Dénonçant "la stérile contemplation du passé" et "une gestion municipale conservatrice", Laurent Johanny a lancé sa campagne en présentant une partie de son équipe ce mercredi soir à la Brasserie Le Palais du boulevard du Breuil.
L'image du Puy construite sur son histoire et son patrimoine, mais pas sur son avenir
Pour lui, il est possible de "préserver notre formidable patrimoine" tout en colmatant la fuite des habitants : "un centre ville historique qui se projette dans l'avenir, voilà une démarche innovante qui pourrait offrir une grande visibilité au Puy". L'image de la cité mariale, justement, est pour lui fondamentale et il ajoute : "elle n'est construite qu'autour de son passé, son histoire et son patrimoine, mais il faut aussi regarder vers l'avenir".
Enfin, dernier élément corroborant cette "marche en avant", lorsqu'il est interrogé sur son (potentiel) adversaire, le maire sortant Laurent Wauquiez (qui ne s'est toujours pas déclaré), il balaye d'un revers de main toute question, se focalisant sur ses projets, ne voulant pas que sa campagne soit polluée par le fantôme de l'ancien ministre et martèle : "ne regardons pas vers le passé mais vers l'avenir".
----Les six grands thèmes développés :
- Une ville d'avenir et pour tous > création d'une pépinière d'avenir
- Une ville agréable et attractive > création de parkings de quartiers et rénovation de quartiers délaissés
- Se déplacer > densifier le réseau Tudip et crééer des parcours piétonniers et cyclables
- Se loger > réhabiliter le centre-ville dans une démarche éco-responsable
- Eduquer > une réforme des rythmes scolaires ambitieuse et rénovation d'écoles publiques
- Se soigner > création d'une maison de santé pluridisciplinaire.-----Pépinière d'entreprise, maison de santé, parkings de quartiers et aires piétonnes
Pour aller de l'avant, ce professeur agrégé de physique-chimie de tout juste trente ans a plusieurs projets à proposer aux Ponots : la création d'une pépinière d'entreprise, d'une maison de santé, de parkings de quartiers, de parcours piétonniers ou encore la rénovation de quartiers délaissés et de certaines écoles publiques... Un vaste programme qu'il a présenté à la presse ce mercredi soir en développant six grandes thématiques.
Pour la jeunesse, souvent contrainte de quitter le Puy, "faute de dynamisme et d'emplois", le PS propose la création d'une pépinière d'avenir, dédiée aux nouvelles technologies et aux industries locales. L'arrivée de la fibre optique (lire), "cet engagement fort de la Région", va dans ce sens. Toujours pour la jeunesse, Laurent Johanny veut redonner au théâtre une place centrale et ouvrir ses portes quotidiennement, en proposant des concerts et des exposition et en accueillant des artistes locaux ou en résidence. "Plutôt que quelques événements phares dans l'année, surtout en période estivale, on préfère des manifestations régulières tout au long de l'année", précise-t-il.
Revoir le plan de circulation et l'offre Tudip, dans une vision intercommunale
Pour rendre la ville agréable et attractive, le candidat socialiste juge "nécessaire une redistribution de la circulation en centre-ville avec des espaces piétons", mais également des travaux de réfection pour rendre la cité ponote plus accessible aux poussettes et personnes à mobilité réduite. Se disant "inquiet pour les commerçants ponots", il a été interrogé sur le projet Hyper U : plutôt favorable, il juge que "ce n'est pas une concurence pour les commerces de centre-ville" et n'exclut pas l'hypothèse d'un référendum d'initiative local.
Pour la thématique du déplacement, il veut réorganiser le stationnement en créant des parkings de quartiers en périphérie, qui soient ensuite reliés au centre-ville par des navettes. A l'instar du Pôle d'echange Intermodal (lire) ? "Absolument", répond-il dans un sourire, "c'est un sujet de consensus avec le maire sortant, même si le projet a émergé lors de la mandature d'Arlette Arnaud-Landau". Quant à l'offre Tudip, il veut la densifier et interrogé sur la gratuité (lire), comme le propose le Front de Gauche, qui présentera aussi une liste au Puy, il n'a "pas de position dogmatique", même s'il ne pense pas "qu'il y ait une barrière financière dans l'utilisation des transports en commun au Puy". Notons toutefois que le réseau de transport en commun concerne davantage la communauté d'agglomération : le scrutin de mars aura justement (pour la première fois) un intérêt communautaire. Son projet a-t-il une vision intercommunale et quelle est sa position par rapport à la mutualisation ? Ecouter sa réponse. {{audio1}}
Réforme des rythmes scolaires et création d'une maison de santé en priorité
Pour ce qui est du logement, le trentenaire envisage de réhabiliter le centre-ville dans une démarche éco-responsable et de mixité sociale. "Il faudra une politique volontariste car certains quartiers semblent avoir été délaissés, voire même méprisés ces dernières années". Taulhac, le Val-Vert, Ours et Mons sont visés.
Sur la thématique de l'éducation, ce professeur agrégé souhaite que "la réforme des rythmes scolaires rassemble toutes les forces vives, sans barrière politique : on veut un vrai projet éducatif pour le territoire". La rénovation et la restructuration de certaines écoles publiques (dont l'école Jeanne d'Arc) sont également envisagées.
Sur le champ de la santé, la création d'une maison de santé pluridisciplinaire est son grand projet : "il faudrait la construire en centre-ville et qu'elle soit accessible à tous dans les cinq ans", précise-t-il. Il développe cette idée à notre micro. Ecouter. {{audio2}}
----Décryptons le logo !
Le logo choisi par le Parti Socialiste pour cette élection municipale au Puy reprend des couleurs peu traditionnelles pour la cité vellave, en l'occurence le vert et le rouge (rose ?), dans le but de symboliser une union de la gauche (écolo, PS et extrême gauche). Quant aux courbes, elles représentent le mouvement évoqué dans le slogan.-----Ses colistiers et la polémique sur sa non domiciliation au Puy
La rencontre avec la presse ce mercredi soir était une première opportunité de faire connaître les visages qui l'accompagneront en campagne. La liste n'est pas encore définitive, car une cinquantaine de personnes travaille sur le projet, mais nous pouvons déjà citer à ses côtés Sabine Chirol, enseignante et déjà conseillère municipale durant la mandature d'Arlette Arnaud-Landau (2001-2008), Didier Allibert, architecte, ou encore Sylvain Machefert, informaticien célèbre au Puy pour être fraîchement rentré de son périple au Kazakhstan en vélo solaire (lire).
Laurent Johanny, professeur agrégé de physique-chimie, est enseignant au Puy-en-Velay. Il a fêté ses 30 ans l'automne dernier et il est originaire de Landos. Interrogé sur sa vie privée et la polémique concernant sa non domiciliation au Puy-en-Velay, Laurent Johanny tente de clarifier la situation. Ecouter. {{audio3}}
Maxime Pitavy