Recycler oui, mais en réduisant les emballages à la source.

sam 21/11/2020 - 12:10 , Mise à jour le 21/11/2020 à 12:10

La Haute-Loire fait figure de bon élève en matière de tri sélectif. Fin 2022, tous les Français devront pouvoir jeter 100 % des emballages dans la poubelle de tri. En attendant, zoom sur nos pratiques pour la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets.

Les confinements ont aiguisé les consciences quant à la préservation de l’environnement. Une conséquence constatée dans la hausse du geste de tri sélectif. A l’occasion de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets, du 21 au 29 novembre, Zoomdici a interrogé Frédéric Roux, directeur régional de Citeo en Auvergne Rhône-Alpes Bourgogne Franche Comté et Grand Est. Spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers graphiques, Citeo est une entreprise privée réglementée par un agrément d’État pour une durée de cinq ans. Elle est née de la fusion en 2017 d’Eco-Emballages et d’Ecofolio.

En 2019, chaque habitant de la région Auvergne Rhône-Alpes a trié en moyenne 71,4 kg d’emballages ménagers et papiers, soit une performance supérieure à la moyenne nationale qui s’établit à 70 kg par habitant.
La Haute-Loire est encore meilleur élève avec 77,2 kg d’emballages ménagers et papiers triés en moyenne par habitant et par an l’an dernier. 20,4 kg sont constitués d’emballages légers, 33,3 de verre et 23,5 kg de papiers.

Dans le cadre du Plan de performance des territoires, les collectivités locales et Citeo s’efforcent à simplifier le geste de tri et à répondre aux nouveaux usages et besoins pour permettre le tri et la collecte des emballages et papiers, dans toutes les situations et à des coûts maîtrisés.  

Questions à Frédéric Roux, directeur régional de Citeo :

Comment expliquer que les habitants de la Haute-Loire trient plus leurs déchets que la moyenne nationale ? Cela va-t-il crescendo ?

*

Zoomdici.fr · La Haute-Loire trie de plus en plus

Quels impacts ont les confinements sur le tri sélectif ?

Zoomdici.fr · Plus de tri pendant les confinements

L’usine Altriom de Polignac trie et envoie au recyclage les ordures ménagères triées par les particuliers. Cela envoie-t-il le message inverse selon lequel ce n’est plus la peine de trier ?

Zoomdici.fr · Avec Altriom, on oublie le tri ?

En quoi le recyclage est-il bénéfique pour l’environnement ? Tous les matériaux ne sont pas recyclables à l’infini comme le verre… Le recyclage n’incite-t-il pas à perpétuer la vente d’emballages que l’on pourrait réduire ou supprimer dès l’acte d’achat ?

Zoomdici.fr · Le procès du recyclage

Quelles nouvelle solutions peut-on apporter ? Elaborer de nouveaux emballages ? Faciliter le tri qui peut parfois laisser perplexe ? Fin 2022, tous les Français devront pouvoir jeter 100 % des emballages dans la poubelle de tri.

Zoomdici.fr · Des solutions à venir

 

Propos recueillis par Annabel Walker

> Voir l’application Le Guide du tri de Citéo

 

Les confinements : des accélérateurs de conscience environnementale

Selon une étude récente*, 28% des habitants de la région Auvergne Rhône-Alpes ont modifié leurs pratiques en matière de réduction des déchets à la faveur de la crise Covid-19. Les 18-24 ans ont été davantage impactés avec 53%. La crise a ainsi accéléré certains comportements déjà présents : réemploi, compostage, consommation en vrac…  Mais il existe encore des freins au passage à l’acte : un habitant sur deux admet ainsi avoir une connaissance limitée des comportements à adopter pour réduire davantage ses déchets et 38% trouvent que cela demande trop de temps. Mais ce qui cristallise surtout leurs difficultés, ce sont les emballages : 84% des personnes interrogées souhaitent que les industriels limitent les emballages de leurs produits.
 

Acheter en vrac ou en circuits courts

Face à la problématique des emballages, les habitants de la région Auvergne Rhône-Alpes se tournent progressivement vers le vrac et les circuits courts. Si ces pratiques concernent aujourd’hui environ 8 personnes interrogées sur 10, la régularité dans l’acte d’achat reste à développer. Ils sont en effet 56% à acheter des produits en vrac de manière occasionnelle, mais seulement 20% à le faire régulièrement. Pour le circuit court, la pratique est plus régulière avec 33% d’acheteurs réguliers et 52% d’occasionnels.
 

Boire l’eau du robinet

Consommer l’eau du robinet est un moyen simple pour réduire ses emballages plastiques. Près de 9 habitants sur 10 de la région Auvergne Rhône-Alpes déclarent consommer de l’eau du
robinet et 73% la boivent régulièrement. Elle présente par ailleurs un avantage économique avec un gain de pouvoir d’achat de l’ordre de 300 € par an et par foyer. Les principaux freins identifiés à la consommation de l’eau du robinet sont liés au goût et au calcaire (source : Baromètre CIEau 2020). Pour y répondre, certains prestataires des collectivités locales développent des procédés pour réduire la présence du calcaire (par décarbonatation) directement depuis les usines de traitement d’eau potable. C’est le cas par exemple de l’usine du SIE Vallée d’Ardières, inaugurée en 2019 à Taponas dans le Rhône.

> Lire aussi : Danone a vu ses ventes d'eau en bouteille plonger en raison du premier confinement et de la fermeture des restaurants. Un plan d'économies d'1 milliard d'euros a été annoncé ce lundi 23 novembre et révélé par Le Figaro. Jusqu'à 25% des effectifs des sièges mondiaux sont concernés.
 

Donner une seconde vie aux objets

31% des personnes interrogées se tournent vers le réemploi ou l’achat de seconde main de manière régulière et 49% ont recourt occasionnellement. Une pratique qui n’a cessé de progresser ces dernières années, encouragée par le développement des sites d’achat et de vente entre particuliers, mais aussi par l’essor des recycleries.
 

Composter ses déchets organiques

Epluchures de légumes, déchets alimentaires constituent une part non négligeable du volume d’ordures ménagères produit chaque année. Ils augmentent d’autant les émissions de CO2 et les coûts pour leur transport d’évacuation. Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), 20kg de déchets alimentaires par habitant pourraient être évités chaque année. La solution : le compostage des biodéchets. Or, souvent conditionné par la typologie d’habitat, celui-ci ne représente une pratique régulière pour 36% des personnes interrogées seulement. Il reste en effet aujourd’hui plus facile de composter ses déchets lorsque l’on vit en maison plutôt qu’en appartement. Pourtant, des lombri-composteurs d’intérieur existent ou encore de composteurs collectifs dans les espaces verts des résidences ou sur la voie publique.

Composter ses biodéchets c'est :
- Réduire la quantité de déchets dans mes poubelles et donc ceux traités par la collectivité de 30%
- Éviter que mes biodéchets soient transportés et qu’ils génèrent des émissions de CO2
- Assurer un retour au sol de la matière organique au plus près du point d'utilisation
- Nourrir mon jardin ou mes jardinières avec le compost produit
- Économiser sur l'achat de terreau
- Partager un projet avec mes voisins et redynamiser la vie de mon quartier
"Dans ce contexte, le compostage de proximité est une solution simple à mettre en oeuvre, efficace, peu coûteuse et peu émettrice de CO2 (pas de déplacement de la matière), souligne le service collecte et traitement des déchets (CTD) de l'Agglomération du Puy. Par ailleurs elle permet également de sensibiliser et responsabiliser les citoyens sur leur consommation et leur production de déchets."

> Bon à savoir : L'Agglo propose des composteurs à tarifs préférentiels
Contact service de collecte des déchets de l'Agglo du Puy : 04.71.04.37.30

Les déchetteries collectent également les déchets verts. Les branchages peuvent être broyés pour recouvrir la terre des espaces verts de copeaux protecteurs. Autrement, les biodéchets sont valorisés sous la forme de compost, mais aussi de biogaz. Pour exemple, le Pôle multifilières de valorisation des déchets du VALTOM, Vernéa, situé à Clermont-Ferrand, valorise chaque année 18 000 tonnes de biodéchets en 11 000 MWh d’énergie sous forme de biogaz, soit l’équivalent de la consommation d’électricité de 3 400 foyers hors chauffage.

*  Etude réalisée par le cabinet .becomingwithMarketAudit pour Suez sur 1 120 personnes interrogées par voie électronique selon la méthode des quotas du 12 au 22 octobre 2020.

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