Quand les blessés prennent les airs

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

Cette année, les Altiligériens et les nombreux touristes ont souvent levé la tête pour apercevoir les hélicoptères rouges et jaunes sillonner l’azur du département. Dans l’imaginaire des gens, hélico rime avec gros bobo. Mais parfois, seul le lieu de l’accident déclenche ce type d’intervention même pour une simple cheville foulée. Pléthore sont les histoires qui illustrent ces faits comme celle de ce marcheur quinquagénaire, blessé légèrement à une jambe sur le sentier de la cascade de la Beaume en ce beau mois d’août. Dans ces lieux aussi escarpés que sublimes, la manœuvre des secours terrestres s’avère tout de suite des plus complexes, autant pour le bien-être du blessé que pour son évacuation.

106 interventions et 131 transferts
« La majorité des victimes déposées au Centre-Hospitalier-Emile-Roux (CHER) le sont par Dragon 63, partage Anne Guinchard, chargée de communication du centre hospitalier ponot. Mais en cas d'indisponibilité, le Dragon 69 peu également intervenir. Nous avons eu aussi un patient amené par Hélisa 42. Depuis le début de l’année, nous avons déclenché 106 interventions primaires héliportées sur le territoire de la Haute-Loire et nous avons eu 131 interventions secondaires pour évacuer des malades du CHER vers les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) ».

Trois cas d’interventions
À l’intérieur, l'équipe médicale héliportée se compose d'un médecin et d'une infirmière. Elle prend en charge un seul patient à la fois. « Les responsables des secours décident l’envoie de l’hélicoptère pour trois cas principalement, détaille Anne Guinchard. Premièrement, chercher à gagner du temps pour la prise en charge d’un malade victime d’un infarctus ou d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébrale, Ndlr) et qui doit bénéficier du plateau technique d’un CHU. Deuxièmement, pour la prise en charge des traumatisés du rachis (colonne vertébrale, Ndlr) pour lesquels le transport héliporté est moins à risque que le transport terrestre. Enfin, pour porter secours aux victimes situées dans un milieu difficile d’accès qui justifie un treuillage. Comme ce qu’il s’est passé à plusieurs reprises cet été à la cascade de la Beaume, par exemple ».

« Certains patients peuvent être envoyés sur Lyon, Valence ou Montpellier »
Mais qu’est-ce qui décide le choix de destination de l’équipe soignante une fois la victime auscultée sur place ? D’après Anne Guinchard, deux éléments entrent en jeu. Un, la proximité. Deux, le diagnostic. Sur ce deuxième point, la victime pourra traverser plusieurs départements et des centaines de kilomètres pour être déposée là où se trouvent les équipements médicaux adéquats. « Certaines blessures et accidents nécessitent des plateaux techniques supérieurs comme pour effectuer une coronographie ou une thrombectomie dans l'AVC entre autres. Ainsi, certains patients peuvent être envoyés sur Lyon et, de manière beaucoup plus rarissime, sur Valence ou Montpellier notamment pour les grands brûlés si l’hôpital lyonnais est saturé ».

À savoir si des secteurs en Haute-Loire sont plus sujets aux interventions des hélicoptères, Anne Guinchard ne définit pas un coin précis, les zones très difficiles d'accès étant nombreuses dans le département. Quelques endroits comme la cascade de la Beaume à Solignac-sur-Loire restent tout de même abonnés aux ambulances du ciel.

Nicolas Defay

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