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'''Le contact est le même, on a la même empathie'''

jeu 07/05/2020 - 12:56 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Denis Souchon a changé plusieurs fois de métier dans sa vie. Il opérait ces dernières années déjà dans le transport sanitaire et c'est logiquement qu'il a passé son diplôme d’ambulancier (DEA). Avec calme, Denis Souchon, âgé de 57 ans, nous parle de son métier d’ambulancier. Il explique ce que cette crise du Covid-19 a changé dans son quotidien.
Habituellement, Denis Souchon transporte des patients qui ont des rendez-vous médicaux divers et variés. Un quotidien auquel s’ajoute les urgences lorsque le SAMU missionne l'entreprise Alti Ambulance à laquelle il est rattachée. Il doit alors faire les premiers soins et transmettre au 15. "Ma journée en période normale n’est pas régulière, on peut faire jusqu’à une vingtaine d’interventions par jour si on reste en local, mais on va aussi sur Clermont et Saint-Etienne."
Ça a changé beaucoup de choses
Bien entendu, le quotidien des ambulanciers a été chamboulé. Finies les interventions classiques, qui ont été pour la plupart neutralisées. L’Agence régionale de santé (ARS) a mis en place une garde SMUR et les ambulanciers peuvent suppléer le SAMU au cas où. Mais il y a moins de travail globalement ; Denis Souchon ne s'en cache pas, même si une partie du temps est consacrée à la désinfection. "On a des amplitudes de travail plus importantes mais à la fois moins de travail quand on est de garde parce que les gens font moins appel au 15 car ils ont plus peur, je pense, du virus en milieu hospitalier ».

Le plus grand changement concerne la protection. « Il faut qu’on se protège bien davantage avec tout un arsenal - surchaussures, surblouses, charlottes, combinaisons, gants, masques - on n’utilise pas tout ce matériel le reste de l’année, et puis il y a les procédures de sécurité avec élimination des déchets."
"On est plus exposé, c’est notre boulot"
Denis Souchon n’a pas vraiment peur : "Quand on est dans l’action on est dans l’action, après coup on se dit qu’on est plus exposé d’après notre profession, mais c’est notre boulot en fait voilà…" Les mesures de protection ne semblent pas avoir changé son rapport aux personnes qu’il transporte malgré cette fameuse distanciation et les règles sanitaires plus strictes : "le contact est le même, on a la même empathie qu’en période normale".
Et demain ? Un autre regard ?
Denis Souchon parle de l’après et espère que cet épisode changera quelque chose dans la considération qu’a le grand public des ambulanciers.
"On a trop tendance à penser que les ambulanciers sont des transporteurs de personnes qui ne peuvent se déplacer, en fait ce n’est pas que ça, on est confronté tous les jours à des problèmes de santé, à des urgences. On va garder ces automatismes de désinfection et de protection c’est sûr
."

Cet article s'inscrit dans notre série de portraits de travailleurs mobilisés mais oubliés pendant cette crise sanitaire.

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