gendarmes dans le cadre d'un dépôt de plainte pour violences conjugales. Car en plus des faits de récidive de conduite sous l'empire d'un état alcoolique et d'une vitesse excessive compte tenu des circonstances commis le 23 novembre 2018, le Blavozien était également jugé ce jeudi pour des menaces de mort réitérées à l'encontre de sa belle-mère et pour des violences sur conjointe commises le 9 mars 2019, là encore sous l'emprise de l'alcool et en présence de son jeune enfant.

Dans ses réquisitions, Julien Chastang, substitut du procureur du Puy-en-Velay, a mis en exergue "la gravité des violences conjugales qui ne sont ni admissibles, ni acceptables." Le ministère public a ainsi requis à l'encontre du prévenu huit mois de prison dont six avec sursis et une mise à l'épreuve de deux ans avec obligation de soins d'addiction à l'alcool et psychologiques, et une interdiction d'approcher sa belle-mère et son épouse. Il a également demandé la révocation du sursis à hauteur de deux mois prononcé en octobre 2017. Le tribunal a suivi ces réquisitions. Le Blavozien devra également verser 500€ à sa belle-mère et 800€ à son épouse à titre de préjudice moral.
Stéphanie Marin 

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