Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Organismes sociaux : l’espoir d’une grève de masse

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 08/12/2021 à 06:30

« L’augmentation de la valeur du point, seule mesure générale acceptable pour revaloriser les salaires à la Sécu ! ». Tel est l’ultime levier sur lequel les professionnels en question entendent bien faire pression pour revaloriser le salaire de tout le personnel.

Ce mardi 7 décembre, alors que la sphère médico-sociale et sociale s’est réunie très dense devant l’Agence Régionale de Santé départementale pour mettre en garde sur le risque d’explosion du secteur, c’est au tour des employés des organismes sociaux d’annoncer une grande grève prévue le lundi 13 décembre. Dans un contexte qui sent de plus en plus la poudre à canon, un contexte où les prix à la consommation ne cessent de s’envoler dans tous les domaines alors que les salaires (et les pensions de retraite) stagnent, un mécontentement général semble prendre forme et force un peu plus chaque jour.

Des salaires en dessous du salaire minimum

Les professionnels de la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie), de l’Ursaaf ou encore de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) pour ne citer qu’eux, espèrent une grève massive lundi 13 décembre. Ceci, afin de ne se concentrer que sur un seul facteur, la valorisation du point de coefficient.

« L’augmentation immédiate de la valeur du point représente un enjeu majeur pour le personnel, affirme la CGT 43. La valeur du point n’a augmenté que de 0.5% depuis 2010 ! Un salarié niveau 2 était déjà en dessous du Smic. Aujourd’hui, c’est au tour des employés niveau 3 de passer sous la barre. » Le syndicats résume en une phrase la situation : « Le constat est que tout augmente sauf nos salaires ».

« En 1993, le niveau 3 des organismes sociaux tels que la Sécu, la CPAM ou l’Ursaaf était supérieur au Smic de 30,9 % et le niveau 2 de 20,3 %. Aujourd’hui, le niveau 2 est en dessous du Smic et le niveau trois en prend le chemin ». CGT 43 organismes sociaux

Se saigner un peu pour espérer gagner beaucoup

Dans le but d’inciter un maximum de personnes à participer à la grève de lundi 13 décembre, le syndicat majoritaire démontre le gain possible en cas de victoire et, à l’opposé, les sacrifices à faire pour cela. Dans un tableau, les militants assurent que 55 minutes de débrayage sont l’équivalent d’1/160ème du salaire brut. Une journée entière, 1/30ème.
À l’inverse, une valeur du point qui passerait de 8 à 10 euros comme espéré par le syndicat CGT, c’est 480 euros brut par mois de gagner, soit 368,68 net ou 4 424 euros de plus par an (avec un coefficient de rémunération de 240).

Photo par DR

Olivier Véran les félicite devant mais...

Salaires, emplois, conditions de travail, les mobilisations se multiplient dans de nombreux organismes sociaux en France. « Il est plus que temps de reconnaître notre professionnalisme et notre implication, insiste la CGT 43. Même Oliver Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a dû saluer cette mobilisation massive pour assurer la continuité des missions de la Sécurité sociale qui a permis d’éviter qu’une éventuelle crise sociale ne s’ajoute à la crise sanitaire, notamment parmi les plus précaires de nos assurés sociaux et des allocataires. »

« Si la valeur du point avait simplement suivi l’augmentation du Smic, le salaire brut du Niveau 2 serait de 1912,13 euros (soit plus 322,66 euros) et celui du Niveau 3 de 2080,61 euros (soit plus 491,14 euros). » CGT 43 organismes sociaux

... les ignore ensuite

Les syndicalistes des organismes sociaux de la Haute-Loire regrettent amèrement le fourbe coup effectué par le ministère en missionnant l’IGF (Inspection Générale des Finances). « Cette structure gouvernementale a été employée pour effectuer d’avantage d’économies de gestion à l’occasion des futures COG pour 2023 (Conventions d’Objectifs et de Gestion). Pour caricaturer, c’est faire toujours plus d’activités avec toujours moins de moyens ! » Si le personnel souffre alors de burn-out, de dépressions et de perte de sens de leur profession, ce sont les usagers qui essuient les dommages collatéraux de cette dégradation du service public.