Une nouvelle forme de recyclage arrive à Clermont-Ferrand

Les commerçants de Clermont-Ferrand reçoivent en ce moment des appels de démarchage pour s'affilier avec la société Terradona. Derrière ce système, une volonté de mettre en place un réflexe écologique qui impactera l'économie du foyer, des commerçants et des collectivités.

Un concept d'écologie incitative

Le concept est simple, mais plutôt novateur. "C'est une solution pour récompenser le tri sélectif", explique Katia Barreiros, responsable marketing de Terradona. Cliiink prend la forme d'un petit boîtier connecté, qui vient se poser sur les conteneurs de tri déjà existant d'une collectivité. "Le boîtier va rendre le conteneur intelligent, il est relié à une application téléphonique qui permet de reconnaître l'habitant qui vient trier son verre. Ce dernier, va alors gagner des points, qu'il cumulera et pourra transformer en bons d'achat chez les commerçants partenaires de la marque", détaille la responsable. À terme, la société Terradona compte aussi être en contact avec de grandes associations nationales afin que les utilisateurs puissent faire des dons avec leurs points. 

Cliiink vient de se mettre d'accord avec l'agglomération clermontoise (qui devrait communiquer sur le sujet courant du mois de mars), pour des boîtiers, qui sont en cours d'installations sur les conteneurs à verre et que des partenariats avec des commerçants débutent. Pour l'heure, les deux Auchan de la métropole, la chaîne de coiffeur barbier La Barbe de Papa et le Café Colombus ont déjà rejoint l'organisation. En Auvergne, la marque est déjà établie à Montluçon, au Syndicat du Bois de l'Aumône (Nord du Puy-de-Dôme) et à Aurillac.

La recherche du gagnant-gagnant

Si cette entreprise rencontre le succès, c'est parce qu'elle a trouvé un point faible des collectivités actuelles. "En France, on ne trie pas bien, on se retrouve avec beaucoup de verre dans les déchets ménagers, et ce dernier doit être enfoui ou incinéré au lieu de pouvoir le recycler. Rappel, le verre est recyclable à l'infini. C'est un problème écologique mais aussi économique, le verre dans les ordures ménagères coûte très cher aux collectivités ", lance Katia Barreiros. Pour cette raison, déjà trente collectivités ou agglomérations ont rejoint le réseau Cliink depuis son lancement en 2018. 

Même chose du côté des commerçants. Ces derniers s'associent à un programme éco-responsable, mais gagnent surtout une visibilité supplémentaire grâce à leurs présences sur l'application et sur le site de Cliiink. Ils doivent certes s'engager à récompenser les bons trieurs, mais ce n'est pas grand-chose pour le gain potentiel de nouveaux clients.

Pour les consommateurs, c'est une mesure écologique incitative, qui peut leur permettre d'économiser quelques euros tout en étant plus responsable. Conscient d'avoir trouvé la bonne formule, Terradona compte bien étendre son action à d'autres déchets que le verre. "Depuis quelques années, on travaille à l'adaptation de la solution pour le plastique et le métal. Clermont sera le territoire pilote pour expérimenter ces deux derniers." Ils seront commercialisés d'ici la fin de l'année 2023 dans la France entière, donc l'essai sera réalisé forcément avant en Auvergne.

Un démarchage agressif

Pour accélérer son développement, la société Terradona n'a d'ailleurs pas hésité à mettre à contribution les habitants des zones non couvertes par Cliiink. Il est possible de solliciter son agglomération pour qu'elle rejoigne le réseau, permettant aux commerciaux de Terradona de mieux se vendre auprès des collectivités. Plutôt osé également donc au niveau du marketing, Cliiink n'a sûrement pas fini de faire parler de lui.