Pose de la première pierre de la nouvelle caserne de gendarmerie à Brioude
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Associations, institutions, policiers, gendarmes...les forces vives du département se dressent ensemble devant ce phénomène qui ne devrait même pas exister. À l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, les responsables des structures ont expliqué le parcours d'une personne victime d'agressions physiques, psychologiques ou économiques.
Entre 2019 et 2021, c'est plus de 22% d'appel au commissariat de police du Puy-en-Velay pour des violences intra-familiales. Dans ce même laps de temps, c'est 10% de plus de plaintes déposés. Au premier semestre 2021, toujours au sein de l'hôtel de police aux services des ISCG (Intervenantes Sociales en Commissariat et Gendarmerie), 37 nouvelles situations ont été traitées, presque toutes relatives à des faits de violences conjugales. Pour LEAO (Lieu d'Accueil d'Ecoute et d'Orientation), ce sont 50 entretiens qui se sont déroulés dans les locaux du commissariat ponot.
"Cette augmentation ne veut pas forcément dire qu'il y a une évolution de la violence, livre la commissaire de police Christelle Pinchon. Cette croissance peut aussi être expliquée par une meilleure connaissance du dispositif par les victimes".
Rappel de l'opération Chaussures rouges
Le Cidff mène l'opération Chaussures Rouges ce samedi 27 novembre au centre du Puy. Dès 10 heures, toutes et tous sont invités à venir les rejoindre devant le théâtre ponot, si possible chaussés en rouge. Les chaussures rouges représentent les femmes qui ont perdu la vie sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints. En 2020, 106 ont été tuées en France dans ce contexte-là.
"Si la personne montre la pastille rouge, alors le policier sait que c'est un cas de violence conjugale ou intra-familiale"
Christelle Pinchon présente le parcours d'une victime d'agression intra-familiale, très majoritairement des femmes, une fois entre les murs du commissariat. "Le principal problème ici est le manque d'intimité, admet-elle. Aussi, nous avons mis en place un système de deux couleurs qui permet à la personne d'indiquer à l'agent les raisons de sa venue. Si la personne montre la pastille rouge, alors le policier sait que c'est un cas de violence conjugale ou intra-familiale."
À partir de ce moment, un professionnel spécialisé vient accueillir la victime. "Nous avons actuellement trois fonctionnaires qui ont été formés pour ça", continue Christelle Pinchon. En parallèle, deux travailleuses sociales de l'ISCG sont présentes les mardis et jeudis, et une juriste du Cidff (Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles) les après-midi du lundi.
Les contacts importants à joindre en cas de violences conjugales ou intra-familiales
En cas d'urgence et de danger immédiat :
En cas d'appui ou signaler un fait :
Cidff au 04 71 09 49 49
L'Horizon 04 71 74 94 29
Justice et Partage 04 71 02 51 48
Service Social 04 71 07 43 43
Le tremplin-Asea 04 71 09 27 25
"L'égalité entre les hommes et les femmes est la grande priorité"
Autour de la table, Catherine Haller, sous-préfète de Brioude, se tient aux côtés d'Aurélie Néry, déléguée aux droits des femmes, et de Christelle Pinchon. Les représentants de la gendarmerie, du Cidff et de l'Asea 43 (Sauvegarde pour l’Enfant à l’Adulte) sont également présents tout comme les deux Intervenantes Sociales en Commissariat et Gendarmerie.
"L'égalité entre les hommes et les femmes est la grande priorité du quinquennat d'Emmanuel Macron, présente Catherine Haller. Repérer les personnes susceptibles d'être en proie à des violences dans le couple ou la famille, accueillir ces personnes-là et mettre en place la suite à tenir pour les protéger sont nos objectifs principaux".
Le téléphone « grave danger », comment ça marche ?
À l’apparence d’un smartphone anodin, il est équipé d’un bouton d’alerte qui permet de mettre la victime avec un centre d’assistance disponible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Le téléassistance est lui-même relié aux services de la police nationale et aux unités de la gendarmerie nationale. Après évaluation de la situation, il peut demander l’intervention immédiate des secours.
"Contrairement à d'autres départements, nous n'accusons ainsi aucune tension d'hébergement"
Aurélie Néry expose le développement des outils en ce sens. "Grâce au Grenelle de lutte contre les violences conjugales lancé en 2019, notre arsenal s'est largement déployé, assure-t-elle. Nos places d'hébergement sont passées de 7 à 14 en Haute-Loire, sans compter les 23 logements mobilisables à tout moment. Contrairement à d'autres départements, nous n'accusons ainsi aucune tension d'hébergement." La déléguée aux droits des femmes ajoute également : "Nous avons aussi doublé le nombre de téléphones "grave danger", un outil efficace pour les forces de l'ordre et rassurant pour sa détentrice".
"Porter plainte est une étape importante et cela peut être difficile pour la victime"
Du côté de la gendarmerie, le major Bertrand dévoile les actions qui ont été menées. "L'ensemble des gendarmes de groupement ont suivi une formation pour reconnaître une victime, l'accueillir en fonction de son état et appréhender correctement son témoignage. Ils sont ainsi 300 à être sensibilisés sur le sujet".
Cyrielle Vigne, juriste au sein du Cidff, tient une permanence au commissariat du Puy les lundis après-midi. "Quand on travaille ainsi, on travaille dans l’interconnexion et l’inter-connaissance avec les autres services en place. Cette façon de faire est très constructives pour faire avancer les choses. De mon côté, je présente aux victimes les dispositifs notamment judiciaires possibles." Elle souligne : "Porter plainte est une étape importante et cela peut être difficile pour la victime. En cela, nous sommes là pour l'accompagner et lui apporter un nécessaire soutien psychologique".
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