Transformer son vélo classique en version électrique

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

Le principal avantage du métier de journaliste, c’est qu’on se retrouve parfois à essayer des choses que l’on n’aurait jamais pensé faire. Comme par exemple monter à vélo la côte de la Sermone (dénivelé de plus de 10%) à Vals, habillé en jean/t-shirt noir, sous le soleil de plomb de jeudi 30 juillet à 14h30. Heureusement, malgré son apparence de vélo tout bête, c’est pourtant bien lui qui a fait le "job". Car sous ses courbes banales se cache en réalité un trésor d’ingénierie aussi brillant que l’est son concepteur. Du haut de ses 26 ans, Guillaume Gasparin, responsable logistique à l’hôpital Emile-Roux du Puy, a imaginé et inventé le moyen de transformer n’importe quel vélo classique (sauf VTT mais un projet est en cours en la matière) en un moyen de locomotion à assistance électrique diablement efficace.

Des contraintes comme leitomiv
"L’idée est née il y a trois ans environ, explique Guillaume Gasparin. J’étais encore étudiant à Clermont-Ferrand où je suivais deux parcours de formation. Une à l’École d’ingénieur aux Céseaux et une autre à l’ESC (Ecole Supérieure de Commerce) dans le centre-ville clermontois. Or, entre les deux écoles, il y a pas mal de chemin à parcourir. Les transports en commun n’étaient pas l’idéal et les vélos électriques bien trop chers. D’autre part, Clermont est loin d’être une ville plate."
Il admet également que l’esthétique des vélos électriques proposés dans le marché ne lui convenait pas, reprochant leur aspect trop massif, trop lourd ou trop voyant. "Je voulais adapter le même système d’assistance électrique sur mon fixie (vélo à pignon fixe à une seule vitesse et sans point mort, Ndlr). Et après plusieurs prototypes, je suis arrivé à une conception qui me satisfaisait totalement".

"Ils ne comprenaient pas car mon vélo ressemblait à n’importe quel cycle classique"
Une fois son vélo équipé, Guillaume Gasparin est à mille lieux de partager sa création. Mais ce sont les commentaires de certaines personnes qui l’incitent à modifier sa vision. "Dans la rue, des gens se demandaient si mon vélo était électrique car je circulais très vite et surtout dans les montées, dévoile-t-il. Ils ne comprenaient pas car mon vélo ressemblait à n’importe quel cycle classique. C’est à ce moment-là que je me suis posé la question de commercialiser tout ça".

Il baptise son invention VéloKit. "Si le concept est compliqué, le montage est tout simple. Il suffit de changer la roue arrière de son propre vélo avec celle du VéloKit. Moi, je mets 15 minutes pour tout assembler. Pour une personne novice, il faudra entre 30 et 45 minutes." Dans le package VéloKit, il y a la roue arrière complète équipée du moteur, le capteur de pédalage rendu obligatoire par la loi pour différencier vélo électrique et vélo à assistance électrique, l’attache smartphone pour l’application (non obligatoire car il est possible d'utiliser le vélo sans connecter le téléphone), les câbles et la batterie, et une sacoche en cuir permettant non seulement de renfermer la batterie mais également de pouvoir la prendre avec soi.

----Contact :
Si vous êtes intéressés par l’invention du VéloKit, vous pouvez parcourir le site de Guillaume Gasparin sur ce LIEN.
Pour tout savoir sur les vélos à assistance électrique (VAE), ce SITE contient quelques informations intéressantes.-----Deux fois moins cher
Pour les caractéristiques techniques, le moteur est bridé à 250 watts, ceci afin de respecter la loi en vigueur. L’assistance électrique est effective jusqu’à 25 km/h, toujours dans le respect des règles législatives. "L’autonomie est d’environ 40 kilomètres selon le niveau de puissance que l’on attribue à l’assistance, précise Guillaume Gasparin. Il y a cinq modes. Plus le chiffre est élevé, plus l’assistance sera présente." La batterie, de la taille d’un paquet de farine, se branche sur le 220 volts, sa charge devenant optimum au bout de 2h30.

"J’habite tout proche du Val-Vert et je me rends tous les jours à l’hôpital Emile-Roux pour mon travail. Je n’effectue qu’une charge par semaine », ajoute l’inventeur. Et pour le prix ? « Pour l’instant, je propose des préventes à 790 euros TTC. J’ai déjà une cinquantaine de commandes à travers la France et les clients seront livrés dans le courant du mois d’août. Une fois les préventes terminées, le prix sera de 990 euros TTC." Sachant que le prix d’un vélo électrique de qualité standard débute à 2 000 euros, l’argument est séduisant.

Projet : faire du VéloKit une invention 100 % auvergnate
Autre avantage de taille, son apparence. Presque rien ne différencie un vélo équipé du VéloKit d'un vélo classique, attirant moins les regards et les éventuels vols. "Le fait de pouvoir enlever la batterie en ôtant simplement la sacoche est indispensable en ce sens, insiste Guillaume Gasparin. Car elle constitue 70 % du coût total du VéloKit." Question poids, l’invention toute comprise n’ajoute que 4 kg au vélo d’origine, totalement compensés par la puissance de l’assistance électrique.
Actuellement, Guillaume Gasparin est en train de travailler sur un conditionnement différent de la batterie afin de proposer un prix d’achat à 690 euros TTC. "Et ce que je souhaite par dessus tout, c’est d’arriver à faire un produit 100 % français ! Ou carrément un VéloKit avec des éléments totalement auvergnats".

Nicolas Defay

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