Un livre sur l'histoire hospitalière du Puy-en-Velay

Par RSi , Mise à jour le 27/10/2022 à 15:30

Depuis plus de 6 ans, Maryse Fraisse et Marie-Thé Sentenat épluchent les archives du centre hospitalier Emile Roux et du département. Ces deux infirmières retraitées du CHER ont dévoilé ce mercredi 19 octobre leur ouvrage intitulé " Une histoire hospitalière au Puy-en-Velay". 

Du Moyen-Age au XXème siècle, Maryse Fraisse et Marie-Thé Sentenat explorent le monde hospitalier de la capitale de la Haute-Loire dans un livre de 380 pages, dont la couverture colorée a été réalisée par l'artiste Nadine Pleynet. " On ne pensait pas en écrire aussi long", s'amuse l'une d'elle. Un travail de longue haleine au cours duquel ces deux sexagénaires ont recoupé archives et de nombreux témoignages. " Nous sommes allées à la rencontre de tous les professionnels qui ont exercé dans des cliniques ou hôpitaux de la ville à l'époque, mais aussi d'anciens patients", détaillent-elles. Cet ouvrage autoédité a été pour l'heure imprimé à 750 exemplaires.

Leur objectif : rendre hommage et laisser pour la postérité un écrit sur l'histoire de la vie hospitalière du Puy-en-Velay. "On a fait notre carrière à l'hôpital Emile Roux. On y est très attachées. Le monde hospitalier est un sujet qui concerne tout le monde", expliquent-elles. Ces deux anciennes soignantes ont d'ailleurs répertorié à la fin de leur livre un lexique des termes médicaux, la liste des religieux, directeurs ou encore soignants ayant exercé dans ces lieux mais aussi le patois utilisé tout au long de la vie hospitalière. 

 

(de gauche à droite) Marie-Thé Sentenat et Maryse Fraisse, deux auteures du livre.
(de gauche à droite) Marie-Thé Sentenat et Maryse Fraisse, deux auteures du livre. Photo par Raphaëlle Simonnot

Un retour en arrière sur l'histoire hospitalière du Puy-en-Velay 

Informations Pratiques 

Le livre " Une histoire hospitalière du Puy-en-Velay" coûte 22€.

Les deux auteures seront présentes le samedi 29 et le dimanche 30 octobre 2022 au Salon du Livre à la Salle Jeanne d'Arc.

Il est aussi possible de le commander par mail à l'adresse : livrehopital@ik.me

Tout commence au Moyen-Âge. A cette époque,  les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle ou Saint Gilles du Gard étaient accueillis à l'Hôtel Dieu de la ville. Ils y étaient notamment préparés à se rendre à la cathédrale. " On soignait leurs âmes", explique Maryse Fraisse. Ce centre était administrativement géré par des religieux. 

Plus tard, en 1687, sous le règne de Louis XIV, l'hôpital général apparaît dans les grandes villes françaises. " C'était en fait un lieu pour enfermer tous les mendiants, adultes et enfants afin qu'ils ne circulent plus dans les rues. Les locaux étaient insalubres et de fortes repressions y régnaient. Le silence y était imposé sauf lors des messes et des temps de prières. Des gardes surveillaient les portes pour éviter toute fugue", détaille Marie-Thé Sentenat. 

Après de nombreuses démissions des surveillants et un manque de gestion notable, la congrégation des Soeurs de la Croix est nommée administratrice de cet hôpital général en 1733. Plus tard à la Révolution Française, en 1789, des laïcs prennent en charge la gestion des hôpitaux. On créé alors Les Hospices du Puy qui comprennent Hôtel Dieu régenté par les Soeurs Trinitaires et  l'hôpital général administré par les Soeurs de la Croix. En 1796, le maire d'alors du Puy-en-Velay prend la présidence des Hospices de la ville. 

 

Les Hospices du Puy naissent en 1789.
Les Hospices du Puy naissent en 1789. Photo par Maryse Fraisse

 

1933 : Le centre hospitalier Emile Roux voit le jour 

L'hôpital continue d'évoluer et en 1852 ouvre le premier bloc opératoire à l'Hôtel Dieu. Des tensions commencent alors à se faire ressentir entre les deux communautés en charge de la gestion des deux centres hospitaliers du Puy-en-Velay. Quelques temps plus tard, en 1926, les Soeurs Trinitaires se voient retirer l'administration de l'Hôtel Dieu. " La place de la religion dans les soins évoluait et changeait. Les laïcs prenaient de plus en plus de postes à responsabilité" poursuivent les deux auteures.  La congrégation des Soeurs Trinitaires poursuit toutefois d'assurer des soins à domicile puis érige en 1930 la clinique du Bon Secours en partie grâce à des fonds privés. 

Trois ans plus tard, le centre hospitalier Emile Roux sort de terre sur des plans du célèbre architecte Achille Proy. " C'était une conception moderne de l'époque pasteurienne. Le premier bâtiment construit fut la maternité.", ajoute Maryse Fraisse. Un chantier qui a subi de nombreuses interruptions notamment en raison de la seconde guerre mondiale. "Ensuite, les constructions ont évolué, il devait initialement y avoir une chapelle au milieu des bâtiments mais elle n'a finalement pas vu le jour", indiquent les deux auteures.

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