Retour vers la nature... Et si c’était ça, la liberté ?

Par Nadia MEYER , Mise à jour le 24/08/2025 à 15:30

Observer, sentir, toucher, goûter, écouter, ressentir, s’imager… s’approprier. C’était la promesse de la balade proposée par Charlie Braesch, ce mercredi 20 août à Retournac, autour de la découverte des plantes sauvages en bords de Loire, avec une approche centrée sur les sens et l’ethnobotanique.

Il fut un temps, couvrant presque toute l’existence des Hominidés, où l’on savait quelles plantes on pouvait manger, lesquelles soignaient, où les trouver, quand, comment et quoi en faire. Nos ancêtres étaient tous un peu diététiciens, pharmaciens, docteurs...

Ce savoir empirique, fondé sur l’observation, l’essai, l’erreur et la mémoire collective, se perpétuait dans les groupes humains via le partage quotidien, les récits, et l’apprentissage par imitation. Même si de nos jours, ce lien à la nature subsiste, notamment chez certains peuples autochtones ou communautés rurales dans le monde, il tend malheureusement à largement disparaître.

Ainsi revint, le Temps des cerises

Parti de l’animation nature et des enjeux de toxicité, Charlie Braesch s’est tourné vers les usages comestibles puis vers une relation plus globale au végétal.

Ce mercredi, le rendez-vous était donné à 18h30 à Retournac. Une petite dizaine de personnes a répondu à cet appel de dernière minute, malgré la météo – capricieuse pour les uns, salutaire pour les autres.

C’est donc sous une atmosphère remplie de ce pétrichor si apaisant, que la sortie s’est déroulée sous un temps devenu clément pour l’occasion.

Huit adultes et cinq enfants étaient de la partie Photo par Nadia Meyer

Michelle, habituée et cueilleuse aguerrie qui s’auto-forme depuis l’enfance, profite de sa retraite pour multiplier les sorties de ce type, dès lors qu’elles sont organisées localement. Elle confirmait ainsi : « la pratique régulière est indispensable ».

Elle fait par ailleurs partie d’un des nombreux groupes facebook sur le sujet, pour « s’assurer de la bonne reconnaissance des plantes qu’elle rencontre lorsqu'elle est seule ». Ajouter à cela des sites ou applications tels que Tela Botanica, PlantNet, SmartFlore, Google lens… « il y a plein de façons de pratiquer », précise-t-elle.

« Il faut toujours avoir plusieurs critères de reconnaissance pour être sûr car beaucoup de plantes se ressemblent énormément », avertit Charlie

Illustrant son propos avec la célèbre comparaison entre la carotte sauvage et la grande ciguë ; respectivement comestible et potentiellement mortelle. "Pour un œil non aguerri, elles se ressemblent énormément. D’où l’importance de pratiquer", explique-t-il.

« Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé... »

« – Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ? – C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."  », le Petit prince – Saint-Exupéry

Ceci n'est pas une fleur. Qui suis-je ? Photo par Nadia Meyer

Créer des liens. Retrouver le plaisir de se rencontrer, d’échanger. Le moment n’est pas que propice à nourrir savoir et sens. Il est tout autant de se retrouver, de se rencontrer, en pleine nature, dehors, à l’air libre, loin des tumultes de la vie, des murs visibles et invisibles du quotidien, autour d’un intérêt commun, d’une curiosité partagée, d’une volonté de pratiquer.

C’est donc dans une ambiance chaleureuse et détendue que l’heure et demie a joué les prolongations, autour d’échanges aussi bien entre animateur et participants qu’entre participants.

Photo par Nadia Meyer

« Il faut pousser mémé dans les orties ! », lance soudainement l'animateur

Cette phrase a aussitôt recentré l’attention de tous vers ce dernier. Quoi de mieux qu’une analogie pour permettre à tout un chacun de s’approprier l’image – de plus, humoristique – que cette phrase renvoie et de faire le lien entre orties et circulation sanguine. Redoutable façon d’ancrer durablement un savoir dans les esprits.

Rassemblés autour d’un savoir suggéré, ressenti, visualisé, raconté, conté puis décortiqué, le tout ciselé d’anecdotes et enrobé d’humour, les curieux – plus ou moins aguerris – ont pu profiter d’une expérience mobilisant tous leurs sens.

Papier toilette naturel Photo par Nadia Meyer

C’est d’ailleurs le parti pris de Charlie :

« Privilégier l’approche sensorielle, comme quand on est petits. Prendre le temps de bien reconnaître. »

Avec le but que l’on se souvienne d’au moins une plante à l’issue d’une sortie.

La Haute-Loire, un terrain de jeu privilégié

Une dernière anecdote de Charlie, qu’il nomme « les trois tas », sur notre super star locale : « On met le premier tas dans l’eau froide (pour une décoction) puis on ajoute le second tas après l’ébullition (pour une infusion) et enfin, on termine avec le troisième tas (la plante fraîche) ciselé, hors du feu. »

... l'ortie !
Mais mes talents ne s’arrêtent pas là ! Je suis aussi idéale pour de nombreux autres usages : textile, cosmétique, engrais vert, fumier, purin, dépollution des sols et des eaux…
Je suis la preuve vivante qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences !

Ces sorties rappellent qu’il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour se reconnecter à la nature : la Haute-Loire regorge de plantes qui n’attendent qu’à être reconnues et apprivoisées.

Retrouvez Charlie Braesch via sa page facebook Le goût du sauvage ou son site web.

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