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La France Insoumise ne veut pas être '''la cinquième roue du carrosse'''

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:03

"C'est un manque de confiance d'ensemble", nous explique Lionel Bouton par téléphone ce vendredi matin, "et ce n'est pas qu'une question de la place dans la liste".
En effet, il semblait en premier lieu que la discordre venait de l'ordonnancement de la liste, que Laurent Johanny a "brutalement remis en cause pour favoriser Celline Gacon (ndlr : EELV) et certains de ses amis au détriment de LFI".
L'union de la gauche affichée fin novembre n'est donc plus d'actualité. Rappelons que Michel Chapuis a annoncé sa candidature vendredi dernier alors que Catherine Granier-Chevassus l'avait fait mi-novembre.

Le sentiment de ne pas du tout avoir la main sur le programme
C'est ce qui ressort de notre entretien avec le leader de la France Insoumise. "On s'est battu pour un certain nombre de marqueurs dans le programme", explique-t-il avant d'égrener : "les transports en commun gratuits, les premiers mètres cubes d'eau gratuits, certains contrôles de la municipalité par des comités de quartier...".
Une implication dans un programme de changement, "d'ailleurs le nom de la liste vient de nous (ndlr : En vert et pour tous, Le Puy en commun)", précise Lionel Bouton qui ajoute : "Laurent Johanny a trahi la confiance que nous avions donnée au nom du groupe d'action des Insoumis du Puy pour rassembler une liste d'union des gauches et des écologistes qui respecte chaque composante". C'est pourquoi Lionel Bouton a préféré se retirer aussitôt.

Une association avec Catherine Granier-Chevassus absolument inenvisageable, même pour "battre la droite archaïque de Wauquiez-Chapuis"
C'est le deuxième point qui conduit à la séparation. "Nous n'avons pas de contrôle sur ce que pourrait faire cette liste s'il y a un deuxième tour", constate-t-il, et pour son parti, "la nécessité de battre la droite archaïque de Wauquiez-Chapuis ne peut justifier une quelconque alliance avec la liste EM-Modem qui s'inscrit dans le soutien à un gouvernement en train de détruire notre modèle social".
Compte tenu du climat social très tendu autour de la réforme des retraites, avec une dizième mobilisation d'ampleur ce mercredi, la perspective d'une alliance avec celle qui a le soutien du parti présidentiel pourrait en effet en froisser plus d'un au sein de la liste de Laurent Johanny. Selon nos informations, d'autres désistements ne seraient pas exclus.

----La liste En vert et pour tous, Le Puy en commun organise une soirée spécifique aux problématiques des habitants et des commerçants du centre-ville du Puy le mardi 4 février à 19h dans son local de campagn du 27 boulevard Fayolle.-----"Les premiers à proposer Laurent Johanny comme point d'équilibre, mais on ne peut pas mentir à nos électeurs"
Il n'est pas question de monter une liste à part non plus du côté de LFI et "on ne fera rien pour faire perdre la gauche", nous assure Lionel Bouton, "on a été les premiers à proposer une liste unitaire avec Laurent Johanny comme point d'équilibre, mais on 'a pas été associés aux éléments de campagne et on ne peut pas mentir à nos électeurs".
Aucune consigne de vote ne sera délivrée, et ce sera "à chacun de voir s'il trouve dans son programme final les marqueurs forts que défend LFI" (voir ci-dessous), conclut Lionel Bouton qui s'attend au débauchage d'un ou deux Insoumis pouvant "servir de caution".

>>> Laurent Johanny a été sollicité et a répondu à la mi-journée ici.

Les votes à gauche lors des derniers scrutins au Puy
La comparaison est à prendre avec des pincettes mais voici les résultats de la gauche au Puy lors des trois derniers scrutins. 
Au dernier, les Européennes de 2019, LFI avait réuni 6,29 % des voix au Puy, devant les deux partis de gauche classique (5,63 % pour Raphaël Glucksmann et 4,19 % pour Benoït Hamon), mais derrière EELV (13,03 %).
Pour les législatives de 2017, LFI avait obtenu 9,40 % des voix au Puy, loin devant EELV (3,13 %), et le PS (2,52 %). 
Enfin lors de la présidentielle de 2017, LFI obtenait 23,18 % au Puy, devant le PS (7,59 %) et les autres partis de gauche ne dépassaient pas les 1% (sauf le NPA avec 1,24 %).

Maxime Pitavy