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Sans gouvernement, les syndicats boycottent les discussions de rentrée
Comme chaque année, les syndicats majoritaires de l'éducation nationale de Haute-Loire et l'Inspecteur de l'Académie de Clermont-Ferrand ont rendez-vous alors qu'élèves, enseignants et personnels du secteur font leur rentrée. Mais cette fois, tous (FSU, FNEC FP FO et Unsa) ont choisi de boycotter la réunion.
Face à la démission du premier ministre Gabriel Attal et l'absence de gouvernement digne de ce nom depuis près de deux mois, les syndicats altiligériens de l'éducation nationale FSU, Fnec FP FO et Unsa ont honoré leur traditionnel rendez-vous de rentrée d'une manière particulière : en le boycottant.
Le processus est simple : réunis devant le bâtiment ponot de l'inspection académique, les représentants syndicaux se sont bien présentés auprès du représentant académique, pour énoncer en un monologue les raisons qui les pousse à ne pas participer aux discussions. Sans attendre de réponses, ils ressortent, en attendant le CSA de repli qui se déroulera le 12 septembre prochain.
« Nos organisations syndicales dénoncent le coup de force contre l'Éducation publique que constitue l'organisation de la rentrée scolaire par un gouvernement et une ministre dont la politique a été désavouée à trois reprises dans les urnes. » Ainsi débutent-ils leur intervention.
« Sans majorité depuis le 7 juillet, démissionnaire depuis le 16 juillet, le gouvernement est maintenu en place par le Président Macron au nom de la "gestion des affaires courantes". Il s'agit par ce stratagème antidémocratique d'empêcher la hausse immédiate du SMIC et du point d'indice des fonctionnaires, de commencer l'application de la contre-réforme des retraites, de poursuivre la politique de privatisation des services publics », poursuivent-ils.
Devant la presse, ils regrettent en effet de ne pas avoir en cette période de rentrée d'interlocuteur, et de cap démocratique clair. La co-secrétaire départementale FSU Louise Pommeret lance : « Nous faisons face à un no-man's land démocratique ! »
Et surtout, ils dénoncent des mesures poussées par un gouvernement démissionnaire, celle du "choc des savoirs" en tête.
« Une rentrée aussi catastrophique que celle des hôpitaux. »
On s'en souvient, l'année 2023-2024 a été marquée par la contestation forte de cette mesure par les syndicats, en Haute-Loire comme dans de nombreux territoires français.
Une mesure qu'ils qualifient déjà de discriminatoire pour les élèves et de chaotique pour l'organisation scolaire. Des arguments qu'ils maintiennent aujourd'hui, et qu'ils poussent un peu plus loin : « C'est une rentrée sous tension à la fois pour les enseignants et les responsables d'établissement, dont les conditions de travail sont dégradées par cette mesure. Sa géométrie variable et l'organisation chaotique qu'elle engendre ont entrainé une rentrée aussi catastrophique que celle des hôpitaux. »
Ils demandent l'abrogation pure de la réforme.
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Autre gros sujet de tensions : le budget. Comme depuis plusieurs années déjà, le gouvernement choisit de faire d'importantes économies sur l'Éducation nationale. Des restrictions qui se font aujourd'hui ressentir, avec de nouvelles suppressions de classes et de postes.
Ce jour, les trois syndicats réunis sur le parvis de l'inspection académique soulignent : « On fait une rentrée des classes surchargée, avec des manques d'enseignants, des manques de remplaçants, des manques de personnels AESH, et en plus de ça, un refus d'intégrer tous les reçus aux concours d'enseignement qui sont sur les listes complémentaires. »
Ils précisent que les disponibilités des enseignants remplaçants sont déjà comblées sur les secteurs de Monistrol et Yssingeaux, et sous tension à Brioude.
« Les TER sont l'explosion de l'école de la République », Laurent Berne.
Aux côtés des représentants des autres syndicats, Laurent Berne, secrétaire départemental de la FNEC FP FO évoque les territoires éducatifs ruraux. Après la première création de ce dispositif en Haute-Loire à Paulhaguet, d'autres sont en formation.
Pour Laurent Berne, qui s'associe à l'intersyndicale, « les TER sont l'explosion de l'école de la République. La création d'une école de territoire. »
Pour rappel, il s'agit de la création de "pôles éducatifs". Chaque TER a un fonctionnement spécifique aussi bien par sa forme que par la teneur du projet sur lequel il se fonde. Ce pourra être un réseau horizontal (entre plusieurs écoles ou entre plusieurs EPLE de même niveau d’enseignement) ou vertical (entre des écoles, des collèges et éventuellement aussi des lycées).
Manière selon les syndicats de favoriser la contractualisation des établissements, les dérives règlementaires, et la dégradation des conditions de travail des enseignants.
Pour toutes ces raisons, la FNEC FP FO, l'Unsa et la FSU se joignent au rassemblement appelé par LFI, G.s, EELV, PCF, REV, ce samedi 7 septembre, sur la place des Droits de l'Homme du Puy-en-Velay. Rendez-vous y est donné à 10 heures.
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6 commentaires
Quand je vois le nombre de commentaires agressifs vis à vis des enseignants, je leur dis : Prenez donc leur place, il reste encore 4000 postes non pourvus... !!! comme quoi une place au soleil si bien payée ne fait plus rêver faut croire !!!
C'est la rentrée.
Fallait bien que les enseignants trouvent quelque chose à se mettre sous la dent pour montrer qu'ils existent.
Finies les vacances, au boulot...
c'est juste incroyable. Tout est prétexte à contestation. Et quand on pense que ce sont les mêmes qui s'occupent de nos enfants. On croit rêver. Quel exemple.
Heureusement que la rentrée est assurée par les personnels du terrain ! Donc ça marche sans ministre et autres cadres !
Vous faites comme bon vous semble. Mais je trouve que votre attitude n'est pas très responsable par rapport aux personnes que vous représentez. Notre pays traverse des moments difficiles, ce n'est pas la peine d'en rajouter. Notre président (ministre de l'éducation nationale par intérim, disent certains) s'en fout de votre refus de rencontrer les autorités départementales. Vous auriez pu ainsi faire part de vos doléances aux personnes rencontrées.
dans le même état d'esprit ces personnes ne vont pas accepter d'être payées par un gouvernement fantôme on sent bien l'intérêt des élèves dans tout çà