Convention signée pour renforcer l’accompagnement des familles en Haute-Loire
Le 6 novembre, à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, l’association Justice et Partage – France Victimes 43 a présenté au Collège Jules Vallès du Puy-en-Velay un jeu inédit de sensibilisation au harcèlement et au cyberharcèlement.
L’association Justice et Partage – France Victimes 43, agréée par le Rectorat pour intervenir dans les établissements scolaires, est à l’origine de la création d'un Serious Game pour comprendre le (cyber-)harcèlement. Séduit par l’importance du projet, Grégory Regnier, alors président du Lions Club du Puy, a décidé d’en assurer le financement. Grâce à ce soutien, Élise et Carine ont pu concrétiser le jeu à Langeac.
Un projet 100 % altiligérien, né et développé localement.
Un jeu pour pousser à l'action
Destiné aux élèves de 6e, le jeu place les participants dans la peau d’enquêteurs. Zoé Jouve, de l’association Justice et Partage, décrit le concept : « Les jeunes découvrent le sac à dos d’un élève qui ne vient plus en cours. En une heure, ils doivent chercher des indices, résoudre des énigmes et comprendre ce qu’il s’est passé. »
Le but : faire ressentir concrètement les conséquences du harcèlement – isolement, problèmes relationnels, baisse des résultats scolaires, problèmes alimentaires, perte de confiance, etc. – avant d’aborder la dimension légale et citoyenne lors d’un échange collectif.
Une triste réalité
Selon le baromètre annuel sur le harcèlement et le cyberharcèlement qui a été publié le mois dernier, le podium est maintenant serré avec le lycée mais également... le primaire.
Voir les résultats.
« Le jeu est à destination des 6e car ils sont encore perméables à ce que l’on peut leur dire et que c’est au collège que le (cyber-)harcèlement est le plus intense. », résume Sébastien Lamadon, le principal du collège.
Un projet déjà récompensé
Lauréat du Grand Prix France Victimes 2024, le Serious Game est désormais proposé à presque toutes les classes de 6e du département. Son succès est tel qu’une diffusion nationale est déjà envisagée.
Les retombées sont visibles : « Deux élèves se sont spontanément signalés après une séance », témoigne Zoé Jouve. L’expérience montre que rendre les élèves acteurs favorise la prise de conscience et la libération de la parole.
Des défis encore nombreux
Si le message est en réalité déjà bien passé auprès des enfants et que les rendre acteurs les pousse à agir, la mobilisation des parents reste un point faible. « Lors du dernier atelier, seuls neuf parents se sont inscrits », regrette Natacha Paradis, référente départementale harcèlement.
Pour le principal du collège Jules Vallès, « l’accompagnement parental est essentiel, mais beaucoup comptent sur l’école pour gérer les outils numériques qu’ils mettent pourtant eux-mêmes entre les mains de leurs enfants ».
« Il est difficile d'éviter le problème car il ne tient pas que de la responsabilité des parents mais également de la pression sociale et sociétale », d'admettre Hervé Bariller, inspecteur d'académie.
Il conclut ainsi : « L'enjeu est de faire comprendre aux enfants qu'il y a un curseur entre "cafter" et la non-assistance à personne en danger ».
Le rôle du numérique
Interdiction du téléphone portable dans les écoles et les collèges et pause numérique
Le dispositif Portable en pause est généralisé dès la rentrée 2025.
En savoir plus sur education.gouv.fr
Au collège Jules Vallès, le téléphone est interdit depuis 2018, et la “pause numérique” porte ses fruits : « Beaucoup d’élèves ne reviennent plus avec leur portable, ils se sont rendu compte qu’ils n’en avaient pas vraiment besoin », observe le principal.
Mais le cyberharcèlement dépasse les murs de l’école. D’où la nécessité d’un dialogue à la maison :
« Les enfants se sentent parfois coupables d’avoir vu des contenus choquants car ils ont transgressé. Il faut les rassurer et les accompagner pour qu’ils en parlent », souligne Natacha Paradis, référente départementale harcèlement.
Néanmoins, l’école ne peut intervenir à la maison et les parents restent difficiles à mobiliser. À l'heure du tout "cyber", que les parents n'ont pas connu à leur âge, sont-ils réellement en mesure de comprendre tous les enjeux auxquels font face leurs enfants afin de pouvoir les accompagner ?
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