Un illustrateur d’envergure au collège Lafayette

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 07/10/2021 à 06:30

Tous les élèves de 6ème du collège public Lafayette du Puy-en-Velay ont accueilli un invité de marque. Pierre-Emmanuel Dequest, dessinateur nationalement connu, est venu partager quelques-unes de ses astuces pour croquer le monde à coup de crayons et de pigments colorés.

Pierre-Emmanuel Dequest a déjà apposé sa plume et sa patte dans nombre d’ouvrages et de bandes dessinées en France. Croc-Blanc, Premier de Cordée ou encore La grande crevasse aux éditons du Rocher, pour ne citer qu’eux, ont marqué la sphère de l’illustration et les bédéphiles. Dernièrement, lui et sa compère Florence Roche, alors professeure d’histoire géographie au collège Lafayette du Puy-en-Velay, ont élaboré l’ouvrage « Haute-Loire, une terre d’histoire », édité aux Éditions du Signe. La bande dessinée de 48 pages a été distribuée à la rentrée scolaire à tous les élèves de 6ème de la Haute-Loire, soit dans 22 collèges publics et 18 privés.

Titulaire de l'École des Arts décoratifs de Paris, il est dessinateur, illustrateur et scénariste de BD depuis neuf ans. (ex : Croc-Blanc, Tom Morel, les Akki, Premier de Cordée, la Grande Crevasse…). Il vit à Mantes-la-Jolie et anime régulièrement des ateliers de dessin avec des scolaires. Il est aussi coscénariste de cette BD avec Florence Roche.
Dernièrement, il a reçu une commande d’un éditeur pour adapter L’Appel de la forêt de l’auteur Jack London.

Un drakkar de Pierre-Emmanuel Dequest. Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay

Une première pour le collège Lafayette

Sur les 2 700 élèves altiligériens qui ont ainsi pu découvrir les planches de Pierre-Emmanuel Dequest, une poignée seulement ont eu la chance inouïe de voir le maître des couleurs en chair et en os ce mardi 5 octobre 2021 le temps d'une journée entière. « Suite à la distribution de la BD Haute-Loire, une terre d’histoire par le Conseil départemental, Florence Roche a pu faire intervenir Pierre-Emmanuel Dequest dans notre collège, partage Céline Sabatier, professeure documentaliste à Lafayette. Les 75 élèves des trois classes de 6ème vont rencontrer l’illustrateur et apprendre quelques règles de bases pour dessiner. » Elle ajoute : « J’avais l’habitude de faire venir des écrivains. Là, c’est la première fois qu’un illustrateur participe à des ateliers, un illustrateur de haut-vol de surcroît ».

« La symétrie est très présente dans le monde du vivant mais absente dans le chaos rocheux d’une montagne par exemple. Je leur explique comment observer les choses en quelque sorte ». Pierre-Emmanuel Dequest

Les élèves enjoués de la venue de l'illustrateur. Photo par Nicolas Defay

« C’est impressionnant pour eux de me voir là alors que ce sentiment n’a pas lieu d’être »

Les premiers apprentis dessinateurs sont disposés par groupe de quatre ou cinq, page blanche devant eux et mains armées d’un crayon ou d’un feutre noir. Face à eux, Pierre-Emmanuel Dequest explique alors les traits à élaborer pour constituer la silhouette d’un loup. Et lentement, les feuilles de cellulose se noircissent. Les doigts restent fluides pour certains, les ratures s’accumulent pour d’autres. Mais doucement, la gueule des fauves apparaît clairement. « Il y a deux choses que j’apprends aux élèves, confie l’artiste. C’est expliquer mon travail et réduire la distance entre ce que je fais et ce qu’il peuvent faire. C’est impressionnant pour eux de me voir là alors que ce sentiment n’a pas lieu d’être. »

Il continue : « Concernant la technique, je leur fais découvrir des histoires de postures et de symétrie. Ils doivent dessiner un animal avec ces règles-là ainsi qu’un décor. La symétrie est très présente dans le monde du vivant mais absente dans le chaos rocheux d’une montagne par exemple. Je leur explique comment observer les choses en quelque sorte ».

« Les enfants sont hyper réceptifs. Il est important pour moi de leur apporter un peu de cette culture, un peu de connaissance sur le sujet et surtout beaucoup d’amour sur mon métier et ma passion ». Pierre-Emmanuel Dequest

Photo par Nicolas Defay

« Il est hors de question que je leur fasse dessiner des têtes de Mickey comme j’ai pu le voir parfois »

Au terme de l’atelier qui dure à chaque fois deux heures, des montagnes neigeuses se dressent sur les rectangles de papier, un loup au devant baigné par la lumière jaune d’un lever ou d’un coucher de soleil. « C’est super dur mais c’est très intéressant d’apprendre toutes ces techniques, livre une tablée de jeunes illustrateurs en herbe. Tout ça, on ne l’avait jamais appris à faire avant. Et c’est la première fois que nous rencontrons un illustrateur ».

Loin de voir devant lui de simples élèves, Pierre-Emmanuel Desquest considère son auditoire à son égal. « À leur âge, j’aurais adoré qu’un dessinateur m’enseigne comme je le fais aujourd’hui. Je les traite vraiment comme de vrais dessinateurs. Aussi, il est hors de question que je leur fasse dessiner des têtes de Mickey comme j’ai pu le voir parfois lors d’ateliers en France. Les enfants sont hyper réceptifs. Il est important pour moi de leur apporter un peu de cette culture, un peu de connaissance sur le sujet et surtout beaucoup d’amour sur mon métier et ma passion ».

Le loup de Pierre-Emmanuel Dequest. Photo par Nicolas Defay

 

 

 

 

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