L'Office de commerce de l'agglo du Puy à un moment charnière de son histoire

mar 08/01/2019 - 18:43 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Après quatre années de mandat, Laurence Cottier, gérante de la boutique de lingerie Falbalas située dans le centre-ville du Puy et Jean-Marc Guttierez, à la tête du magasin Ixina implanté sur l'Espace Chirel à Vals-près-le-Puy ; ont décidé de ne pas se représenter en tant que co-présidents de l'Office de commerce et de l'artisanat de l'agglomération du Puy. Il en est de même pour la trésorière, Martine Parat, gérante du magasin de prêt-à-porter Lord. Ils l'ont d'ailleurs fait savoir aux 180 adhérents de l'association, lançant par la même occasion un appel à candidature. "J'espère avoir été à la hauteur du poste. En tout cas, tout ce que j'ai fait, je l'ai toujours fait dans un souci d'union. C'est peut-être d'ailleurs ce qui manque à notre pays en ce moment", souligne-t-elle, faisant référence au mouvement des Gilets jaunes qui selon elle, a fortement impacté les commerces avec une baisse de leur chiffre d'affaires estimé entre 30 et 70%. Et de reprendre : "Gérer cette association demande beaucoup de temps et d'énergie. Cette année, les chèques Happy KDO ont permis de générer près de 500 000€. Il faut que ça tourne."

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>> Nous avions reçu Laurence Cottier au début de son mandat dans l'émission Le Scan, pour évoquer l'attractivité des commerces en centre-ville.

Sauf qu'à ce jour, aucune candidature officielle n'a été déposée et les postes à pourvoir ne semblent pas susciter d'enthousiasme chez les commerçants. "Comme dans toutes les associations, c'est toujours difficile de trouver des bénévoles", commente Jean-Marc Guttierez qui célèbrera très bientôt l'ouverture d'un deuxième magasin toujours spécialisé dans les cuisines, à Chadrac cette fois. 
"L'Office de commerce doit passer un cap"
Quel avenir se profile alors pour l'Office de commerce et de l'artisanat de l'agglo du Puy ? Il est pour l'heure incertain. Pour Louis-Pierre Descours, gérant de la bijouterie Descours 1893 de la rue Chaussade au Puy et élu à la CCI de la Haute-Loire (Chambre de commerce et d'industrie), "le bénévolat a ses limites. L'Office de commerce doit passer un cap et être professionnalisé de par la charge de travail qu'il représente. Gérer les animations, gérer l'ensemble des adhérents, aller en chercher des nouveaux, faire remonter les doléances, gérer les chèques Happy KDO... Tout cela avec une seule salariée, en plus de la gestion de son commerce." Et de poursuivre : "On assiste à un moment charnière de l'histoire de cette association." Reste à savoir comment financer les postes nécessaires à la professionnalisation de l'Office de commerce, un outil nécessaire alors que le commerce et la consommation sont depuis une dizaine d'années en pleine mutation.

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"Trouver une solution pour diminuer la surcharge de travail"
L'Agglo du Puy pourrait-elle le reprendre à son compte ? Les "on-dit" rapportent l'existence d'une étude menée par la collectivité pour évaluer une telle possibilité au cas où aucun candidat ne se présenterait à la présidence de l'association et ainsi éviter sa dissolution. "Vous m'apprenez l'existence de cette étude !", répond Laurent Mirmand, vice-président de l'Agglo du Puy en charge du développement économique et touristique. Et d'ajouter : "L'urgence aujourd'hui est de retrouver des bonnes volontés pour cet Office de commerce qui est dans une logique de commerçants plus que d'une collectivité." Laurent Mirmand admet par ailleurs "qu'il faut trouver une solution pour diminuer la surcharge de travail" engendrée par cette association dont la compétence s'est étendue en même temps que la communauté d'agglomération du Puy s'est agrandie comptant aujourd'hui 73 communes.
Des commerçants rédigent un cahier de doléances
Hacène Djerdi, à la tête de la maroquinerie Lika au Puy -- et qui vient d'ouvrir une deuxième boutique à Brives-Charensac -- soumet l'idée de créer des sous-offices. "Il faudrait créer trois bureaux, un pour le centre-ville, un pour les zones commerciales et un pour le secteur de Craponne-sur-Arzon." Mais selon le commerçant, la surcharge de travail ne serait pas la seule cause qui expliquerait l'absence de candidatures. "Selon moi, il n'y aura pas de candidat tant qu'il n'y aura pas de changement" précise-t-il faisant savoir qu'une dizaine de commerçants du Puy rédigent actuellement un cahier de doléances qu'ils présenteront aux autres commerçants pour faire état de diverses revendications dont la principale concerne la remise en cause de la réforme du stationnement. Ils l'adresseront ensuite aux élus de la Ville et de l'Agglo avant le mois d'avril. 
Stéphanie Marin

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