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Vœux du Département : de nouvelles compétences et toujours plus d'investissements

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:01

Plus de 350 personnes se sont réunies à l'Hôtel du Département vendredi soir pour les traditionnels voeux du Président Jean-Pierre Marcon. Entouré des élus de sa collectivité, mais aussi du préfet, des parlementaires et du Président de Région, il est d'abord revenu sur une année où "l’ambiance nationale n’est toujours pas revenue au beau fixe", en référence à la "profonde crise sociale" que traverse notre pays, alors qu'avec "les actuelles négociations sur les retraites, notre pays trouve encore une autre raison de se diviser".

"Rétablir la confiance avec l’État"
Dans cette situation qui paralyse en partie l’activité économique, il faut souhaiter, pour cette année 2020, que "la concertation préalable aux réformes indispensables pour la France et les Français se fasse dans un climat de responsabilité, de solidarité, avec un souci d’équité et de meilleur équilibre social". Dans cette ambiance, "quelle peut être l’attitude du Département ? Quelle place doit-il tenir ? Quelles initiatives peut-il prendre ?", a-t-il interrogé.
"Nous souhaitions rétablir la confiance avec l’État", a-t-il aussitôt répondu, après avoir assisté à des tentatives de recentralisation, puis subi depuis 2018 un contrat "que l'État a imposé unilatéralement" pour limiter la hausse des dépenses de fonctionnement à 1,2 %. 

Dépasser les 250 millions d'euros d'investissement
Pour 2020, le Président du Département se veut très optimistes. Tout d’abord : il annonce qu'il va continuer d’investir : 1 € investi par le Département génère 4 € en retombées locales, et même jusqu’à 10 € pour l’immobilier d’entreprise. Et la collectivité va poursuivre ses investissements dans les territoires.
"2020 doit être une année exceptionnelle, pour rassurer la commande publique, généralement bien timide en période électorale. Au-delà des 240 M€ prévus, nous espérons même dépasser les 250 M€", a-t-il déclaré.

Des résultats "qui dépassent aujourd’hui nos prévisions"
Depuis 2015, tout est basé sur la dynamique des investissements productifs, l’accélération du partenariat avec les collectivités et la présence renforcée du Département sur tout le territoire altiligérien. "Si les résultats dépassent aujourd’hui nos prévisions, on le doit aussi à des entreprises dynamiques et innovantes", a déclaré Jean-Pierre Marcon, "à des transactions immobilières dynamiques, qui augmentent nos recettes au titre des droits de mutation, à une fiscalité progressive de la Taxe sur le Foncier Bâti, pour la dernière année malheureusement ; à une péréquation horizontale des Départements plus riches, dont notre Département bénéficie encore (ndlr : c’est quand même 5 M€ par an), mais aussi une contribution financière significative de l’État et de la Région".
Les indicateurs financiers de la collectivité départementale sont atteints, voire même dépassés : pour la sixième année consécutive, pas d’augmentation du taux d’imposition sur le foncier bâti. "Engagement de campagne tenu ! ", s'est-il félicité à la tribune, sans oublier la poursuite du désendettement, avec une capacité de remboursement inférieure à trois ans ; un taux d’épargne élevé, à 14 % ; et "des investissements qui vont très largement dépasser nos prévisions".

----4 M € pour les collèges
Pour les collèges, ce sont plus de 4 M€ prévus pour 2020, avec "une accélération notoire du plan d’amélioration des conditions d’accueil des collégiens, des enseignants et du personnel".-----Naissance d'un Observatoire départemental de l’Habitat
Fort de ces résultats, le Département a décidé d'innover en 2020, dernière année du mandat, en bousculant parfois les habitudes : la collectivité a fait la demande de prendre la compétence ‘’Habitat’’. Depuis 2018, elle copilote avec l’État le Plan Départemental de l’Habitat. Le 14 octobre dernier, l'assemblée départementale a validé sa volonté de se voir déléguer la gestion des ‘’Aides à la Pierre’’, nouvelle étape suite à ce Plan Départemental de l’Habitat, et susceptible d’accompagner le dispositif ‘’Bourg-centre’’, qui a vocation à mieux prendre en compte les besoins en logement des communes.
Dès 2020 va naître l’Observatoire départemental de l’Habitat, avec la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay et l’État. Le Département sera ainsi en mesure d’être la collectivité d’une vraie politique globale de l’habitat et du logement, en cohérence d’ensemble.

Une collaboration avec les Départements voisins accrue
Sur des projets qu'ils peuvent mener conjointement, par exemple pour le tourisme, les routes, la culture… Avec la Loire : la présence de Georges Ziegler, pour la troisièmee année consécutive, à la soirée de vœux, montre bien la qualité des liens et illustre la volonté partagée de travailler ensemble. Jean-Pierre Marcon a salué le travail conjoint mené entre les SDIS 43 et 42 : secteurs d’interventions en limites des départements ; formations conjointes, etc.
Avec le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire est déjà engagée ensemble, par exemple, depuis de très nombreuses années dans le déploiement du Très Haut Débit en Auvergne. Avec l’Ardèche, c'est le projet de classement des monts Gerbier de Jonc et Mézenc au label de Grand Site de France. Quant à la Lozère, les travaux routiers se poursuivent sur l’axe Langeac-Saugues, dont un des enjeux est un accès facilité à l’A75 en Lozère, du côté de la Margeride. La haute-Loire a d’ailleurs confirmé sa participation financière au ½-échangeur, à Saint-Chély-d’Apcher.

Des investissements sur les routes
Le conseil Départemental poursuit son programme de modernisation du réseau routier départemental, et pour les itinéraires structurants, les chantiers avancent :
- Sur la RD 585 : avec des aménagements entre Reillac et Champs-Bonnet, sur les communes de Mazeyrat et Aubazat ; 
- sur la RD 23 Dunières - Firminy, avec la fin du créneau de Chambaud et la réalisation d’un créneau en sortie de Dunières ;
- sur la RD 19 Brioude - La Chaise-Dieu, avec les aménagements sur la commune de Saint-Didier-sur-Doulon.
Les traverses d’agglomération ne sont pas en reste, avec 45 opérations prévues en 2020. Et les études sont poursuivies en perspective des travaux structurants pour le territoire sur les ponts de Bas-en-Basset et de Langeac. Enfin deux aménagements de sécurité seront réalisés : sur la RD 13 à Saint-Paulien, par le calibrage au pont de Bourbouilloux, et sur les RD 105 et 64 à Raucoules, avec l’aménagement du carrefour de la Remise.

Un budget plus que doublé pour le matériel des pompiers
Pour la période 2020-2022, le Département intensifie ses investissements : outre le maintien d'1 M€ pour la restructuration de casernes, il passe de 2 à 4,5 M€ pour la partie matérielle : casques de nouvelle génération, véhicules ‘’1 pour 3’’. Une action qaui s'inscrit dans le cadre d'une mutualisation des moyens, avec un service unifié pour la gestion et la maintenance des engins et véhicules du Département et du SDIS ; ou encore par des postes administratifs partagés.

En 2020, fin de la rénovation de l’abbatiale de La Chaise-Dieu et ouverture du Pavillon numérique
L'année 2020 marquera la fin du programme initial de rénovation du site de l’abbatiale de La Chaise-Dieu. C’est 23 M€ investis avec le soutien de l’État, la Région et les collectivités locales. Dans le même temps, la muséographie finit de se déployer ; et les Tapisseries ont fait leur grand retour, avec le succès que l’on connait : plus de 23 000 visiteurs payants en 4 mois !
Pour le Projet Lafayette 2026, destiné à valoriser le domaine de Chavaniac- Lafayette, il a été fait le choix de privilégier la mise en visite, classique, autour des différentes histoires du site. Enfin pour le Pavillon numérique, le projet est entré en phase active et la mission scénographique avance. L’objectif reste une ouverture au public pour Noël 2020.

Très Haut Débit : 100 % du territoire couvert d'ici 2022
Avec la Région, qui a réussi à accélérer le déploiement du Très Haut Débit, l’équipement numérique du territoire se poursuit sur un rythme toujours aussi soutenu. Ainsi, à échéance 2022, 100 % du territoire sera couvert, au bénéfice des habitants et de l’activité économique.
Pour une collectivité comme le Département de la Haute-Loire, le coût est significatif : pas moins de 75 M€. Concernant le programme Wifi 43 : 176 bornes sont déjà installées dans 88 collectivités. On en trouve même une au centre hospitalier Émile- Roux.

----Autre grand projet : la Maison de l’Autonomie
Elle sera bientôt installée dans les anciens locaux de la direction de la Poste au Puy-en-Velay, qui viendra améliorer encore plus la qualité d’accueil des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, et la rapidité de traitement de leurs dossiers. C’est un projet important pour lequel 2,5 M€ ont déjà inscrit au budget.-----La solidarité humaine représente toujours plus de 50 % du budget
"Nous gardons toujours ce goût d’aider les Autres, qui est inscrit dans notre ADN", a déclaré Jean-Pierre Marcon avant d'égrener les dépenses sociales : 28 M€ à l’Allocation Personnalisée à l’Autonomie (pas moins de 7 600 personnes, et autant de familles, en bénéficient), programme de soutien aux EHPAD, par les rails de transfert ; par le matériel d’hygiène, de nursing, de fauteuils ou encore de cuisine…
Et, pour 2020-2021 : 240 000 € pour l’acquisition de matériel de climatisation, suite aux leçons tirées des épisodes de canicule de juin dernier. Chaque année, entre 500 000 € et 900 000 € sont dépensés dans chacun des 53 EHPAD, au titre de l’Aide Sociale à l’Hébergement. Citons enfin 39 M€ par an, afin que toutes les personnes qui sont en situation de handicap puissent jouir de conditions de vie facilitées.

Enfance en danger : huit postes supplémentaies
Le budget pour l’Enfance en danger reste conséquent, hélas, en grande partie du fait de la forte hausse des informations préoccupantes : plus de 16 % sur 5 ans. La mise en œuvre des obligations, récemment renforcées par la loi, incombant au Conseil départemental en matière de suivi des enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance l'a obligé à renforcer les équipes éducatives par la création de huit postes supplémentaires. "Un enfant placé en établissement, c’est 60 000 € par an", a souligné Jean-Pierre Marcon. qui a affirmé sa volonté de diminuer le nombre de placements car "c’est ce qui nous coûte le plus cher et, surtout, c’est la moins bonne solution pour l’enfant".

Un réseau public d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques ou hybrides
Le Département mène, avec le Syndicat Départemental d’Énergies de la Haute-Loire, l’ambitieux projet de déployer sur le territoire départemental un réseau public d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques ou hybrides. Ces équipements constituent un réel atout de développement et d’attractivité des territoires et seront tout à fait complémentaires avec les initiatives de la Communauté d’agglomération qui, comme Auzon Communauté et Rives du Haut- Allier, a déjà enclenché cette dynamique de la ‘’circulation douce’’. 46 communes de Haute-Loire devraient en bénéficier.

Pas de disparition du Département à l'horizon
Si on avait pu craindre à un moment la disparition de l'échelon départemental, Jean-Pierre Marcon s'en amuse aujourd'hui : "le Département devait disparaître à l’aube de 2020 ! Le désir de deux gouvernements successifs, à l’époque, était de recentraliser… ou tout du moins, de réduire le Département à un rôle d’exécutant local des décisions de l’État, des Régions et des Métropoles. La Loi NOTRé a été préparée dans cette intention. Heureusement, elle a largement été amendée par les parlementaires".
Et le chef de file de l'exécutif départemental de conclure par cette citation de Montesquieu : "pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie, il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux".