Les Carmes : 50 000 € pour refaire les vitraux

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Après la charpente et la couverture en 2010, puis les travaux de réfection de la façade occidentale en 2017, ce sont les vitraux de la nef et du choeur qui nécessitaient un coup de jeune. 
Il faut dire que les plus anciens dataient du milieu du XIXème siècle et les plus récents du début XXème seulement. Certains vitraux devaient être simplement nettoyés, d'autres plus détériorés, doivent être remplacés (verres cassés, plombs inexistants ou détériorés).
"Tous les 60 à 100 ans, il faut au moins changer le plomb", met en garde Jean-Bernard Thomas, gérant des Ateliers Thomas Vitraux (prestataire du chantier), à Valence (Drôme).
En tout, une cinquanaine de m² de vitraux sont à reprendre, sachant qu'il faut compter environ trois jours de travail par m² en atelier pour la partie création. Quatre personnes des Ateliers Thomas sont au Puy pour ce chantier.

Le thème retenu : la dentelle
Pour la partie création, le travail a été mené en concertation avec la mairie (maîtrise d'oeuvre), la paroisse, l'architecte, la DRAC (Ministère de la Culture) pour déterminer le thème de création qui est la dentelle. "Ce sont des verrières qui seront éclairées de l'intérieur lorsque les travaux seront terminés, de façon à créer un effet d'appel pour les fidèles et les passants", souffle le gérant des Ateliers Thomas.

Prolongement des illuminations
Autre idée : s'inscrire dans la continuité des illuminations du Puy : "on verra la verrière éclairée de l'extérieur, de jour comme de nuit, et permettra de prolonger les illuminations du Puy que l'on voit l'été", explique-t-il.

Tout un quartier en mutation
Pour le maire du Puy Michel Chapuis, qui envisage de changer l'éclairage de l'avenue au terme des travaux pour marquer une continuité avec l'avenue de la Dentelle, "ce devrait être un très beau quartier à terme", en référence aux travaux initiés au square Lattre de Tassigny, à ceux du Pôle Intermodal ou encore aux projets portés par des privés comme le Patio des Carmes.
"Il y aura de nouveaux trottoirs avenue Foch, comme je l'ai annoncé lors de mes voeux", poursuit l'élu, "et il faut relier ce quartier à celui de la République". L'idée est donc à terme d'offrir une certaine harmonie de Foch à République. "Petit à petit, l'oiseau fait son nid", a philosophé le maire du Puy.

Le coût et le calendrier des travaux
Les travaux de rénovation de l'Eglise sont d'environ 1,5 milions d'euros. Plusieurs collectivités mettent la main à la poche pour alléger la facture ponote : l'Etat (25%), la Région (30 %) et le Département (25%). 
Il faut ajouter à cette enveloppe un marché à part, d'une cinquantaine de milliers d'euros : celui des vitraux (21 280 € HT pour la rénovation et 27 000 € HT pour la création, dont une partie est financée par la DRAC). On peut également mentionner 9 000 euros pour rénover le tableau de Pietà, d'Alexandre Caminade. L'ensemble des réalisations devrait être livré à l'automne prochain.

Avec la grêle, 80 000 € de dégâts peuvent arriver en à peine cinq minutes
Il y a donc un chantier sur la façade principale qui a consisté à réaliser des vitraux neufs, des créations de rosaces en cours de fabrication par l'atelier Thomas, et aussi un travail d'entretien sur le bas côté sud et le chevet, qui a consisté à restaurer entièrement quelques panneaux et à poser des protections grillagées en cuivre.
Les aléas climatiques demeurent en effet la principale variable dangeureuse pour ce corps de métier. "Les phénomènes climatiques sont de plus en plus violents, certainement à cause du réchauffement climatique", juge Jean-Bernard Thomas, "et on est obligé de protéger systématiquement les verrières notamment vis à vis de la grêle".
Par exemple, à l'église d'Ambert, il y a deux ans, de très gros dégâts ont été faits sur la façade principale en moins de cinq minutes, pour un préjudice d'environ 80 000 €... Les grilles visent donc à limiter ce type de dégats.

Comment ce métier ancestral s'inscrit-il dans nos sociétés modernes ?
Jean-Bernard Thomas est le gérant des Ateliers Thomas Vitraux, à Valence (Drôme). C'est on suppose un travail à la fois technique et minutieux, mais aussi ancestral. Comment s'inscrit-il dans nos sociétés modernes ? On dit que la plupart des métiers de demain n'existent pas, mais on voit qu'il y a aussi des métiers d'hier qui existeront toujours demain ?

La fonction symbolique des vitraux
La première fonction des vitraux est symbolique : elle permet de retranscrire les écritures sacrées sur des murs colorés, de façon à former les fidèles à la Bible. Symbole de la lumière sacrée, de la transcendance du divin, le vitrail est sans conteste un art. A l'origine, le vitrail avait une fonction pratique : protéger contre les intempéries. C'est l'utilisation de verre coloré qui va donner au vitrail une fonction véritablement esthétique.
"Aujourd'hui, ça reste le seul espace de création dans l'Art sacré", conclut le gérant de la société prestatataire, "quelque part, ça permet de donner un aspect moderne ou de faire entrer une vision moderne de la création dans des édifices anciens".

Maxime Pitavy

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